Accueil | A la Une | [Handball] Euro-2022 : l’Estonie défait le Luxembourg

[Handball] Euro-2022 : l’Estonie défait le Luxembourg


Ça s'annonce compliqué pour Daniel Scheid et ses coéquipiers au match retour, dimanche. (Photo : Luis Mangorrinha)

Jeudi, le Luxembourg a beaucoup marqué, mais s’est montré plus perméable. Résultat, un revers assez lourd (33-38) qui hypothèque ses chances avant le match retour, dimanche.

Une feuille de match ne comptant que 16 noms, Nikola Malesevic devait en écarter trois. Le sélectionneur choisit de se passer des services de Félix Werdel, Alen Zekan et Max Kohl. Si le premier paie la densité à l’aile, le deuxième est victime de l’arrivée de Dimitri Mitrea, absent le week-end dernier lors des qualifications du Mondial-2021, car retenu par son club de Rostock (3e Liga).

Quant au dernier, son absence est la résultante de son week-end : auteur d’un but contre la Slovaquie (16-22), l’arrière gauche connut une entrée en jeu, samedi contre la Lituanie (22-32), assez unique : une perte de balle, un tir raté et… une blessure.

Au moment de livrer la liste officielle hier matin à l’EHF, une incertitude régnait quant à la participation de Christian Bock. Touché à l’ischio-jambier gauche, séquelle d’une vieille blessure datant de 2019, le demi-centre était bien sur le banc, mais n’est pas entré en jeu. «Ce matin (hier), je me sentais bien, mais, à l’échauffement, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas accélérer…»

Malgré l’absence de son meneur de jeu attitré, et contrairement aux trois matches du week-end, Nikola Malesevic avait prévu une stratégie résolument offensive pour ce barrage aller : une défense 0-6 suffisamment agressive pour pousser l’adversaire à la faute et une remontée de balle rapide.
Pour cela, la transition défense-attaque ne voit qu’un seul changement – contre deux le week-end dernier – s’opérer : le défenseur Julien Kohn laisse sa place à Jacques Tironzelli.

D’entrée, le Luxembourg enflamme la rencontre et prend la commande des opérations (3-0). Le scénario rêvé pour une sélection dont le patron, avant même le coup d’envoi, avait bien conscience de la difficulté pour son équipe d’évoluer durablement sur un tel rythme : «L’idéal serait de le faire par intermittence afin de gérer…»

Les bons débuts de Mitrea

Après cinq minutes de jeu, les membres du M-Block font tomber les maillots et entonnent ce chant en l’honneur de Mika Herrmann, déjà auteur de belles arabesques dans sa cage : «Jo mir hunn eng Kaz am Gol! Jo mir hunn eng Kaz am Gol! Jo mir hunn eng Kaz am Gol! Den Herrmann.» Du félin, il a beau ne pas avoir la silhouette, il en possède les réflexes. Ses interventions lors des qualifications du Mondial-2021 le week-end dernier ont donc inspiré ce petit refrain aux membres du M-Block.

Si ce début de rencontre donne des ailes aux Luxembourgeois, l’Estonie possède en son sein suffisamment d’éléments d’expérience (Dener Jaanimaa, l’ancien joueur de Kiel, et Mait Patrail, pensionnaire du TSV Hannover-Burgdorf, leader de Bundesliga) pour garder la tête froide. Et, profitant de l’une ou l’autre supériorité numérique, la formation balte fait la course en tête. Mais les Roud Léiwen restent à distance respectable et le gardent toujours dans le viseur même s’ils comptent un but de retard à la pause (17-18).

Dans le jeu, les hommes de Malesevic affichent une belle combativité, mais voient leurs efforts gâchés par des pertes de balle, moins nombreuses certes qu’il y a quelques jours, mais tout aussi préjudiciables. À l’image de cette mésentente entre Meis et Biel…

En début de seconde période, Dimitri Mitrea fait son apparition. Son premier ballon, le jeune homme de 19 ans l’envoie au fond des cages d’Ots (18-18, 31e) sous les yeux de son père, Catalin. Le scénario s’emballe, mais le Luxembourg reste au contact (32-32, 52e). Mais voilà, moins précis, les Luxembourgeois vont laisser filer en fin de rencontre des Estoniens qui finissent en roue libre. Résultat, une défaite de cinq buts avec 38 buts encaissés. C’est beaucoup avant le match retour, dimanche, à Polva. Julien Kohn ne dément pas : «Ça va être difficile là-bas, on le sait, mais il faut y croire…»

Charles Michel