Cette semaine, le chantier du pôle multimodal de Howald est entré dans une nouvelle phase. Les travaux avançant bien, le projet devrait ouvrir complétement au printemps 2026.
Le chantier à la gare de Howald est sur de bons rails. Après la construction d’un premier quai et de la passerelle pour voyageurs en 2017 et après avoir été retardé en raison de problèmes administratifs, il est désormais entré dans une nouvelle phase. «C’est le début des travaux de structure», annonce Roland Fox, le directeur des Ponts et Chaussées. Jusqu’à présent, les travaux de construction s’étaient attelés aux infrastructures, pieds et autres piliers. Mais depuis mardi matin, les ouvriers ont entamé l’installation de poutres. «Ces éléments serviront de base pour continuer les travaux.»
Pour cause : ces énormes poutres en acier constituent la «structure porteuse». Autrement dit, c’est sur elles que reposera la dalle sur laquelle les usagers circuleront plus tard. «La structure servira de support pour pouvoir bétonner la dalle sur laquelle le tram va passer et sur laquelle la plateforme pour l’échange multimodal des passagers, des piétons et des cyclistes sera posée», explique le directeur.
Ces éléments d’une longueur de 30 mètres ont été construits en usine, en deux ou trois sections, avant d’être amenés sur place au chantier pour être assemblés en deux pièces et soudés. Une fois assemblés, place à leur installation. Et pour porter des poutres de 80 tonnes – mardi, elles pesaient 30 tonnes –, il faut sortir les grands moyens : une grue de 600 tonnes.
Et le spectacle est impressionnant. «La grosse grue soulève ces éléments pour les mettre en place à leur destination», commente Roland Fox, le regard tourné vers le chantier. Les ouvriers aussi ont les yeux rivés sur le processus. Ils veillent à ce que tout se passe sans accroc. «Poser ces éléments est le plus gros défi de cette étape du chantier», souligne Marc Theisen, le directeur du chantier pour les Ponts et Chaussées. Étant fabriquées en usines, les poutres sont usinées avec des tolérances précises. Couplées aux tolérances de pose qu’ils doivent respecter, elles rendent la tâche délicate.
«Le deuxième plus grand challenge, c’est de liaisonner l’ouvrage déjà en place et la deuxième partie ensemble.» Une étape qui peut être compliquée par la déformation des éléments lors de la pose. «On ne s’en rend pas vraiment compte, mais ça se déforme, il y a une dilatation thermique et un effort dessus», explique le directeur de chantier.
«Faciliter l’accès à la mobilité»
Les poutres devaient être finies d’être mises en place mercredi dans la soirée. «Hier (mardi), on a eu notre première intervention qui était prévue sur deux postes de 6 h du matin à 10 h du soir», date Marc Theisen. Les conditions étaient «optimales» et la météo «clémente», le chantier a donc bien avancé. Même chose pour la journée d’hier : «le temps est clément également, on a déjà posé la deuxième poutre… On avance même mieux que prévu !»
Une fois les poutres installées, elles pourront être raboutées sur appui. Puis, les plaques en béton pourront être posées. «Tout ça sera terminé pour la rentrée, le 15 septembre. À ce moment-là, on sera libre de circuler sur la nouvelle plateforme.» Le chantier sera complétement finalisé au cours de l’été 2025 et livré à Luxtram, qui devra finaliser la deuxième voie pour la circulation du tram ainsi que l’infrastructure. «L’ouverture, après test, se fera pour le printemps 2026.»
Le projet des CFL complète le tablier du nouveau passage supérieur construit par l’administration des Ponts et Chaussées par la construction de deux quais et les accès et l’adaptation du plan des voies. Les CFL attendent la mise en service de ces projets liés pour pouvoir démarrer la deuxième phase, qui comprend la construction d’un deuxième quai, la connexion à la nouvelle ligne Luxembourg-Bettembourg et l’adaptation des zones d’aiguillage.
L’objectif final du projet est de créer un pôle d’échange intermodal. Il va marier le train, le tram, le bus et même le vélo. Le tout à proximité de parkings, laissant la possibilité au park & ride. «C’est un point clé parce que c’est un grand pôle d’échange. Je crois effectivement qu’il sera un nœud, parmi d’autres au Luxembourg, qui va faciliter l’accès à la mobilité», conclut Marc Theisen.
Des quartiers florissants
Le nouveau pôle d’échange de Howald sera un lieu de transit important, notamment pour les frontaliers français qui viennent travailler au Luxembourg, car à partir de là, ils pourront emprunter différentes directions pour se rendre à leur travail. Il offrira également une gare à proximité immédiate de leur lieu de travail aux employés des quartiers du Ban de Gasperich et de la Cloche d’or.
À noter que ces deux quartiers et celui de Howald sont trois quartiers florissants. Depuis 2010, le Ban de Gasperich a connu un développement considérable, notamment avec l’ouverture d’un centre commercial, l’extension du tram et la construction du Stade de Luxembourg. Le quartier de la Cloche d’or, de son côté, est un nouveau quartier qui ne cesse d’étendre la capitale vers le sud. Et Howald est en pleine transformation, il est voué à devenir un quartier dynamique et urbain.
Le pôle d’échange sera une manière de connecter les quartiers entre eux.