Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Deux députés s’inquiètent quant à la qualité des soins fournis par le centre hospitalier du Nord dans un avenir proche, alors que la population de la région devrait presque doubler ces cinq prochaines années pour dépasser les 120 000 habitants.
Une croissance démographique dont les députés chrétiens-sociaux Martine Hansen et Marco Schank craignent les répercussions négatives sur le système hospitalier de la région. Ils ont interrogé le ministre de la Santé, Étienne Schneider, par le biais d’une question parlementaire.
A l’horizon 2022, le centre hospitalier du Nord (CHdN) devrait disposer de 2,65 lits hospitaliers aigus pour mille habitants, selon les chiffres de Martine Hansen et Marco Schanck. En 2017, le CHdN disposait de 327 lits aigus, dont trente de soins intensifs, et 30 lits de moyen séjour pour la rééducation gériatrique, alors que le Luxembourg disposait au total de 2 795 lits. Le ratio du nombre de lits du CHdN était de 3,55 lits aigus pour mille habitants en 2017, légèrement en dessous de la moyenne nationale qui est de 3,76 en 2017 et de 3,9 lits en 2018.
2 350 lits aigus autorisés
En tant que centre hospitalier, le CHdN aurait, selon la loi du 8 mars 2018, droit à un maximum de 700 lits aigus, a rappelé le ministre de la Santé dans sa réponse parlementaire. Une demande de 321 lits aigus et de 36 lits pour les moyens séjours aurait été faite en 2018 par le centre hospitalier du Nord, poursuit le ministre. Ces lits seraient répartis sur 27 services différents. «Cette demande correspond à un ratio de 3,5 lits aigus pour mille habitants, selon les données du STATEC de 2018 pour les cantons du nord. Si on additionne l’ensemble des demandes de lits sur l’ensemble du Luxembourg, on arrive à 2 096 lits pour 602 005 habitants», répond Étienne Schneider. «Ce qui correspond à 3,5 lits pour mille habitants.» Soit un ratio identique à celui pour la région nord.
La loi du 8 mars 2018 autorise un maximum de 2 350 lits aigus à répartir sur l’ensemble du territoire. En 2017, le Luxembourg disposait de 2 251 lits aigus, dont 159 de soins intensifs. La marge de manœuvre n’est donc pas énorme pour le CHdN.
Comme l’évoque Étienne Schneider, les besoins de santé de la population sont pris en compte en fonction des développements démographiques, entres autres. Donc, la situation qui paraissait préoccupante aux deux députés pourrait évoluer dans le bon sens après études et réflexions. Un système de documentation des séjours hospitaliers – actuellement en phase de test – permettra de mieux déterminer les besoins des différents hôpitaux et d’y répondre.
Sophie Kieffer
Mieux vaut craindre un manque de lits dans le nord ,que de vivre à l’ est ou il n’ a même pas un hopital !