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Guerre, cyberattaque, catastrophe : «On veut que les citoyens se préparent mentalement»


Le chef du gouvernement veut impulser «un changement de culture» au sein de la population.

Le Premier ministre, Luc Frieden, a présenté ce lundi la Stratégie nationale de résilience sur laquelle il compte s’appuyer pour permettre au pays de fonctionner en cas de crise.

Conflits armés, cyberattaques, risques pour la démocratie, catastrophes naturelles, raids de drones : hier matin, en présentant sa Stratégie nationale de résilience, Luc Frieden n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en énumérant les multiples menaces qui planent sur le Luxembourg. Il estime que la société dans son ensemble doit s’y préparer, pour mieux résister.

«La mission d’un chef de gouvernement et de s’assurer que la population soit protégée. Et face à tous ces risques très différents, il nous faut un cadre élargi, pour coordonner les plans existants et les compléter là où c’est nécessaire», a-t-il déclaré.

Cette mission a été confiée au Haut-Commissariat à la protection nationale (HCPN) qui a dressé un inventaire de 149 actions à mettre en place pour affronter une crise majeure au Grand-Duché. Des dispositions directement inspirées de la Finlande, frontalière avec la Russie, où toute la société est désormais sensibilisée à une menace potentielle.

Limiter l’impact au maximum

«On veut que les citoyens se préparent mentalement, afin de limiter l’impact de ce qui peut arriver», a ajouté le Premier ministre. «L’idée est d’impliquer les citoyens, tout en renforçant la coopération entre civil et militaire, public et privé, communes et État.»

Huit piliers fondamentaux ont été identifiés comme essentiels pour tenir le pays debout :

  1. La défense de la démocratie et de l’État de droit, avec des mesures spéciales d’urgence au niveau du gouvernement
  2. La participation des citoyens, en s’appuyant sur LU-Alert qui va encore se développer
  3. Les services essentiels (eau, énergie, communications, transports, etc.) dont la sauvegarde sera renforcée
  4. L’économie, en préservant la libre circulation des biens
  5. La protection du territoire national, avec un effort de défense appelé à augmenter
  6. La cybersécurité, en protégeant davantage les systèmes d’information critiques et en consolidant le Comité interministériel de cyberprévention (CIC)
  7. La logistique, en gérant les ressources stratégiques de manière optimale avec la Centrale nationale d’achat et de logistique (CNAL)
  8. La défense civile, en organisant les interactions avec les forces militaires

Guy Bley et Luc Frieden se sont rendus en Finlande où ils ont pu voir l’implication de la population. (Photo : Julien Garroy)

«Des efforts qui seront menés en continu», a prévenu Luc Frieden, en soulignant, avec l’exemple des attaques de drones qui n’existaient pas il y a quelques années, que les menaces évoluent sans cesse et qu’il faut donc s’adapter.

«Un plan d’implémentation sera établi ces prochains mois, car il y a énormément de travail à fournir», a insisté le Haut-Commissaire à la protection nationale, Guy Bley.

«On agit déjà depuis 2016»

Certaines actions seront plus rapides à mettre en œuvre que d’autres, mais il l’assure : «On ne part pas d’une page blanche. Pour la protection de nos infrastructures critiques par exemple, on agit déjà depuis 2016.»

Enfin, le Premier ministre l’a martelé, ce qui importe, c’est de maintenir la démocratie et l’État de droit en toutes circonstances : que la continuité de l’État et ses trois pouvoirs – législatif, exécutif, judiciaire – puisse être garantie.

«Ce projet n’appartient pas à un parti politique. C’est toute la société qui doit être mobilisée.»

Concrètement, ça change quoi?

Un officier «résilience» sera nommé dans toutes les institutions pour gérer le plan de continuité des activités en cas de crise. Un groupe de travail «Communes résilientes» verra le jour pour échanger les bonnes pratiques. Un concept national pour ouvrir des centres d’abri et/ou d’accueil en cas de catastrophe est prévu, tout comme un plan pour gérer un afflux massif et inattendu de migrants.

Les citoyens seront consultés sur leur perception des risques par le biais d’enquêtes régulières, et informés en cas d’alerte via LU-Alert, des SMS, les médias ou les réseaux sociaux, mais aussi des messages en gare ou aux arrêts de bus et ce, dans plusieurs langues. La population sera invitée à se doter de «kits de survie» incluant des biens de première nécessité.

Ce ne sont là que quelques actions parmi les 149 issues de la Stratégie, à consulter en ligne en intégralité.

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