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Haagen : un appel pour continuer à renoncer au glyphosate


Le ministre Claude Haagen a annoncé, vendredi, que le gouvernement étudie une nouvelle interdiction de l’utilisation du glyphosate au Luxembourg. Une étude scientifique sera menée.

Le ministre Claude Haagen renonce, pour l’instant, à une restauration de l’interdiction du glyphosate. L’emploi de l’herbicide sera toutefois plus fortement réglementé, aussi dans les jardins privés.

Au bout d’une semaine de réflexion et d’analyse de la décision de justice, le ministre de l’Agriculture, Claude Haagen, n’a pas eu d’autre choix que de confirmer, vendredi, que les produits à base de glyphosate sont à nouveau autorisés à la vente et à l’emploi au Grand-Duché.

Le 30 mars, la cour administrative était venue confirmer que l’interdiction de mise sur le marché, appliquée depuis le 1er janvier 2021 par le Luxembourg, était contraire au droit européen. Le gouvernement ne s’avoue cependant pas encore vaincu et prépare une contre-offensive.

Le principal reproche des juges a concerné l’absence d’arguments juridiques suffisamment solides pour justifier l’interdiction du glyphosate. Le règlement en question ne comprenait, ainsi, aucun élément indiquant que le «produit visé présente toujours un risque inacceptable pour la santé humaine ou animale, voire pour l’environnement».

Ce manquement doit être comblé à l’aide d’une étude à réaliser par un institut de recherche. «Si les conclusions confirment la nocivité du glyphosate, nous pourrions intenter une nouvelle interdiction», annonce le ministre de l’Agriculture. Il estime que l’étude en question pourrait être achevée dans un délai de quatre mois.

Lire aussi notre édito à ce sujet ➡ «Rappel à l’ordre»

D’ici là, Claude Haagen mise avant tout sur la responsabilité des agriculteurs, viticulteurs et maraîchers : «J’appelle le secteur agricole à continuer à renoncer au glyphosate. Nous savons que l’environnement est fragile.» Les deux dernières années auraient démontré qu’il était possible de cultiver les champs et vignes sans utiliser cet herbicide, potentiellement cancérogène.

L’Organisation mondiale de santé (OMS) tend dans cette direction. Au Luxembourg – tout premier pays européen à avoir interdit cette substance active – la non-utilisation sera désormais limitée, en très grande partie, à la bonne volonté des acteurs du terrain.

De nouvelles interdictions ciblées

Le gouvernement ne se contente cependant pas de cet appel à la conscience. Depuis vendredi est en vigueur un nouveau règlement pour renforcer la protection des sources d’eau potable. L’application de produits phytopharmaceutiques contenant du glyphosate est désormais formellement interdite dans l’ensemble des quatre zones de protection. Dans la zone de protection autour du lac de la Haute-Sûre, l’emploi de l’herbicide était déjà interdit avant 2021. 

À partir du 1er janvier 2024, l’utilisation de produits contentant du glyphosate par les non-professionnels – à savoir les personnes privées qui entretiennent, par exemple, leur jardin – sera également interdite. Seule une liste très limitée de pesticides restera autorisée à l’emploi.

Pour ce qui est des professionnels du secteur, ils pourront profiter, à partir de 2024, de nouvelles primes pour renoncer aux produits phytosanitaires les plus dangereux. Ce régime d’aides est ancré dans la politique agricole commune (PAC) de l’UE pour la période 2023-2027.

Le ministre Claude Haagen a répété vendredi l’opposition du gouvernement luxembourgeois à la prolongation de l’approbation du glyphosate à l’échelle européenne, au-delà du 15 décembre de cette année.

Le Mouvement écologique veut une nouvelle interdiction

La levée par la cour administrative de l’interdiction de mise sur le marché du glyphosate ne constituerait pas un obstacle insurmontable pour décider dès à présent d’un nouveau bannissement de cet herbicide du marché luxembourgeois.

Cet argument est avancé, vendredi, par le Mouvement écologique, qui se réfère à des «sources bien informées». Le gouvernement aurait eu l’option de décréter une nouvelle interdiction du glyphosate en s’appuyant, cette fois, sur de solides arguments juridiques.

«Le Luxembourg enverrait ainsi un signal fort», souligne l’ONG dans un communiqué. L’espoir de voir le gouvernement s’engager sur la voie d’une confirmation de l’interdiction reste présent. En attendant, le Mouvement écologique qualifie de positif l’appel lancé au secteur agricole de continuer à renoncer au glyphosate pour cultiver ses terres.

Un commentaire

  1. Aucune certitude scientifique que le glyphosate soit dangereux.
    C’est de l’idéologie écolo pure.