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Genres : sept données qui montrent que les inégalités persistent au Luxembourg


Si, au niveau du salaire horaire, les femmes gagnent légèrement plus que les hommes, cette tendance ne se reflète pas dans le salaire annuel moyen. (Photo : adobe stock)

Le ministère de l’Égalité des genres et de la Diversité met en lumière dans son rapport d’activité 2024 les écarts persistants entre les femmes et les hommes dans de nombreux domaines.

Malgré quelques progrès, les inégalités entre hommes et femmes demeurent toujours au Luxembourg. C’est le constat présenté, ce mardi 30 septembre, par le ministère de l’Égalité des genres et de la Diversité dans son rapport d’activité 2024 sur l’égalité entre les genres. À travers ce document sont analysés sept domaines cruciaux qui appuient le fait que de nombreux efforts restent à fournir pour mettre à mal les inégalités qui persistent entre les genres au Luxembourg.

Les violences domestiques en hausse

Le premier domaine analysé concerne les violences domestiques. Le rapport met en lumière une hausse du nombre d’interventions policières dans le cadre de ce type d’infractions. Celles-ci sont passées de 1 057 en 2023 à 1 178 en 2024, soit une hausse de 11,45 %. La moyenne du nombre d’interventions dans le cadre de violences domestiques est de 98 par mois. Les chiffres publiés dans ce rapport montrent également une augmentation du nombre d’expulsions entre 2023 et 2024, elles passent de 246 à 287. 87 % des auteurs étaient des hommes et 81 % des victimes étaient des femmes.

Peu d’hommes travaillent à temps partiel

Au niveau de l’emploi, second domaine passé au crible dans ce rapport, les chiffres montrent que l’écart du taux d’emploi entre hommes et femmes tend à se stabiliser avec les années. En 2014, cette différence était de douze points de pourcentage. Elle est passée à sept points de pourcentage en 2020 et n’évolue guère depuis. En 2023, dernière année pour laquelle nous avons des données, l’écart se trouvait à 6,5 points de pourcentage. «Cette tendance à la réduction sur le long terme s’explique principalement par l’augmentation progressive du taux d’emploi des femmes, traduisant une amélioration de leur accès et de leur participation au marché du travail», explique le ministère.

Toujours dans le même domaine, le rapport donne à voir qu’en 2022, seulement 8 % des hommes actifs occupaient un emploi à temps partiel dans l’ensemble de l’économie contre 36 % des femmes. Le temps de travail est donc réparti de façon genrée, un constat que le ministère lie à des facteurs sociaux et économiques. Il cite comme exemple les charges familiales et les responsabilités domestiques que les femmes assument encore majoritairement ou la surreprésentation des femmes dans les secteurs où le temps partiel est plus courant, comme la santé ou l’éducation.

Les femmes, rares dans les postes de décisions

Le rapport fait le constat que les femmes sont sous-représentées dans les postes de décisions, et ce, que ce soit au sein des partis politiques, des institutions parlementaires, du gouvernement, de l’administration publique, des entreprises, du sport ou des communes. Par exemple, parmi les présidents et présidentes de partis politiques, seulement 36 % sont des femmes. Même son de cloche du côté des ministres ou des bourgmestres, où seuls 33 % des ministres et 20 % des bourgmestres sont des femmes.

Travail et fatigue, hommes et femmes touchés

D’après les chiffres publiés dans le rapport, les hommes sont plus susceptibles d’avoir des horaires de travail prolongés que les femmes. En 2021, 20 % des hommes dépassent le seuil des 48 heures par semaine, contre 12 % des femmes. On note également qu’en moyenne, 24 % des personnes interrogées déclarent être souvent trop fatiguées pour s’occuper des tâches ménagères et que cette fatigue touche davantage les femmes : 37 % d’entre elles se disent souvent ou toujours trop épuisées, contre 27 % des hommes.

Compétences numériques, les inégalités s’accentuent

Les données récoltées par le ministère pointent le fait que les femmes sont sous-représentées dans les compétences numériques avancées. Les chiffres montrent que dans la tranche d’âge de 25 à 54 ans, 17 % des hommes ont pratiqué la programmation, contre seulement 4,6 % des femmes. Un écart qui persiste avec l’âge dans ces compétences qui sont particulièrement prisées sur le marché du travail. Comment expliquer ces écarts ? Le ministère soulève l’hypothèse que les stéréotypes de genre, le manque de modèles féminins dans les domaines technologiques et une orientation scolaire différenciée pourraient être à l’origine de ces différences.

Pourquoi les femmes gagnent moins sur un an ?

Si, au niveau du salaire horaire, les femmes gagnent légèrement plus que les hommes, cette tendance ne se reflète pas dans le salaire annuel moyen, où les hommes perçoivent plus. Le ministère soumet trois explications à cet écart. Premièrement, les femmes sont plus susceptibles de travailler à temps partiel que les hommes. Deuxièmement, elles interrompent plus souvent leur carrière au profit de leur famille. Et, enfin, les hommes occupent plus souvent des postes mieux rémunérés ou assortis de primes.

Moins d’années en bonne santé

Les chiffres reviennent souvent dans l’actualité : les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Mais, pour autant, sont-elles en bonne santé pendant les années vécues ? Le rapport du ministère donne à voir que si l’espérance de vie des femmes est supérieure à celle des hommes, ces derniers comptent davantage d’années vécues en bonne santé. Les femmes vivent en moyenne 59,4 ans en bonne forme, tandis que les hommes atteignent 60,7 ans sans soucis de santé. Quant à la santé mentale, les troubles dépressifs touchent davantage les femmes que les hommes. En 2019, 9,5 % des femmes ont déclaré avoir éprouvé des symptômes dépressifs, contre 7,2 % des hommes.

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