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Grève des fonctionnaires au Portugal


Le gouvernement socialiste doit faire face à des grèves en série dans divers secteurs de la fonction publique. Particulièrement dur, un mouvement social des infirmiers (comme sur cette photo prise à Lisbonne le 8 février) prévu pour tout le mois de février provoque chaque jour le report de centaines d'opérations chirurgicales. (photo AFP)

Écoles fermées, pas de collecte de déchets et des hôpitaux réduits au service minimum : les administrations publiques portugaises tournaient au ralenti vendredi en raison d’une grève des fonctionnaires pour réclamer des hausses de salaire.

« Nos informations pointent vers une grande adhésion dans les hôpitaux, la collecte de déchets et les écoles », a déclaré Arménio Carlos, secrétaire général de la première confédération syndicale du pays, la CGTP. D’après les syndicats affiliés à la CGTP, le taux de participation à la grève était « globalement supérieur à 80% » et environ 90% des écoles du pays n’avaient pas ouvert leurs portes.

Les entreprises de transports en commun à Lisbonne et à Porto (nord) n’étaient toutefois pas concernées par l’appel à la grève lancé par les plus importantes fédérations syndicales des quelque 665000 fonctionnaires portugais. Les syndicats exigent du gouvernement socialiste qu’il augmente les salaires et ne se limite pas à revenir sur les baisses intervenues pendant la cure d’austérité qui a suivi la crise de la dette de 2011.

600000 fonctionnaires pas augmentés depuis 2009

Dans son budget 2019, l’exécutif a revalorisé les salaires les plus bas de la fonction publique mais, selon les syndicats, environ 600000 fonctionnaires n’ont pas été augmentés depuis 2009.

À huit mois des élections législatives, le Parti socialiste du Premier ministre, Antonio Costa, est toujours en tête des sondages mais se retrouve confronté à des grèves en série dans divers secteurs de la fonction publique. Particulièrement dur, un mouvement social des infirmiers prévu pour tout le mois de février provoque chaque jour le report de centaines d’opérations chirurgicales.

«Avoir fait croire que tout était possible»

Même l’UGT, la deuxième confédération syndicale du pays, historiquement proche des socialistes, critique ouvertement le gouvernement. « Nous assistons à un soubresaut civique et syndical » face à un gouvernement qui « a nourri des attentes qui étaient au-dessus de ses moyens », a déclaré son secrétaire général Carlos Silva. « Toutes ces grèves montrent que le gouvernement a perdu la main sur le front social. C’est le résultat d’avoir fait croire que tout était possible », a souligné le chef de l’opposition de droite, Rui Rio.

AFP