Les témoins arrivent à la rescousse du gynécologue en contredisant les accusations de quatre victimes présumées dans cette affaire. Il n’était jamais seul avec elles lors des consultations.
Gynécologue accusé de viols : sur la piste du docteur A.
Gynécologue accusé de viols : «Une rumeur d’ampleur sans précédent»
Tout se serait passé dans les règles de l’art au cabinet du docteur G, selon d’anciens collaborateurs. Le gynécologue n’aurait jamais effectué seul ses consultations et les témoins ne croient pas aux accusations de viols et d’attentats à la pudeur de quatre anciennes patientes. La défense assurée bec et ongles par Mes Lorang et Rollinger pense qu’un ancien associé pourrait avoir orchestré les accusations pour nuire au docteur G.
Une biologiste engagée en 2014 par le gynécologue témoigne avoir toujours assisté le médecin pendant les consultations. «J’étais absente deux ou trois minutes maximum. J’étais toujours là», indique-t-elle avant de détailler la procédure de travail. «Deux ou trois minutes suffisent pour commettre les actes reprochés au docteur G», constate la présidente de la 13e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. «Toutes les victimes présumées assurent s’être trouvées seules avec lui au moment des faits.»
«Quand j’allais au secrétariat avec les frottis, l’examen gynécologique était terminé», répond la jeune femme. Elle assure avoir été présente lors des palpations des seins et «ne jamais avoir assisté à un geste déplacé de sa part» de manière générale. «À ce que je sache, il y avait toujours quelqu’un à ses côtés.» Sauf pour les échographies mammaires ou les examens réalisés par les sages-femmes. «Si je pensais qu’il avait des comportements et des propos bizarres ou sexualisés, je n’aurais pas conseillé à des amies de le consulter.»
La 13e chambre criminelle cherche à savoir si le prévenu avait pour habitude d’être seul avec ses patientes et aurait pu commettre les gestes déplacés qui lui sont reprochés. Une sage-femme entendue vendredi matin explique qu’il y avait toujours du passage dans la salle d’examen. «Je ne peux pas imaginer que les accusations soient réelles», ajoute-t-elle, expliquant que le personnel entrait et sortait en permanence sans frapper. En outre, «aucune patiente passée entre ses mains ne m’a confié de comportement déplacé.»
«La manière de toucher»
«Le premier rendez-vous s’est passé normalement. Petit à petit, mon épouse m’a confié ne plus se sentir à l’aise seule avec le docteur G», témoigne pourtant l’époux d’une des victimes présumées. «Elle n’aimait pas sa manière de communiquer et de la toucher, du coup, elle insistait pour que je l’accompagne à ses rendez-vous.» Un jour, arrivé en retard, il fait irruption dans la salle d’examen et ne constate rien de compromettant, sinon l’angoisse dans les yeux de sa femme.
Un médecin travaillant au cabinet du docteur G confirme les propos des autres collaboratrice. «La seule critique que j’ai pu entendre de la part d’une patiente est que les visites sont trop rapides, trop courtes.» Le témoin pratique essentiellement des échographies et remplaçait le docteur G en son absence.
Le prévenu aurait été irréprochable et aurait fait montre d’une attitude très professionnelle. Un bon médecin qu’une secrétaire qui a œuvré pendant 20 ans entre 1995 et 2015 à ses côtés avait recommandé à toute sa famille. «Je n’étais pas présente lors des examens, mais il m’arrivait d’entrer dans la salle d’examen pour parler au docteur.» Elle confirme qu’il ne consultait jamais seul en règle générale et ne se souvient pas d’une patiente qui aurait pu se plaindre. Si ce n’est une des victimes présumées, qui aurait posé des problèmes. «Elle était spéciale, arrivait en retard ou oubliait ses rendez-vous.»
Menace de vengeance
«Il m’est arrivé d’être présente dans la salle d’examen si personne d’autre ne pouvait l’être, mais c’était très rare», indique l’épouse et secrétaire du médecin. «Il ne voulait pas consulter seul.» Même le dimanche, quand le gynécologue procédait à des inséminations artificielles. Le reste du temps, elle faisait irruption dans la salle d’examen si besoin. Elle explique que les patientes qu’elle a vues n’étaient jamais entièrement nues.
En poste au cabinet depuis mars 2001, elle se souvient de la genèse du conflit entre les docteurs G et A. «Le docteur G a reproché au docteur A de prendre de la cocaïne» ainsi qu’une faute grave au CHL parce qu’«il ne souhaitait pas être dérangé pendant sa sieste». L’ancienne secrétaire et l’épouse du docteur G rapportent toutes deux qu’au moment de leur séparation, le docteur A l’aurait menacé de se venger.