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Gaz de couche en Lorraine : l’exploitation reprend


En plus du gaz de couche, le groupe La Française de l’Énergie a annoncé avoir découvert de l’hydrogène naturel sous le sol lorrain.

Dans l’est de la Moselle, l’État français a autorisé le projet d’extraction de gaz de couche après une décision judiciaire.

L’État français a autorisé le projet controversé d’extraction de gaz non conventionnel en Moselle, porté par la société La Française de l’Énergie, après une décision du tribunal administratif de Strasbourg en ce sens, a indiqué l’entreprise dans un communiqué hier. L’État français a signé, lundi, un décret autorisant la concession dite «Bleue Lorraine», jusqu’au 1er janvier 2040, selon un extrait publié au Journal officiel. Cela permettra, selon la société porteuse du projet, de «valoriser ses ressources gazières certifiées en Lorraine». «Cet octroi marque une étape clé dans la valorisation des réserves et ressources certifiées par le groupe sur cet actif stratégique au cœur de l’Europe», a salué La Française de l’Énergie, porteuse du projet depuis 2004.

Ce projet d’extraction d’un gaz retenu prisonnier dans les veines de charbon (gaz de couche ou gaz de houille), jusqu’ici jamais pratiquée en France, doit représenter une surface totale de 191 km2 avec jusqu’à 400 puits de forage. Le projet avait été retoqué en avril par le ministère de la Transition écologique, qui estimait que les essais de production n’avaient «pas été probants», la société n’ayant «démontré ni sa capacité technique à extraire le gaz de couche, ni par la suite, l’exploitabilité de ce gisement». La société, qui bénéficiait d’un permis exclusif de recherches, avait procédé à six forages entre 2006 et 2017. Un recours de l’entreprise devant le tribunal administratif de Strasbourg avait amené, le 25 juillet, la juridiction à ordonner à l’État «d’accorder à la société La Française de l’Energie la concession de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux dite Bleue Lorraine, dans un délai de trois mois». Pour le tribunal, «la Française de l’Énergie justifie de ses capacités techniques pour extraire du gaz de couche et de la qualité des programmes de travaux présentés pour démontrer que le gisement est exploitable». Cependant, le ministère de la Transition écologique a fait appel de ce jugement du tribunal administratif de Strasbourg devant la cour administrative d’appel de Nancy, qui n’a pas encore rendu sa décision.

Ce projet est vivement contesté par les associations locales de défense de l’environnement ainsi que des élus écologistes et Renaissance. En 2021, lors de la COP26, une soixantaine de maires, conseillers locaux et députés avaient signé une pétition demandant au gouvernement l’arrêt de ce projet gazier. Le groupe, qui avait déposé sa demande de permis d’exploitation en novembre 2018, a par ailleurs révélé en mai avoir découvert une importante réserve d’hydrogène naturel, dit «blanc», dans la même zone. Il «poursuit ses travaux de recherches (…) afin de valider et accélérer le développement de cette ressource sous forme d’hydrogène natif, écologiquement et économiquement très compétitive».