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Gerson Rodrigues : « Lloris, je l’aurais dribblé et j’aurais marqué »


Gerson Rodrigues a bien failli devenir un héros national ! (photo AFP)

Gerson Rodrigues a réalisé une entrée dingue, qui laisse entrevoir un potentiel de fou. À l’opposé total de son stress avéré et bloquant du Belarus. Transcendé, littéralement ! Mais pas héros, malheureusement…

Il n’était pas hors jeu, à la 74e minute, après un énorme coup de reins et un appui sur Dave Turpel. «Oui, on me l’a dit», a souri Gerson Rodrigues sans la moindre trace d’amertume. Il venait de rentrer aux vestiaires et le verdict était tombé depuis belle lurette : le trio macédonien s’était trompé. «J’accepte la décision.»

Cela ne veut pas dire qu’il ne s’était pas déjà joué l’action mentalement. Sur le terrain, avant d’être rattrapé par le coup de sifflet de l’arbitre, il avait décidé de passer Hugo Lloris côté droit. «Lloris, je l’aurais dribblé et j’aurais marqué», assure-t-il, convaincu. Il a le droit d’être en confiance, l’ailier gauche : son entrée a été tonitruante. Défensivement, mais surtout offensivement puisque chacune de ses prises de balle a semblé faire mal à la défense des Bleus.

«Ce genre d’ambiances chaudes, je les porte en moi»

Dont cette accélération côté gauche (78e) qui a laissé Koscielny, le patron de la défense d’Arsenal, sur place. Le reste, c’est Gerson qui le raconte : «C’est parti très vite. Je me retrouve face au gardien et il me ferme le premier poteau. Alors je cherche l’autre côté. Je la vois dedans, j’étais prêt à courir pour la victoire, mais elle tourne au dernier moment et tape le poteau. On est entré dans l’Histoire, mais j’aurais été encore plus content de marquer.» Et de devenir un héros pour l’éternité.

Ça aurait été fou. Parce qu’il y a trois jours, après le Belarus et son non-match complet, l’attaquant n’était plus nulle part. Mais il l’assume et sait pourquoi, trois jours plus tard, il a montré un visage diamétralement opposé et même renversant : «J’étais très nerveux contre le Belarus. Je voulais trop bien faire. Mais je n’ai pas eu peur que ça me fasse rater ce match à Toulouse parce que j’étais prêt et que je préfère ce genre d’ambiances chaudes, je les porte en moi. J’aime quand il y a du monde et là, j’étais libéré !» Libéré et aimé. Le garçon a dû faire un détour en sortant du stade pour quelques selfies avec les supporters.

Avant de monter dans le bus et de repartir pour le Telstar et le championnat de D2 néerlandaise, avec une énorme banane : «On m’a beaucoup chambré à cause de notre défaite de juin contre la Hollande. Là, je vais rentrer la tête haute. Et je vais travailler pour rentrer avec un succès, la prochaine fois…»

Julien Mollereau