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Hommage au futur Grand-Duc : un Péckvillchen d’exception à Nospelt


C’est une collection quasi «royale» qui attend les visiteurs de l’Emaischen de Nospelt cette année.

À quelques jours du traditionnel Emaischen, Marc Einsweiler nous emmène dans son atelier pour confectionner un Péckvillchen… un peu original cette année!

C’est une passion qui l’anime désormais depuis plus d’une décennie. À 34 ans, Marc Einsweiler porte toujours fièrement l’étiquette de plus jeune potier de Nospelt. Un village de 1 300 âmes, fief des potiers du Grand-Duché, qui organise chaque année le traditionnel marché de l’Emaischen : un rendez-vous incontournable depuis… 68 ans.

 

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Cette année n’échappe pas à la règle. Rendez-vous est pris le lundi 21 avril, à partir de 10 heures, pour découvrir les différentes œuvres des potiers du village et d’ailleurs. Mais surtout pour y trouver les derniers Péckvillercher, ces petits oiseaux en terre cuite colorés dans lesquels il faut souffler.

Déjà un succès avec Superjhemp

Vous ne connaissez pas la légende? Les Péckvillercher sont vendus au Luxembourg depuis 1827, voire un peu avant, selon les spécialistes. La coutume voulait que l’on offre un Péckvillchen pour annoncer la venue du printemps. S’il s’agissait avant tout d’un jouet pour enfant, il s’est depuis transformé en véritable objet de collection.

Marc Einsweiler l’a d’ailleurs très bien compris. En 2019, après cinq années à réaliser des petits oiseaux en terre cuite «classiques», il décide de lancer une collection spéciale «Superjhemp», à l’effigie du super-héros luxembourgeois.

Un carton assuré : ses 250 exemplaires partent tous en moins d’une heure. Alors même qu’ils étaient vendus 100 euros l’unité.

«Il y avait une grande file de gens qui attendaient. Mais c’était une édition limitée. Je m’y suis engagé à l’époque, mais j’avoue que je le regrette un peu maintenant», sourit Marc en se remémorant l’engouement autour de ce projet.

Les «héros du quotidien»

Après la crise sanitaire, qui a obligé l’Emaischen à se réinventer numériquement, Marc décide donc de revenir en force, avec une collection baptisée «Nos héros du quotidien». La première édition mettra à l’honneur les pompiers, en référence au club Emaischen de sa commune, avant de célébrer les fermiers et les infirmières.

Pour cette année 2025, place aux policiers. Les Péckvillercher de Marc représentent ainsi un agent, floqué d’une casquette, d’une paire de menottes et d’un pistolet.

Marc s’est lancé dans une collection « Nos héros du quotidien ». (Photo : Hervé Montaigu)

Des modèles uniques, que le jeune potier expose fièrement. «Vous pouvez voir que la tête est presque toujours identique. C’est ma signature, ma marque de fabrique. C’est très important pour moi, je suis le seul à faire ça», explique-t-il. Des modèles d’exception, vendus 50 euros l’unité, soit beaucoup plus cher que la moyenne sur les différents marchés du pays.

Un modèle collector

Outre le policier, Marc Einsweiler propose cette année une deuxième édition encore plus spéciale. Couronne sur la tête, écharpe dorée autour du cou, points rouge et bleu sur sa peau couleur crème… Vous ne le reconnaissez pas?

«C’est un hommage au futur Grand-Duc Guillaume. Je l’ai baptisé Monseigneur», raconte Marc, qui avoue avoir eu cette idée lors du dernier discours de Noël du Grand-Duc Henri annonçant sa future abdication. «J’ai tout de suite tenté de faire un Péckvillchen avec une couronne et hop, j’ai ensuite réfléchi à ce que je pouvais faire de plus avec ça.»

Une collection quasi royale attend les visiteurs de Nospelt le 21 avril prochain. (Photo : Hervé Montaigu)

Au-dessous de l’oiseau : la date de la future entrée en fonction du Grand-Duc (pour l’heure) héritier : le 3 octobre 2025. Un modèle sans conteste «collector», qui, cette fois-ci, ne sera pas limité comme Superjhemp. Vous pourrez vous en procurer même après l’Emaischen.

«Je n’en ai pas parlé à la Cour grand-ducale, j’avoue. Mais j’espère que le Grand-Duc héritier viendra sur le marché, ce serait vraiment cool qu’il m’en prenne un», plaisante le jeune potier. Le message, en tout cas, est lancé!

 

Confectionner un Péckvillchen

Il faut en moyenne deux heures à Marc Einsweiler pour confectionner un seul Péckvillchen. Un travail minutieux, qui ne demande pas énormément d’outils, mais une certaine habilité avec l’argile.

Le travail se divise en quatre étapes : la moulure du Péckvillchen déjà, grâce à l’argile. «Il faut faire attention à la forme et la taille du trou que vous formez dans le moule», détaille le potier. Un Péckvillchen est en effet un modèle unique : chaque sifflement est différent en fonction de la taille de la céramique.

Une fois la moulure sèche, place au nettoyage. Marc prend le temps d’enlever chaque imperfection et de lisser et façonner le plus possible son petit oiseau. Il procède ensuite à la confection des trois petits trous qui lui permettront d’obtenir le sifflet du coucou : deux sur l’arrière, un sur le dessus, pour varier les plaisirs.

Place ensuite à un séchage durant deux semaines avant une première mise au four. «J’ai un appareil spécialement pour ça à la maison. La première cuisson se fait à 900 degrés, et la deuxième, après glaçage, à 1 150 degrés. Je procède ensuite à une troisième cuisson, après peinture, mais dans un four traditionnel, à 160 degrés.» Et le tour est joué.

Une activité qui «détend» l’homme de 34 ans. «On est pas stressés quand on réalise un Péckvillchen, c’est ça qui me plait. Et trouver l’inspiration chaque année, chiner des accessoires, etc. C’est un véritable défi que j’aime réaliser.»