La région Grand-Est, la plus touchée de France par le coronavirus, commence à sentir un effet de saturation dans les services, notamment de réanimations.
Plus de 1000 cas recensés samedi, et 24 morts : la région voisine, particulièrement l’Alsace, est au cœur de l’épidémie de coronavirus depuis début mars. Problème, selon les informations de nos confrères du Monde, un « début de saturation » des services est palpable. Guilaine Kieffer-Desgrippes, présidente de l’Union régionale des médecins libéraux cité par Le Monde ce dimanche, explique : « je n’ai pas les chiffres exacts, mais il y a un début de saturation, les cliniques vont cesser toutes leurs activités ambulatoires pour que leur personnel puisse être sollicité. Il y a aussi un afflux de patients en ville, on a toujours une grosse problématique d’absence de masques. On a commencé à créer des filières pour séparer les patients, mais cela pose des problèmes logistiques. »
Dans un entretien au Figaro, publié ce dimanche, le président de la région Grand-Est, Jean Rottner, évoque lui la vision terrible depuis le terrain (il est urgentiste de profession) : « En dehors de l’Alsace, je crois que les Français ne mesurent pas encore ce que cette crise sanitaire veut dire. C’est terrible. Des jeunes qu’il faut intuber de toute urgence, des personnes âgées balayées en quelques heures, des équipes médicales qui arrivent à saturation complète après 15 jours de mobilisation, des gens en pleurs. »
Et en Moselle ?
Par rapport au Grand-Duché, notons que la situation la plus alarmante dans le Grand-Est ne se situe pas à la frontière. Toutefois, la Moselle est le 3e département touché de cette grande région voisine. Et selon nos informations, la situation est tout de même délicate à l’hôpital de Metz-Mercy : « Ce virus c’est la roulette russe, confie un salarié de l’hôpital. Les prises en charge sont nombreuses et ce n’est qu’un début ».
Un autre paramètre devrait compliquer la situation plus haut dans le département, à Thionville : les services d’urgence sont particulièrement en sous-effectifs depuis de nombreux mois, notamment à cause de la concurrence du secteur privé, ainsi que du Grand-Duché.
Le Quotidien