Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Rob Fodor, shooting coach des Miami Heat, donne ce jeudi soir un clinic pour montrer comment enseigner l’art du shoot aux basketteurs.
Il y a encore quelques semaines, il était en finale NBA face aux Denver Nuggets. En fait, pas sur le parquet. Mais dans les coulisses. Lui, c’est Rob « The shooting guy« Fodor, shooting coach des Miami Heat depuis 7 ans. Pour les spécialistes, il s’occupe notamment des gâchettes que sont Tyler Herro, qui a malheureusement raté la quasi-totalité de la campagne de play-offs, ou encore Duncan Robinson. L’arrière shooteur, mis au placard une bonne partie de la saison, a été réactivé et fait quelques gros matches en finale NBA.
Quel rapport avec le Luxembourg? Et bien Rob Fodor est au Grand-Duché. Pendant une petite semaine, il va distiller son savoir un peu partout. Et ce soir, à Gréngewald, il va partager sa science du shoot. Et surtout de son apprentissage du shoot : «C’est une chose de savoir tirer. C’est encore quelque chose de différent de savoir l’enseigner», explique Peter Rajniak, l’homme à l’origine de la venue de celui qu’il considère comme «un des tout meilleurs shooting coach de la planète».
Il faut dire que le tir a toujours été le dada du cadet des frères Rajniak. Ancien pro en Espagne, l’homme, désormais âgé de 42 ans, avait dû mettre fin à sa carrière prématurément à cause d’un genou en vrac. Shooteur soyeux, il a toujours eu cette science du tir. Et quand, il y a trois ans, l’entraîneur national Ken Diederich lui a proposé de prendre en charge les équipes U14 et U16, il lui a fait une autre proposition : «Je lui ai dit que je ne voulais pas être head coach. Mais plutôt shooting coach, m’occuper des skills.» C’est ainsi qu’il a commencé à s’occuper de la technique des jeunes talents luxembourgeois, tout en faisant toutefois parfois office d’assistant-coach, aux côtés de Denis Toroman chez les U16 et de Thierry Kremer chez les U18.
« Tu es à Ljubljana ? Viens au Luxembourg !«
Prof de sport au lycée Michel-Rodange, Peter Rajniak a profité du confinement pour se promener sur les réseaux sociaux. Et c’est ainsi qu’il est tombé sur les vidéos de Rob Fodor sur Instagram et Youtube : «C’était une révélation pour moi. J’ai été joueur, je sais un peu ce qu’est un tireur. Mais je me suis rendu compte que je n’avais aucune idée de comment il fallait enseigner le tir. C’est une chose de montrer à quelqu’un comment prendre un shoot. C’en est une complètement différente de lui enseigner. J’ai vraiment vu quelque chose de totalement différent.»
S’ils ont leurs mauvais côtés, les réseaux sociaux en ont également de bons. Notamment, la possibilité de contacter directement les personnes. Peter Rajniak commence ainsi à discuter de plus en plus avec le shooting guy des Miami Heat, qui a également été coach en WNBA au sein des Seattle Storms. Et, de fil en aiguille, les deux hommes échangent de plus en plus. Et quand le technicien grand-ducal a appris que Rob Fodor était en Slovénie pour un clinic, il a sauté sur l’occasion : «Je lui ai dit : « Tu es à Ljubljana ? Viens au Luxembourg !« Jusqu’à il y a quelques jours encore, on n’était pas sûr qu’il vienne, mais il est bien là!» Arrivé lundi, Rob Fodor va rester jusqu’à dimanche.
Et dès son arrivée, le naturel a repris le dessus : «J’ai quatre enfants. Il y avait également deux amis de mes fils. Eh bien ils ont eu droit tout de suite à une demi-heure de shooting clinic.»
Un agenda de ministre
Un petit extra alors que son programme est déjà très chargé : «Il est allé à Mersch pour s’occuper des U16, des filles et des garçons. Mercredi matin, il était au Sportlycee, le soir, il était à l’entraînement de l’équipe nationale. Vendredi, il a un shooting clinic avec les U12 à l’INS et ce week-end, il participera à un clinic avec le Bayern Munich.»
Dans cet agenda de ministre, il faut donc ajouter, ce soir, le clinic qu’il donnera à Gréngewald, à partir de 18 h : «C’est le grand jour. L’entrée est gratuite pour les -16 ans et coûte 50 euros pour les autres. Tout l’argent sera reversé à une fondation pour les enfants malades du cancer (NDLR : Fondatioun Kriibskrank Kanner). Tout le monde peut venir, bien sûr les coaches, mais pas seulement. Tout le monde pourra lui poser des questions.»
Ken Diederich revient sur les coulisses de la venue de cette icône du shooting : «C’est Peter qui a fait le contact. La FLBB a pris en charge le billet d’avion. Et Mike Baseggio et sa firme United prennent en charge la somme reçue par Rob Fodor.» Le technicien voit forcément d’un bon œil la présence d’une telle sommité du shoot. Lui qui a fait appel à Peter Rajniak : «Quand j’ai commencé, j’ai observé ce que faisaient les autres fédérations. Et tout le monde avait un shooting coach. On a toujours dit que nos deux grands problèmes c’étaient la taille, mais ça on ne peut rien y faire, et le tir. Et là, on peut faire quelque chose. Peter est un fou de shoot, il se donne à fond. Cela fait deux ans qu’on bosse ensemble et il fait du bon boulot avec les jeunes.»
Maintenant qu’il a réussi à attirer Rob Fodor au Luxembourg, Peter Rajniak se met à rêver tout haut : «Pourquoi ne pas le faire revenir. Et qu’il amène avec lui un joueur. Ce serait cool!»
En attendant, Rob Fodor est ce soir au « Am Sand« à Oberanven. Et ça, c’est super cool!
Pour s’inscrire : https://teamline.lu/event/shooting-clinic-with-rob-fodor/
