Comme chaque année, la Coque accueille le Final Four de la Coupe de Luxembourg, qui débute ce jeudi 25 avril. Au programme : les demi-finales messieurs.
Au début de chaque saison, lorsque le calendrier de l’exercice à venir est dévoilé par la FLH, le Final Four de la Coupe de Luxembourg, qui se dispute à la Coque devant de nombreux spectateurs, tous plus bruyants les uns que les autres, est ciblé par l’ensemble des formations du Grand-Duché.
Mais chaque année, elles ne sont que huit à se donner le droit de fouler le parquet d’une salle que tous adorent et dans laquelle certaines rencontres peuvent accoucher de scénarios spectaculaires. Le dernier en date ?
Pas plus tard qu’à l’occasion de la finale masculine de la précédente édition, remportée par les Red Boys après la séance de tirs au but contre le grand rival, le Handball Esch, dans une ambiance survoltée. Deux équipes que l’on retrouve aujourd’hui pour le début des hostilités.
Les premiers cités sont opposés à Diekirch, qu’ils avaient éliminé au même stade de la compétition l’an dernier dans un duel qui semble déséquilibré, du moins sur le papier, tandis que les Eschois affrontent Dudelange dans un choc entre outsiders. Demain, ce sera au tour des dames d’entrer en scène.
«Pour les battre, il faudrait un petit miracle»
Werner Klöckner et le CHEV vont tenter de créer un véritable exploit face aux Red Boys.
Après avoir obtenu votre qualification pour les play-offs et pour le Final Four de la Coupe, soit deux des objectifs annoncés, vous avez également fait chuter un membre du « Big Five » dernièrement. Peut-on dire que votre saison est d’ores et déjà réussie ?
Werner Klöckner : D’un point de vue sportif, nous avons atteint tous nos objectifs et nous avons même surperformé avec la victoire contre le vice-champion, Käerjeng, une équipe du Big Five, lors des barrages! Mais nous voulons continuer à avoir faim, à nous développer sur le plan du jeu et à essayer de créer une nouvelle surprise lors des matches restants de la saison en cours.
Vous êtes de nouveau opposés aux Red Boys, un an après la défaite contre eux en demi-finale (NDLR : à l’époque, le technicien sur le banc du CHEV était Rafael Zmijewski) et quelques jours seulement après avoir perdu contre eux en championnat. Un sacré défi en perspective…
C’est le plus gros défi possible ! L’équipe des Red Boys est composée de joueurs professionnels à tous les postes et dispose de l’effectif le plus équilibré de la ligue. Ils étaient considérés comme les candidats n° 1 au titre et sont également favoris pour le Final Four. Lors du dernier match de championnat contre eux, nous n’avons eu aucune chance. Nous sommes donc clairement outsiders pour cette demi-finale.
Que va-t-il falloir faire pour créer un véritable exploit ?
Pour réussir à battre les Red Boys, il faudrait un petit miracle ! De nombreux facteurs doivent être réunis : nous devons être à 100 % de nos capacités, que ce soit individuellement ou collectivement, mais aussi espérer que les Red Boys seront dans un mauvais jour. Nous devons essayer de compenser les désavantages individuels et de jeu par de l’engagement, une combativité sans faille et un esprit d’équipe. La pression est sur les épaules des Red Boys.
Si nous parvenons à tenir le score jusqu’à dix minutes avant la fin du match, cela pourrait provoquer de la nervosité chez les favoris et nous pourrions profiter du momentum. Comme déjà mentionné, ce serait un petit miracle, mais les miracles se produisent! Dans tous les cas, nous ferons tout notre possible pour tenir tête le plus longtemps possible au grand favori et lui livrer un combat difficile.
Le parcours de Diekirch
1er tour : Belvaux – Diekirch 20-34
Quarts de finale : Standard – Diekirch 19-24
«C’est le seul titre qu’on peut gagner cette saison»
Julien Kohn et Esch aimeraient être récompensés de leur bonne deuxième phase. Mais pour disputer une éventuelle finale, il faudra d’abord écarter le HBD.
Après une phase régulière compliquée, vous affichez un bien meilleur bilan depuis le début des play-offs. Comment l’expliquez-vous ?
Julien Kohn : On a quand même de grands piliers de l’équipe de ces dernières années qui sont partis, donc ça nous a pris du temps pour trouver la bonne formule. Certains joueurs ont eu plus de responsabilités, d’autres ont joué à des postes différents.
On a aussi retrouvé notre défense, l’une de nos forces, avec laquelle on avait du mal en début de saison. Depuis le début de la deuxième phase, on a une défense très solide avec de très bons gardiens, et donc ça nous donne moins de pression en attaque et on peut jouer plus libérés. C’est surtout ça.
Quel est votre état d’esprit ?
On veut gagner, c’est clair ! C’est le seul titre qu’on peut gagner cette saison. Si on bat Dudelange, on se qualifiera pour la finale et on sait que, dans une finale, tout est possible. On a déjà fait de bons matches contre eux, on a nos chances. Si on joue comme en play-offs, je pense qu’on a une vraie chance.
Le Final Four est une occasion unique d’aller chercher un trophée en l’espace de quelques jours seulement…
Je trouve que le concept du Final Four est vraiment pas mal, mais c’est aussi dur. Avec l’âge, maintenant, je ne suis plus le plus jeune (il sourit), j’ai besoin d’une certaine récupération après un match. Surtout, on va jouer assez tard et si on se qualifie pour la finale, on rejouera samedi. La récupération entre en compte.
Je pense que l’autre demi-finale est un peu plus claire, même si ce n’est pas impossible que Diekirch crée la surprise. Les Red Boys sont favoris, je m’attends à une première demi-finale plus facile, mais on ne sait jamais. Avant d’y penser et pour y arriver, on a un vrai combat qui nous attend face à Dudelange, qui va aussi tout donner.
Quelles seront les clés de la rencontre ?
Surtout faire ce qu’on a fait ces derniers mois, c’est-à-dire une bonne défense, être sérieux en attaque, mais aussi joué les contre-attaques et essayer de marquer des buts faciles. Ce dont on a beaucoup parlé aussi, c’est le fait qu’ils ont une équipe jeune et physique, ils mettent l’accent sur ça, avec un jeu très rapide.
Pour gagner, il faut arrêter justement ce jeu rapide. Et si jamais on réussit à le faire, alors on a toutes nos chances.
Le parcours d’Esch
1er tour : Schifflange – Esch 25-30
Quarts de finale : Museldall – Esch 20-33
«En Coupe, tout est possible»
Frank Hippert et ses coéquipiers sont motivés à l’idée d’offrir un beau cadeau au club de la Forge du Sud.
Vous avez réussi une très bonne phase régulière, mais depuis le début des play-offs, c’est un peu plus compliqué. Pour quelles raisons ?
Frank Hippert : Au début de la saison, on s’est dit que c’était une saison de transition, comme notre cadre n’est pas le plus large. On a aussi un grand nombre de jeunes joueurs qui manquent encore d’expérience. Et peut-être qu’au début et pour ces raisons, nos adversaires nous ont sous-estimés, mais par la suite, ils ont quand même compris qu’il fallait nous prendre au sérieux.
En ce moment, on a des difficultés : sur les quatre derniers matches, on remarque qu’on n’est pas assez constants. On a de bonnes séquences, mais on n’arrive pas à garder ce niveau pendant 60 minutes comme la semaine passée contre Käerjeng.
Comment abordez-vous ce duel face à Esch ?
Les deux premiers matches face à Esch, on les a gagnés. Le dernier en play-offs, on a fait une faute un peu non excusable. Pour moi, on est la meilleure équipe, mais notre défense avait été catastrophique. Bien qu’eux aussi ont un cadre assez petit, la différence, c’est qu’ils avaient joué ensemble, en équipe.
On a une revanche à prendre et c’est ce qu’on sent dans l’équipe. On est tous motivés ! En championnat, on a perdu trop de points, alors aller en finale, ce serait un beau cadeau pour le club, pour le comité et pour l’équipe.
Un très beau cadeau même…
Avant la saison, le titre n’était pas notre but principal puisque nous sommes dans une année de transition. Mais comme on a déjà gagné face à chaque équipe sauf contre Berchem, je crois que dans nos têtes, on sait aussi qu’il y a une possibilité de gagner la Coupe. Tout est possible, ce serait un bonus pour cette saison.
Vous allez retrouver votre petit frère Yann, contre qui vous allez jouer pour la première fois en Coupe. C’est un sentiment particulier ?
C’est un match comme un autre à mes yeux, bien que la Coupe ait ses propres règles. Je crois que la victime dans ce match-là va plutôt être notre maman qui ne sait pas encore où s’asseoir dans les gradins (il rit). J’espère que mon frère va faire un bon match, mais qu’on va gagner (il sourit). Je ne vais quand même pas le laisser tirer, il va devoir faire de son mieux pour marquer (il rit).
Le parcours de Dudelange
1er tour : Bertrange – Dudelange 17-40
Quarts de finale : Dudelange – Käerjeng 38-29
«On est favoris, mais il faut être vigilant»
Nikola Malesevic et les Red Boys se méfient de Diekirch qui n’a rien à perdre.
Vous êtes double tenant du titre, on imagine forcément que vous souhaitez que l’expression «jamais deux sans trois» prenne tout son sens ?
Nikola Malesevic : Bien sûr! Mais le sport est imprévisible. Tout le monde dit que le premier match face à Diekirch va être facile, mais ce n’est jamais facile, peu importe l’adversaire ! La Coupe, c’est toujours particulier, et surtout à la Coque parce que l’ambiance n’est pas la même et il y a beaucoup plus de spectateurs que d’habitude en championnat.
D’ailleurs, il y a des années où j’y ai vécu des mauvaises expériences. En tout cas, on aimerait passer en finale et on se prépare pour !
Pour ce faire, il y a donc une demi-finale à bien négocier contre un adversaire que vous venez de battre assez facilement en championnat…
Sur le papier, on est favoris, mais il faut être vigilant. Samedi, on a gagné de 16 buts. Peut-être que c’était un coup tactique de la part de Diekirch. Comme ils ont moins de possibilités de rotation, peut-être qu’ils se sont reposés un peu et aussi un petit peu « cachés« tactiquement pour essayer de nous surprendre à la Coque.
C’est pour ça qu’il faut être vigilant, qu’il faut entamer le match en étant prêts mentalement et puis aussi respecter la tactique mise en place.
Bien que vous soyez les grands favoris, il faudra tout de même se méfier des Diekirchois qui n’auront rien à perdre et qui ont déjà prouvé qu’ils pouvaient embêter les ténors du pays…
J’avais déjà dit à mes joueurs d’être vraiment vigilants le week-end dernier parce qu’on a vu que Diekirch peut être solide. Et puis, si tu as de la réussite au niveau des gardiens, de la défense, et de l’attaque, l’équipe adverse peut entrer dans une phase négative.
Alors dans ce cas, il peut y avoir du suspense jusqu’à la fin et un match peut vite ne pas tourner comme on le souhaite. À nous d’être à 100 % dès le début pour éviter cette problématique. Par exemple, samedi, on menait 8-0. C’est le scénario idéal qu’on aimerait reproduire.
Le parcours des Red Boys
1er tour : exemptés
Quarts de finale : Red Boys – Berchem 31-30