Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Quatre jours après s’être tiré une balle dans le pied à la Coque, la sélection nationale a pris sa revanche dimanche à Hasselt (24-27) pour ouvrir son compteur dans le groupe 5 de la phase 2 des qualifications de l’Euro-2026.
Passés au travers mercredi devant leur public, les Rout Léiwen voulaient montrer un tout autre visage, dimanche à Hasselt, voire carrément prendre leur revanche face aux Belges si l’opportunité se présentaient à eux. L’opportunité ? Ben Weyer et ses camarades se la sont créée comme des grands. Beaucoup plus consistante et tranchante en attaque et moins perméable en défense, la sélection nationale, qui a pratiquement fait la course en tête durant l’intégralité de la partie, a logiquement débloqué son compteur dans la poule 5 de la phase 2 des éliminatoires de l’Euro-2026 (24-27).
«Nous n’étions pas satisfaits après le premier match et nous étions conscients que nous devions changer quelque chose. En défense, nous n’avions pas été assez agressifs au match aller, résume l’ailier gauche Felix Werdel, meilleur marqueur de la rencontre avec six réalisations à son actif. Cette fois, nous nous sommes montrés plus durs, ce qui a aussi aidé Mika (Herrmann) dans le but. Nous avons montré notre vrai niveau, chose que l’on n’avait pas faite mercredi.»
«Nous avons beaucoup réfléchi à la manière dont nous pourrions préparer l’équipe pour ce match retour, enchaîne le sélectionneur Maik Handschke. Au match aller, il y a parfois eu un manque d’agressivité et d’engagement, ce dont nous nous sommes servis pour motiver et montrer aux joueurs que le potentiel pour gagner contre la Belgique est réel.» Un message reçu cinq sur cinq par ses hommes. Qui d’emblée prennent les devants au tableau d’affichage sous l’impulsion d’un Mika Herrmann déjà irrésistible dans ses cages (trois arrêts sur les trois premiers tirs subis, 18 au total).
Pas de trou d’air
Après avoir ouvert le score par l’intermédiaire de Werdel, les visiteurs, bien en place des deux côtés du terrain, font la course en tête. Léon Biel et Adel Rastoder règlent tour à tour la mire (3-5, 8e). Avant de voir les Red Wolves revenir à hauteur en l’espace d’une minute grâce aux deux banderilles plantées coup sur coup par Danesi (5-5, 9e).
Moment choisi par David Ojié Etute pour lui répondre (5-7, 12e). Le petit nouveau, Vincent Kreiselmaier, montre également l’étendue de son talent (5-8, 13e). En confiance, les Luxembourgeois continuent de mener à la marque (7-10, 15e). Ce qui a le don d’agacer l’entraîneur adverse, Cherif Hamani, qui décide de poser un temps mort à peu près au même moment que quatre jours plus tôt quand ses protégés courraient aussi après le score.
Contrairement à la Coque où ce choix avait eu pour effet de casser la dynamique des Rout Léiwen, qui avaient alors encaissé quatre pions d’affilée sans en inscrire un seul, celui-ci n’aura pas l’effet escompté. Du moins pas tout de suite, car Herrmann fait étalage de ses qualités en multipliant les parades et Werdel trouve la cible (10-12, 22e). La Belgique parvient malgré tout à égaliser (12-12, 23e), mais ne pourra empêcher le Grand-Duché de basculer en tête à l’heure de la pause syndicale (13-14).
Herrmann irrésistible
Au retour des vestiaires, Werdel se fend d’un lob magistral à la suite d’une magnifique passe dans le dos signée Raphaël Guden. Après quoi, les locaux s’emparent pour la première fois des commandes lorsque l’imposant pivot Vancosen fait le ménage (16-15, 38e). Une avance que les Belges vont réussir à conserver quelques minutes durant avant de faire face à la furia de leurs adversaires. Pas vraiment décidés à lâcher le morceau, les Luxembourgeois se détachent de nouveau : ce diable d’Herrmann s’interpose et joue (très) vite en direction de Werdel, qui fait mouche, et est imité dans la foulée par le capitaine Ben Weyer (19-21, 48e).
Omniprésent, Herrmann, encore lui, réussi un double arrêt incroyable devant Serras, que ses partenaires font fructifier au grand dam des supporters locaux, de moins en moins bruyants (21-25, 55e). Ces derniers vont toutefois retrouver leurs cordes vocales en voyant Deekens marquer depuis sa zone dans le but vide après avoir effectué une parade (23-25, 58e). Mais dans une fin de match à couper le souffle, Herrmann, décidément (!), fait baisser le niveau sonore tandis que Biel se charge de sceller le sort de la rencontre.
Ce précieux succès devrait permettre aux Rout Léiwen d’éviter un tour de barrages lors de la prochaine campagne continentale. «Nous avons atteint notre objectif. Bien sûr, il aurait été plus agréable de gagner le match aller, mais les garçons en ont tiré les leçons et j’en suis fier. Maintenant, il s’agit de continuer notre développement pour les deux prochains duels», note le technicien allemand. Les futurs rendez-vous en question ? Au mois de mai contre les deux ogres du groupe, la République tchèque et les vice-champions du monde croates.
