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Hépatite C : protéger les plus vulnérables au Luxembourg


Une injection réalisée avec du matériel contaminé multiplie nécessairement les risques. (photo archives LQ)

Une nouvelle campagne de prévention du virus de l’hépatite C s’adresse aux personnes précaires et aux usagers de drogues.

Le ministère de la Santé, en collaboration avec le service national des maladies infectieuses du CHL et les partenaires associatifs, se mobilise afin de réduire les risques des hépatites et faciliter l’accès au dépistage. Dont l’hépatite C qui peut être totalement guérie par un traitement. Avec l’objectif «d’éliminer le virus d’ici à 2030», indique le ministère qui a lancé une nouvelle campagne de sensibilisation ce semestre. Une attention particulière est portée aux usagers de drogues et aux personnes en situation de précarité.

Une première phase d’information vient de s’achever. Une deuxième, en cours, durera jusqu’au 15 septembre avec la mise en place de permanences de dépistage dans les centres dédiés. Deux autres suivront, du 15 novembre au 31 décembre, à destination des personnes qui devraient recevoir un traitement.

Pour rappel, l’hépatite C est principalement transmise par des contacts avec du sang contaminé, tels que l’injection de produits stupéfiants, les transfusions non contrôlées, les tatouages réalisés avec du matériel non stérile, ainsi que par le fait d’inhaler de la drogue ou d’avoir des rapports sexuels avec exposition au sang. Des traitements antiviraux oraux permettent de guérir plus de 95 % des patients, souligne le ministère. Toutefois, une hépatite C non traitée peut entraîner une cirrhose du foie ou un cancer. Un diagnostic précoce peut donc contribuer à limiter les risques, y compris de transmission. À noter que les traitements pour l’hépatite C sont entièrement pris en charge par la Sécurité sociale ou le ministère de la Santé.

Des milliers de personnes touchées

Même s’il n’existe pas de chiffres précis au Luxembourg, les autorités estiment que «plusieurs milliers de personnes ont une hépatite chronique B ou C». Les femmes enceintes, lors de leur suivi prénatal, les demandeurs de protection internationale, ainsi que les personnes incarcérées font partie des groupes à risque soumis à un dépistage systématique. «Cette pratique a permis de réduire de manière significative le nombre de cas d’hépatite C active chez les nouveaux détenus, passant de 11 % à 3 % entre 2010 et 2021», assure le ministère de la Santé.

Mais il existe d’autres populations à risque pour lesquelles l’accès au dépistage est limité. C’est le cas de personnes qui se trouvent en situation de précarité sociale, de séjour irrégulier ou sans domicile fixe, qui ne bénéficient pas d’une couverture sociale adéquate ou éprouvent des appréhensions à l’idée de solliciter des soins médicaux.

Tout adulte n’ayant jamais subi de dépistage pour l’une ou l’autre hépatite, peut prendre rendez-vous auprès d’un médecin généraliste, ou de tout autre praticien en se présentant à la consultation de dépistage du service des maladies infectieuses du CHL. Une analyse de sang peut être prescrite afin de réaliser un test rapide, notamment à la permanence du service HIV Berodung de la Croix-Rouge. À noter qu’il est également possible d’effectuer un dépistage pour le VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles.

Pour toute information complémentaire, rendez-vous sur le site de la Croix-Rouge.