Les transports en commun franciliens sont comme prévu très perturbés jeudi matin, journée de mobilisation sociale au niveau national, mais la situation est globalement calme dans le reste de la France, tandis que plusieurs blocages de dépôts de bus ont été rapidement levés.
La situation est « perturbée », mais « pas bloquée », a observé le ministre des Transports démissionnaire, Philippe Tabarot.
Dans le métro parisien, la couleur avait été annoncée dès mardi : à l’exception des trois lignes automatiques, les rames ne circuleront qu’aux heures de pointe, entre 6 h 30 et 9 h 30, puis entre 16 h 30 et 19 h 30, et moins fréquemment que d’habitude. Mais la situation est finalement meilleure que prévu sur certaines lignes, a affirmé à l’AFP un porte-parole du transporteur.
À Châtelet – Les Halles, dans le grand hall qui relie RER et métros de la plus grande gare souterraine d’Europe, à 7 h 30, une annonce conseillait aux voyageurs de limiter leurs déplacements ce jeudi. Le message a été partiellement entendu : à 8 h, les quais étaient bondés et le temps d’attente non affiché, a constaté une journaliste de l’AFP.
Dépôts de bus débloqués
Gare Saint-Lazare, sur le quai du RER E, Sandra Da Veiga, une femme de ménage de 47 ans, a pris son train à 5 h 30 (contre 5 h 07 d’habitude). « Beaucoup de monde, plus que d’habitude, mais ça allait ». À Paris, elle devait se rendre à plusieurs endroits jusqu’à 16 h pour faire du ménage dans des bureaux ou chez des particuliers, mais ses rendez-vous suivants ont été annulés à cause des transports qui ne lui permettent pas de sillonner la ville. « Je me dépêche de rentrer chez moi avant que les transports s’arrêtent à partir de 9 h 30 », explique-t-elle.
À Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), vers 7 h, le RER D circulait toutes les 6 à 12 minutes, permettant aux usagers de ne pas accumuler trop de retard, au prix de rames un peu plus remplies que d’habitude, a observé un journaliste de l’AFP.
Côté autobus, 70 % des lignes de bus exploitées par la RATP doivent fonctionner normalement ou presque, selon la régie. « Quelques piquets de grève » étaient dressés devant des dépôts tôt ce matin, mais « les bus sortent », a assuré le porte-parole de la RATP. Le trafic sera donc là aussi « conforme aux attentes », selon le transporteur public.
Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a affirmé jeudi matin qu’un « certain nombre de blocages », notamment de dépôts de bus autour de Paris, avaient été levés par les forces de l’ordre, assurant que ces dernières débloqueraient « les dépôts partout en France ».
Dans la région lilloise, plusieurs dizaines de manifestants ont bloqué pendant quelques heures tôt jeudi matin un dépôt de bus Ilevia à Villeneuve-d’Ascq, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.
Pour Samuel Gaillard, 58 ans, un chauffeur de camion-poubelles et syndicaliste CGT, le but est de montrer au gouvernement « qu’on en a marre, qu’on en a ras-le-bol d’être taxés à gogo » et d’avoir « des difficultés à finir nos fins de mois » dès « le 15 du mois ».
« Il y a une solution pour débloquer la situation, c’est le départ du président de la République, sa démission ou sa destitution. C’est lui le problème, tant qu’il est là, rien ne se résoudra », a déclaré le député LFI du Nord Aurélien Le Coq. Le blocage a été levé par la police entre 8 h et 8 h 30, dans le calme.
Côté trains, la SNCF a indiqué à l’AFP que le « plan de transport » était « conforme aux attentes », avec neuf TGV sur dix en circulation, un Intercité sur deux et trois TER sur cinq.
Concernant le secteur aérien, M. Tabarot a affirmé qu’il n’y avait « pas de grande difficulté », « à l’exception de Bâle-Mulhouse ». « En raison de la grève en France, des annulations et des retards de vols sont à prévoir », prévient cet aéroport frontalier sur son site internet.