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Gynécologue accusé de viols : la défense du docteur G obtient gain de cause


Le procès a été mis sur pause. La défense accuse une victime présumée et un témoin de mensonges. (Photo : archives editpress)

Le procès du gynécologue est mis sur pause, le temps d’une enquête pour faux témoignages. Une petite victoire pour la défense, malgré l’avis contraire du parquet.

La 13e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement a décidé, contre l’avis du parquet, de surseoir à statuer dans l’affaire du gynécologue accusé de viols et d’attouchements sexuels. La défense a déposé deux plaintes pour faux témoignages avec constitution de partie civile contre une des victimes présumées et un un ancien associé. 

Le prévenu accuse ce dernier d’avoir ourdi une machination pour nuire à sa réputation avec la participation d’anciennes patientes. Quatre femmes accusent le gynécologue d’attouchements et de propos indécents lors des consultations. La chambre criminelle a choisi d’entendre les deux dernières victimes présumées avant d’interrompre le procès. 

Une nouvelle instruction va avoir lieu pour déterminer s’il y a eu faux témoignages ou pas. Ils portent sur l’identité de l’auteur d’une plainte de deux anciennes patientes, dont l’une d’elles est une des plaignantes, au Collège médical. Le docteur A pourrait l’avoir rédigée, la défense en est persuadée. Le docteur A a nié en être à l’origine et la victime présumée a oublié qui l’avait écrite pour elle.

La représentante du parquet s’est opposée à cette décision de clôturer les débats et a jugé «dilatoire» la manœuvre de la défense. Pour la magistrate, les accusations de faux témoignages ne sont «pas pertinentes pour le fond de l’affaire» et «n’ont pas d’incidence sur la crédibilité des victimes présumées».

Pour Me Lorang, qui assure la défense du docteur G avec Me Rollinger, ces plaintes sont «le seul moyen pour notre client de prouver qu’il n’a pas fait ce qu’on lui reproche» ainsi qu’un moyen de compléter «un dossier d’instruction incomplet». «Le juge d’instruction a écarté toutes nos demandes d’instructions complémentaires.»

«Il a pincé mes tétons»

Sandra, 41 ans, raconte être tombée dans une dépression post-partum. À son origine, selon elle, les attouchements qu’elle dit avoir subis de la part du docteur G et qu’elle n’aurait peut-être pas subis si elle n’avait pas été enceinte. Tout aurait commencé au septième mois de grossesse. «Mon ventre était déjà bien rond», a témoigné la jeune femme, qui avait choisi le docteur G sur la base «de sa renommée et de bonnes recommandations». 

Elle dénonce les mêmes types de faits que les deux victimes présumées avant elle. «Après un examen gynécologique, il a posé ses mains sur ma poitrine nue et a pincé mes tétons en me disant : « Vous avez une belle poitrine, votre mari doit être heureux. » Je suis restée bouche bée.» À chaque fois, elle aurait été seule avec lui dans le cabinet de consultation.

Une de ses connaissances fréquentait également le cabinet du docteur G. Choquée, Sandra se confie à elle. «Il avait le regard noir et pervers.» La connaissance en question lui révèle avoir subi les mêmes faits et lui annonce envisager de les dénoncer au Collège médical. Ce qui sera finalement le cas. 

Sandra n’a pas immédiatement signalé les faits qu’elle dénonce aujourd’hui. Malgré sa peur, elle est retournée consulter le gynécologue quelquefois après son accouchement. Pour la défense, sa relation avec cette autre victime présumée passe mal. C’est à l’encontre de cette dernière qu’est dirigée une des plaintes pour faux témoignage. Me Rollinger a soulevé les incohérences entre le témoignage de Sandra à la barre et celui livré à l’enquêteur. 

La quatrième victime présumée sera entendue à son tour ce jeudi après-midi avant l’arrêt du procès jusqu’à nouvel ordre.

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