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Grève SNCF : quasiment aucun train entre la France et le Luxembourg jeudi


Illustration Editpress

Nouvelle galère en vue pour les frontaliers français : une grève nationale pour le pouvoir d’achat, très suivie à la SNCF, va particulièrement impacter le trafic ferroviaire frontalier.

C’est un jeudi noir qui attend les frontaliers français ce 29 septembre. Une grève nationale française, pour le pouvoir d’achat et les retraites, sera très suivie à la SNCF, qui annonce de nombreuses perturbations sur toutes ses lignes, notamment dans le Grand-Est.

Sur la ligne la plus fréquentée de la région, entre Metz et Luxembourg, seulement six trains sont maintenus le matin, contre 17 habituellement. Même chose pour les retours le soir : le dernier train à quitter Luxembourg pour Metz s’élancera à 17 h 46. Passé cet horaire, il ne faudra pas rater le 18 h 28 pour Thionville, sous peine de rester bloqué dans la capitale pour la soirée… Seuls quatre trains circuleront après 17 h, contre 20 en temps normal.

Il n’y aura également quasi aucune circulation en cours de journée entre les deux pays. Une situation qui a poussé de nombreux frontaliers à relancer le hashtag « CovoitMetzLux », qui vise à rassembler des travailleurs se rendant au Luxembourg pour faire du covoiturage. Une énième galère surtout, sur une ligne déjà fortement perturbée ces derniers mois – voire années – par des travaux à répétition sur le sol luxembourgeois.

Toutes les fiches horaires de ce jeudi sont à retrouver sur le site dédié.

Pourquoi une nouvelle grève ?

La CGT, Solidaires et la FSU appellent à une journée de grève et de manifestations jeudi. Si les motifs de mécontentement sont nombreux et variés selon les secteurs, avec en toile de fond la question salariale, la mobilisation s’annonce contrastée. Revue des professions en pointe.

TRANSPORTS Si les journées de grève interprofessionnelles mobilisent en règle générale assez peu à la SNCF, cette fois-ci, « cela s’annonce mieux que d’habitude », selon Fabien Dumas, secrétaire fédéral SUD-Rail. D’autant que la CFDT-Cheminots appelle, elle aussi, à faire grève, contrairement à la confédération qui ne participera pas à la journée du 29 septembre. « Il y a une forte attente sur le sujet des salaires » à la SNCF, justifie le secrétaire général du syndicat, Thomas Cavel. La direction avait octroyé en juillet des hausses de 3,7 % pour les petits salaires et de 2,2% pour les cadres, sans satisfaire entièrement les syndicats.

Autre sujet de mécontentement, les « sous-effectifs », selon Fabien Dumas. Seul syndicat non mobilisé à la SNCF, l’Unsa ne souhaite pas participer à cette « grève de rentrée » mais assure vouloir « garder ses forces pour les échéances à venir » – dans son viseur, la réforme des retraites.

ÉDUCATION La participation à la journée de grève et de manifestations s’annonce assez élevée dans le primaire, selon le Snuipp-FSU, premier syndicat du premier degré. Près de 20% seront en grève, avec une forte disparité : 40% à Paris avec 10% des écoles fermées, 48% en Seine-Saint-Denis. Dans les Bouches-du-Rhône, 300 écoles seront fermées. « Il y a des endroits où les enseignants sont prêts à se mobiliser fortement et d’autres où ça ne bouge pas beaucoup », observe la secrétaire générale Guislaine David. « On constate un vrai ras-le-bol des enseignants sur les salaires (…) S’il y a en parallèle la question des retraites, cela risque de faire des étincelles », prédit-elle.

Alors que le secteur de l’éducation souffre d’une crise inédite du recrutement d’enseignants, le manque de professeurs commence à se faire sentir dans certains établissements, alimentant la colère des personnels et des parents.

ÉNERGIE Les salariés de TotalEnergies ont démarré mardi une grève d’au moins trois jours pour réclamer notamment une hausse de leurs salaires, à l’appel de la CGT, dans un contexte où l’entreprise a engrangé d’énormes bénéfices, profitant à plein de la hausse des cours du pétrole et du gaz. Les représentants des salariés des industries électriques et gazières sont en négociations depuis de longs mois avec les représentants du patronat, afin d’obtenir une augmentation du salaire national de base de la branche équivalente à l’inflation. Le patronat leur a octroyé une augmentation bien en deçà, à 1,3%.

Délégué syndical central CGT à GRDF, Sébastien Raya compte sur une forte mobilisation des salariés de l’énergie et notamment du gaz, car dans certaines entreprises, comme Storengy (branche stockage d’Engie), les salariés qui ont fait grève durant près d’un mois l’été dernier ont « gagné a minima 5% d’augmentation », tout comme leurs collègues d’Elengy (terminaux méthaniers). Il compte pour cela sur le « côté stratégique » de l’approvisionnement en gaz, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Secrétaire fédéral de la FNME-CGT, Fabrice Coudour s’attend à une forte mobilisation, soulignant qu’il y a une « certaine colère ambiante qui n’est plus de la résignation ».

SERVICES Dans les services, « on sent notre base plus mobilisée que d’habitude », témoigne Amar Lagha, de la CGT services. Des entrepôts Carrefour ont été bloqués en septembre, avec la participation de FO.

Autres secteurs mobilisés selon lui, le bricolage et la prévention-sécurité. « La question, aujourd’hui, elle est salariale avant tout. Tout le monde ne parle que de ça. Le patronat a intérêt à ouvrir le plus vite possible des négociations », dit-il.