Grevenmacher : balade féérique au milieu des papillons

Envie d’une petite balade sous les tropiques à deux pas de chez soi ? Rendez-vous aux Jardins des papillons pour admirer des spécimens incroyables d’Asie ou d’Amérique centrale.

Au bord de la Moselle, dans l’est du pays, se niche un petit coin de paradis tropical : il s’agit du Jardin des papillons, situé route de Trèves, à Grevenmacher. Là, dans une serre de 600 m² à la température constante de 28 °C et au taux d’humidité oscillant entre 70 et 80 %, virevoltent en toute liberté, au beau milieu des visiteurs et des plantes tropicales, des centaines de papillons aux couleurs flamboyantes et à la taille souvent démesurée comparée aux lépidoptères de chez nous (le nom scientifique pour papillon).

Des papillons partout

Ils sont partout : au plafond, en train de butiner des fleurs multicolores, endormis sur une feuille de bananier, ou dégustant des tranches d’orange. «Le plus grand que nous ayons – et le plus grand du monde – c’est l’Atlas, un papillon de nuit asiatique de 30 cm», fait savoir Sandra Tibolt, employée au Jardin des papillons.

Son préféré? «Peut-être le Morpho, qui est un peu la mascotte du Jardin!» Impressionnant, tant par son envergue (de 12 à 20 cm) que par sa couleur – un bleu iridescent lorsqu’il s’envole – ce papillon originaire du Costa Rica cache bien son jeu : au repos, ses couleurs ternes le camouflent parfaitement avec les bois environnants.

Le Jardin des papillons de Grevenmacher compte 30 à 40 espèces différentes de papillons, et environ 500 spécimens au total. «Chaque individu vit deux à trois semaines. Environ 30 % d’entre eux se reproduisent ici, mais nous recevons également chaque semaine entre 250 et 350 chrysalides en provenance du Costa Rica et des Philippines. Nous nous fournissons auprès d’une organisation qui œuvre pour des familles pauvres. Ce sont ces familles qui élèvent les chenilles, ce qui leur permet d’obtenir une rémunération», explique Sandra Tibolt.

Une fois débarquées, les chrysalides sont fixées à une corde dans une vitrine qui fait office de pouponnière, située à l’entrée du Jardin des papillons. Non, il ne s’agit pas là d’une mise en scène, ce sont véritablement des chenilles en train de se métamorphoser en papillons! «La métamorphose prend deux à trois semaines, il faut ensuite environ une heure au papillon pour sécher ses ailes avant de pouvoir s’envoler», indique Sandra Tibolt.

Une quinzaine d’employés

Parfois, un petit coup de pouce humain est tout de même nécessaire quand la sortie de la chrysalide tarde trop, sans quoi des malformations pourraient apparaître (comme une atrophie des ailes), ce qui pourrait mettre en péril la vie du papillon.

Comme Sandra Tibolt, ils sont une quinzaine d’employés à s’affairer au Jardin des papillons, dont huit personnes en situation de handicap mental, l’un des objectifs du Jardin étant l’inclusion professionnelle. Outre l’entretien des lieux, les salariés sont aussi chargés de veiller à celui des terrariums mais également de nourrir et veiller sur les autres animaux du site : tortues, caméléons, geckos, escargots africains…

Certaines espèces, comme les perruches ou les cailles chinoises, sont, à l’instar des papillons, complètement libres de circuler dans le Jardin. Aux bipèdes donc de faire attention où ils mettent les pieds lors de leur promenade féérique, pour préserver ce havre de paix et ses occupants.