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Hamilius : un attentat à la pudeur sur une enfant de 12 ans


La victime attendait le tram en famille quand le prévenu a bondi sur elle.

Complètement imbibé, Cédric a commis un attentat à la pudeur sur une gamine qui attendait le tram. Il rejette ce dérapage sur le compte d’une consommation excessive d’alcool et promet de se soigner.

Perdu dans son délire alcoolisé, Cédric n’a pas voulu porter préjudice à sa victime, insiste Me Frank. La jeune fille de 12 ans a eu très peur après l’agression dont elle a été victime et il lui a fallu du temps pour oser remettre les pieds dans la capitale. Le 18 mai 2024 vers 18 h, elle attendait le tram à Hamilius en compagnie de son frère et de son père quand le prévenu de 40 ans a bondi sur elle. La famille rentrait chez elle après avoir mangé une glace.

«Je parlais à mon fils quand j’ai entendu ma fille pleurer. Le prévenu l’agrippait fortement par derrière et lui donnait des coups de bassin contre ses fesses», témoigne le père de la gamine. Il a immédiatement réagi et a repoussé l’agresseur avant de le maintenir au sol en attendant l’arrivée de la police. «Tout est allé très vite. J’ai remarqué que la braguette de son pantalon était ouverte», ajoute le témoin qui a fait preuve de retenue et de sagesse avant de se porter partie civile pour sa fille et de réclamer 10 000 euros.

Interrogé au sujet de ce violent attentat à la pudeur, le Belge a expliqué avoir agi «par égarement» alors qu’il était «complètement imbibé d’alcool». «J’avais pris une bouteille de whisky pour passer l’après-midi au parc. Je me suis dirigé vers le tram pour rentrer chez moi. J’ai agi sans le vouloir. Je n’avais pas remarqué qu’elle était mineure», a-t-il confié à la 13e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg.

Une explication qui n’a pas convaincu la présidente. «Comment pouvez-vous affirmer que votre acte était involontaire?», lui répond-elle avant de révéler que juste avant il s’en était déjà pris de la même manière à une femme qui n’a pas souhaité déposer plainte. «Sur les images de vidéosurveillance, on vous voit toucher une femme qui s’est défendue avant de vous attaquer à l’enfant.»

Alcoolique, pas pervers

Cédric incrimine son problème d’alcool pour expliquer son geste déplacé. Le jour des faits, il présentait une alcoolémie impressionnante de 3,5 grammes d’alcool par litre de sang. Il jure aux juge qu’il compte partir en cure de désintoxication. Il ne s’agit pas de son premier signalement en raison de sa consommation excessive d’alcool. En septembre dernier, trois mois après avoir attenté à l’intégrité physique de l’enfant, il avait fait l’objet de deux procès-verbaux pour des incidents en gare de Rodange.

Dépendant des boissons fortes, le prévenu apparaît peu enclin à rentrer dans le rang. Selon le représentant du ministère public, Cédric n’aurait à trois reprises pas respecté les conditions de son contrôle judiciaire, ce qui amène le magistrat à penser que le quadragénaire «n’a pas pris conscience de son problème», malgré ce qu’il prétend. D’ailleurs, il n’aurait commencé à chercher une aide professionnelle que deux semaines avant le procès.

Étant donné la gravité et le caractère immoral de l’attaque, le magistrat a requis une peine de 36 mois de prison à son encontre assortie d’un sursis probatoire avec une obligation de traitement de son problème de dépendance, ainsi qu’une amende appropriée. Son avocate, Me Frank, s’est prononcée en faveur d’un travail d’intérêt général. Cédric est alcoolique, pas un délinquant sexuel ou un pédocriminel. Une expertise psychiatrique en atteste.

«Il n’a pas de trouble sexuel, donc il n’avait pas de véritable motif pour commettre son geste», précise-t-elle, écartant une «véritable énergie criminelle» de sa part. Elle a également demandé au tribunal si, ivre comme il l’était le jour des faits, il était encore en capacité de se rendre compte de la gravité de son acte.

Le tribunal répondra le 15 juillet.