Une nouvelle publication gouvernementale, Des cartes et des chiffres, se propose d’expliquer, cartes et chiffres à l’appui l’aménagement du territoire au Grand-Duché. La première livraison porte sur la «couverture et l’utilisation du sol» et fourmille de chiffres.
Les citoyens soucieux de s’informer sur l’implication du développement du Luxembourg en matière d’aménagement du territoire ou les férus de géographie ont trouvé une nouvelle bible : la série Des cartes et des chiffres, publiée par le ministère de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire. Son premier numéro entend, nous dit le communiqué publié vendredi par le département de l’Aménagement du territoire, expliquer et décrire la couverture, l’utilisation, l’artificialisation et l’imperméabilisation du sol.
Les surfaces qui pourraient donner prise à l’artificialisation
Le Luxembourg accueille encore 35,65 % de forêts sur son sol. L’agriculture s’étend sur 49,59 % du territoire, soit 128 595 hectares, dont 44,68 % de terres arables labourées, 52,05 % de prairies et 3,27 % de cultures spéciales comme les vignobles ou vergers. Les surfaces naturelles, c’est-à-dire non sylvicoles ou agricoles, comptent pour 1,86 %.
La dynamique de l’artificialisation
D’après les chiffres agrégés par l’Observatoire du développement spatial, depuis 1999, 5 000 m2 (0,5 ha) de sols naturels sont en moyenne artificialisés par jour au Luxembourg pour les activités humaines, dont notamment le logement, le commerce et l’économie, les infrastructures et les espaces verts. Soit l’équivalent de 240 terrains de football chaque année.
L’Observatoire du développement spatial résulte d’une coopération entre le département de l’Aménagement du territoire et le Luxembourg Institute of Socio-Economic research (Liser). Pour obtenir ce chiffre de 5 000 m2, cet observatoire a établi que, de 2007 à 2018, la consommation du sol totale a été de 1 865 ha (170 ha par an) et que, de 1999 à 2007, elle a été de 1 386 ha (173 ha par an).
Tous les espaces artificialisés ne sont pas forcément imperméabilisés, c’est-à-dire recouvert par un matériau artificiel imperméable (asphalte, béton, etc.). Sur les 5 000 m2 (0,5 ha) artificialisés par jour, la moitié, en moyenne, est imperméabilisée. Car, par artificialisation, on entend aussi espaces «verts» artificialisés (parcs et jardins urbains, équipements sportifs et de loisirs, etc.).
Au total, 176,5 km2, sur les 2 586 km² du territoire national, étaient imperméabilisés en 2018, soit un taux d’imperméabilisation de 6,8 %.
Les sols artificialisés et leur finalité
La nouvelle publication permet de connaître précisément la finalité socio-économique des surfaces artificialisées. On apprend ainsi, entre autres, que l’habitat absorbe 4,69 % (12 159 ha) de la surface du pays, soit plus d’un tiers de l’ensemble des surfaces artificialisées. Le commerce et l’industrie occupent 1,20 % du sol national. Enfin, les installations agricoles recouvrent 0,61 % (1 585 ha) du territoire.
Quant aux infrastructures de transport (routier, ferroviaire, aéroportuaire et portuaire), l’effet visuel qu’elles produisent sur celui qui sillonne le pays se confirme dans les chiffres. À elles seules, elles absorbent 29,9 % de toutes les surfaces artificialisées et 3,73 % du territoire, soit 9 670 ha. Parmi elles, les routes principales occupent 2,09 % (5 410 ha) du pays, les routes rurales, 1,16 % (3 002 ha).