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Guillaume, futur Grand-Duc : «Je promets de donner le meilleur de moi-même»


Le président de la Chambre, Claude Wiseler, a procédé à l'assermentation du Prince Guillaume comme lieutenant-représentant. (Photo : sip/emmanuel claude)

Le Prince Guillaume a officiellement prêté ce mardi après-midi serment comme lieutenant-représentant de son père, le Grand-Duc Henri. Les sourires, mais aussi les émotions, ont accompagné cet acte qui ouvre la voie à un changement de règne.

«Je jure d’observer la Constitution et les lois et de remplir fidèlement mes attributions constitutionnelles.» En prêtant ce serment, peu après 15 h 30, devant la Chambre des députés, le Prince Guillaume a pris ce mardi la fonction de lieutenant-représentant.

Auparavant, l’arrêté grand-ducal relatif à cette délégation de pouvoirs fut signé au Palais par le Grand-Duc Henri et le Premier ministre, Luc Frieden. «Désirant associer Notre bien-aimé Fils (…) à l’exercice de Nos attributions constitutionnelles (…)», le souverain, avec l’approbation du gouvernement, a décidé «d’instituer (…) Son Altesse Royale le Grand-Duc héritier Guillaume, Lieutenant-Représentant du Grand-Duc», est la formulation reprise dans cet arrêté.

L’émotion était vive dans la salle des fêtes du Palais où le premier acte de l’institution a eu lieu, en présence du couple grand-ducal et du Premier ministre. Le Prince Guillaume a tenu à mettre en avant que «la lieutenance qui commence aujourd’hui est une double preuve de confiance. La confiance d’un père envers son fils, mais aussi la confiance d’un chef d’État envers son successeur».

«Je suis très fier de pouvoir, à partir de ce jour, travailler davantage encore aux côtés de notre chef d’État et je lui promets de donner le meilleur de moi-même pour remplir mes nouvelles responsabilités», ajoute le lieutenant-représentant, remerciant «de tout cœur» ses parents, le Grand-Duc Henri et la Grande-Duchesse Maria Teresa, et son épouse, la Grande-Duchesse héritière Stéphanie : «Je suis très reconnaissant pour le soutien que vous m’avez apporté durant les années de ma préparation et que vous continuez de m’apporter».

«Un tournant historique»

Au Palais grand-ducal, le Premier ministre a évoqué que «ce jour marque un tournant dans l’histoire de notre pays». «Lieutenant-représentant est une fonction qui doit vous préparer à votre futur rôle comme chef de l’État. Mais, en tant que personne, prince et héritier du Grand-Duc, vous êtes déjà bien préparé à assumer cette mission et les obligations qui l’accompagnent», poursuit Luc Frieden, louant aussi les qualités du futur Grand-Duc : «Vous témoignez d’un profond intérêt et d’un amour sincère pour tous nos concitoyens, quelles que soient leurs origines ou leurs occupations, d’un engagement à représenter dignement et efficacement notre pays à l’étranger, à ouvrir parfois des portes».

Peu de temps après, devant les députés, le président de la Chambre, Claude Wiseler, a estimé que ce 8 octobre «marque un moment charnière dans l’Histoire du Luxembourg». «C’est un jour important, non seulement pour vous personnellement, mais aussi pour le peuple luxembourgeois et tous ses résidents», relève-t-il encore.

«Une transition en douceur»

«Nous avons été témoins du dévouement, de l’expertise et – si je puis dire – de l’enthousiasme avec lesquels vous vous êtes non seulement préparé à vos futures responsabilités, mais avez également cherché à servir le Luxembourg et son peuple», reprend Claude Wiseler. «Désormais, la prochaine étape vous attend», à savoir une «transition en douceur du pouvoir souverain, d’un règne à l’autre».

Pour la première fois, un lieutenant-représentant – le Prince Guillaume est le sixième – a été amené à prêter serment devant la Chambre des députés, à la suite de la révision de la Constitution, en vigueur depuis le 1er juillet 2023. «Aujourd’hui marque la confluence de la tradition et du renouveau. C’est un jour historique pour notre pays, pour la famille grand-ducale et pour notre Parlement», met en avant Claude Wiseler.

«Être au service du pays»

Après avoir été longuement applaudi par les élus – à l’exception des députés de déi Lénk, parti plaidant pour l’instauration d’une république – et les membres du gouvernement, le Grand-Duc héritier s’est dit «profondément reconnaissant pour la confiance que vous m’accordez».

La confiance est réciproque. «Le gouvernement et tout le pays vous soutiendront pleinement dans cette mission», clame le Premier ministre, suivi du président de la Chambre : «Nous avons la plus grande confiance en vous et en la Grande-Duchesse héritière. Nous sommes convaincus que vous représenterez notre pays avec dignité et dévouement.»

Le lieutenant-représentant du Grand-Duc a encore pris «l’engagement solennel» de «respecter, mais aussi de défendre en tout temps les valeurs fondamentales inscrites dans notre Constitution».

«Je me réjouis d’être au service du pays et de ses habitants et d’œuvrer dans le meilleur intérêt du Luxembourg», ajoute-t-il.

Un mot plus personnel est venu clôturer le discours du prochain souverain : «Je suis conscient qu’aujourd’hui marque également une nouvelle étape dans ma vie personnelle, pour mon épouse et nos enfants. Nous l’abordons ensemble et avec confiance.»

L’abdication ? «Cela ne prendra plus une éternité»

Les rumeurs continuent d’aller bon train, d’autant plus que le Grand-Duc Henri ne cache plus avoir décidé de la date pour passer le flambeau à son fils Guillaume. Lui-même est devenu lieutenant-représentant le 4 mars 1998 avant de succéder à son père, le Grand-Duc Jean, le 7 octobre 2000 à l’âge de 45 ans. Le souverain va-t-il abdiquer en automne 2025, après avoir fêté son 70e anniversaire et un quart de siècle à la tête du pays?

Dans le podcast publié par la Cour – en fait une longue interview menée par nos confrères de RTL et de la radio 100,7 – le Grand-Duc Henri avance que la transition sera «relativement courte». «Mais nous ne voulons pas encore donner de date. Cela ne prendra plus une éternité», poursuit le souverain sortant.

Il affirme en outre «devoir lever le pied». Ce qui permettra à la Grande-Duchesse Maria Teresa et à lui-même «de retrouver une certaine liberté. Et nous prendrons notre retraite pour voyager ensemble, pour être de nouveau ensemble, aussi avec nos enfants et les petits-enfants».

Le futur chef de l’État a assuré se tenir aux côtés du Grand-Duc, en tant que lieutenant-représentant, au service du pays. (Photo : sip)