Accueil | A la Une | [Handball] Une première étincelante, un retour remarqué

[Handball] Une première étincelante, un retour remarqué


Guillaume Felici a écœuré un à un les Lettons en multipliant les arrêts (15 au total).

Pour sa première titularisation avec les Roud Léiwen, le jeune gardien Guillaume Felici a brillé dimanche lors du barrage retour des qualifications à l’Euro-2026 contre la Lettonie. Absent à l’aller, l’arrière Yann Hoffmann a quant à lui enquillé les buts.

Au même titre que Ben Weyer, Felix Werdel, Armin Zekan, Tom Krier ou encore les frères Kaysen, pour ne citer qu’eux, le gardien Guillaume Felici et l’arrière Yann Hoffmann ont grandement contribué à la folle remontada des Roud Léiwen face à la Lettonie dimanche dernier dans une Coque en ébullition. Il est toujours difficile de sortir une, voire plusieurs individualités de ce genre de match, tant cette victoire fut le fruit d’un travail collectif, comme a tenu à le souligner le sélectionneur Maik Handschke quelques minutes après l’explosion de joie de ses protégés, qualifiés pour la dernière étape – la phase de groupes – des qualifications à l’Euro-2026 en ayant remonté un handicap de… sept buts.

Mais si on devait mettre en lumière deux joueurs seulement, comment ne pas évoquer les cas de Guillaume Felici et Yann Hoffmann ? Titularisé pour la première fois avec le Luxembourg, celui qui s’était distingué trois jours plus tôt à Valmiera en stoppant un penalty quelques secondes après être entré sur le parquet pour sa toute première apparition en compétition officielle avec la sélection nationale s’est transformé en véritable muraille (15 parades au total). «Je l’ai appris juste avant l’échauffement, je n’étais peut-être pas vraiment préparé à ça. Pendant l’échauffement, j’ai réussi à me mettre dedans. Des fois, j’ai un peu de mal à commencer les matches. Mais après, j’ai réussi à me mettre dedans et à dérouler. C’était super !», savoure le jeune homme, naturalisé par le biais d’une de ses grands-mères depuis un peu plus de cinq ans maintenant.

Et Guillaume Felici d’ajouter dans un grand sourire : «C’était exceptionnel ! Au début, quand je prends les trois premiers buts, je me dis que ça va être compliqué. Ensuite, je fais un premier arrêt, je sens la bonne énergie. Et puis après, c’est au feeling. J’ai réussi à trouver les solutions. Certains adversaires étaient vraiment forts, mais je savais que j’avais les capacités de le faire ! Je me suis concentré, j’ai réussi à gérer la pression et ça s’est bien passé. Je ne peux qu’être très fier !» À la 24e minute, le dernier rempart de Thionville (3e division française) comptabilise déjà 10 arrêts, tandis que son homologue letton Edgars Kuksa, performant à l’aller (14 arrêts sur 39 tirs, soit 36 % de réussite), n’en compte qu’un seul, réalisé quelques secondes plus tôt.

«Un match de rêve»

«On savait que la Lettonie était une équipe de notre niveau. On a été très décevants là-bas à l’aller et on avait conscience qu’avec l’ambiance dans cette salle, on pouvait les renverser. On y a toujours cru… et c’est ce qu’on a fait ! On a aussi récupéré Yann (Hoffmann), un super joueur, pour le match retour. Il a fait la différence, on a tous fait la différence», commente le néo-international. Après la pause citron, le Thionvillois (22 ans) continue d’écœurer un à un ses adversaires. «Je suis super content pour Guillaume ! C’est le premier match qu’il joue à la Coque et son prénom a tout de suite été scandé par les supporters. Ça fait plus de sept ans que je joue ici et ça ne m’est encore jamais arrivé. Peut-être que je dois encore un peu travailler sur mes performances», plaisante le capitaine Ben Weyer. Qui enchaîne : «C’était un match de rêve pour lui, un match de rêve pour nous.»

En fin de rencontre, il cède sa place à l’expérimenté Mika Herrmann, auteur de l’arrêt décisif dans les ultimes instants de la partie. Au coup de sifflet final et après avoir pris le temps de savourer en chanson avec ses camarades, dont le redoutable pivot Ben Weyer, mégaphone en main, Guillaume Felici répondait tour à tour aux nombreuses sollicitations des médias. Il détaillait notamment son arrivée il y a quelques mois au sein de la sélection grand-ducale. «Je me suis dit : autant demander, autant tenter. C’est une aventure qui peut être exceptionnelle. Alors, j’ai demandé à la fédération. Ils sont venus me voir à un match à Thionville et ils ont trouvé que c’était concluant. J’ai été convoqué et ensuite, j’ai intégré le groupe.»

Avant de poursuivre : «Tout était nouveau pour moi. Arriver en Lettonie, l’avion, l’hôtel, les entraînements, la salle là-bas et mes coéquipiers tout simplement. J’avais déjà fait un stage au mois de novembre, mais on n’avait pas fait de matches officiels. On se prépare depuis le 27 décembre et je pense que ça a payé. On a vraiment joué en équipe et ça s’est vu sur le terrain, ça s’est vu en défense. Je ne peux qu’être fier d’eux. Et je pense qu’ils sont fiers de moi.»

«Sans lui, ça aurait été un autre match»

Outre le portier Guillaume Felici, l’arrière Yann Hoffmann était aussi demandé de part et d’autre. Il faut dire que le bondissant joueur grand-ducal, absent en Lettonie pour cause de maladie, a fait vivre un véritable calvaire à la défense lettone, distribuant des caviars à ses équipiers et trouvant le chemin des filets à neuf reprises. Ce qui fait de lui le meilleur marqueur de la rencontre – avec le Letton Ralfs Geislers. «J’ai eu le temps de me reposer un petit peu et de guérir, disons à 80 %, explique-t-il. Avec une salle pleine derrière nous, on a joué avec d’autant plus de plaisir. On a montré dès le début qu’on n’allait pas lâcher, qu’on n’avait pas peur de refaire notre retard de sept buts. Et on l’a fait !»

Et de revenir sur sa performance majuscule : «Je me sentais bien dès le début. Le coach m’a fait débuter le match et ça m’a donné confiance pour aider le groupe du mieux possible. Je suis content de ma prestation, d’avoir pu aider l’équipe. C’est mon job, c’est pour ça que je suis là.»

«Yann, c’est un joueur extraordinaire ! Je l’aime vraiment, que ce soit en tant que personne ou en tant que joueur. On se connaît très bien. Il facilite mon jeu, il crée des espaces pour ses coéquipiers. Je suis super content ! Sans lui, ça aurait été un autre match», concède celui qui est aussi son coéquipier à Berchem, Ben Weyer. On prend les mêmes et on recommence dès demain contre Israël pour la rencontre aller de la phase 1 des qualifications au Mondial-2025 ?

Intenable, Yann Hoffmann a martyrisé la défense lettone en enchaînant les passes et les buts (9). Photo : fern konnen