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Gare de Bettembourg fermée cet été : les CFL promettent des «alternatives»


Avec la destruction du pont qui la surplombe et des travaux sur les voies, la gare de Bettembourg va faire vivre un été compliqué à ses usagers.

Du 13 juillet au 15 septembre, aucun train ne circulera de Bettembourg à Luxembourg. Pas de quoi de s’inquiéter pour les CFL, qui assurent avoir préparé au mieux leur offre de bus de substitution.

Une piqûre de rappel ne fait jamais de mal. En revanche, celle effectuée par les CFL concernant les travaux estivaux de la gare de Bettembourg semble avoir remué le couteau dans la plaie pour certains.

Dans un communiqué publié lundi, la Société des chemins de fer luxembourgeois (CFL) a détaillé l’organisation des bus de substitution face à la fermeture de la gare. Cette dernière sera fermée du 13 juillet au 11 août, puis le trafic sera interrompu entre Bettembourg et la gare de Luxembourg du 12 août au 15 septembre. De quoi provoquer l’inquiétude de certains internautes.

Pour ceux qui craignent les réveils à l’aube, les bus encombrés et les retards, les CFL se veulent rassurants. «À la suite des expériences des années passées et du dispositif mis en place, nous sommes confiants de pouvoir offrir une alternative appropriée à nos clients durant cette période de travaux», annonce leur porte-parole Tom Ewert.

Malgré tout, «entre 30 et 45 minutes de trajet supplémentaire» seront à prévoir lorsque la gare sera fermée. Du 12 août au 15 septembre, les usagers auront environ 35 minutes de bus de Bettembourg à Luxembourg, au lieu des 11 minutes habituelles en train. Des départs auront lieu toutes les 5 minutes en heure de pointe, toutes les 15 minutes le reste du temps. Bien que pénibles, ces contraintes sont inévitables puisque ces travaux interviennent sur le tronçon le plus fréquenté du réseau ferroviaire. Reste à voir si ces durées seront les mêmes sur le terrain que sur le papier.

800 trajets de bus par jour

Afin de ne pas rendre encore plus douloureux le quotidien des travailleurs dans les transports, les CFL ont effectué «une analyse de l’affluence sur base des comptages qui sont régulièrement effectués à bord de notre matériel roulant», détaille le porte-parole. À partir de ces chiffres, 200 conducteurs de bus seront déployés cet été afin d’effectuer environ 800 courses de bus par jour.

Au vu de ce «grand nombre de courses de bus», différents pôles d’échanges (Rocade, PE Lycée Bouneweg et PE Howald) à proximité de la capitale ont été intégrés à l’offre de substitution afin d’éviter la congestion. «Ce genre de dispositif est cependant rarement mis en place», reconnaissent les CFL qui ont notamment pu tirer des enseignements des perturbations lors de la refonte de la partie sud de la gare de Luxembourg en 2022.

Afin de relativiser, les passagers devront garder en tête que ces travaux doivent améliorer leur quotidien. Du moins, la seconde phase. Si du 13 juillet au 11 août 2024 la société subie la destruction du pont Emile-Hammerel, situé au-dessus des voies, les CFL embrayent ensuite avec une interruption du trafic de Bettembourg à la gare de Luxembourg afin de mener à bien leur chantier cette fois : la construction d’un second quai au niveau du pôle d’échanges Howald.

« Pourquoi ne pas autoriser le recours à davantage de télétravail?»

Frontalier, habitué de la ligne TER Metz-Luxembourg, Anthony se prépare à vivre son premier été avec les travaux en gare de Bettembourg. Et comme tout le monde, il appréhende.

Pour Anthony, ce sera un vrai de baptême du feu. Employé depuis un an et demi dans une institution grand-ducale, ce Messin n’a pas encore eu le loisir de goûter aux joies des travaux estivaux sur la ligne TER Metz-Luxembourg. Appréhende-t-il la première phase fixée du 13 juillet au 11 août et qui doit le contraindre à descendre en gare de… Thionville. «Ce n’était pas fait, dit-il, mais j’ai posé trois semaines de vacances à cette période et c’est un gros soulagement!»

Fin juillet, les routes vers le deuxième pays au monde en termes de PIB devraient être encore bien chargées. Toutefois, Anthony songe à prendre sa voiture. «Je ne vais pas m’aventurer à prendre ces bus de substitution d’autant qu’on nous a déjà annoncé qu’il faudra prévoir 30 à 45 minutes de trajet supplémentaires.»

Quasi épargné lors de la première phase, il n’échappera pas à la seconde. Du 12 août au 15 septembre, les trains en provenance de Metz iront jusqu’à Bettembourg. «Jusqu’à fin août, je prendrai de temps en temps la voiture car il n’y a pas trop de monde sur les routes», fait remarquer très justement Anthony. «En revanche, la première quinzaine de septembre, ça risque d’être l’enfer!»

Si le 16 septembre, les jeunes Luxembourgeois reprendront le chemin de l’école, les travailleurs frontaliers, quant à eux, auront repris pour la majeure partie d’entre eux début septembre. Les autorités auraient-elles omis ce petit détail? «Là où je travaille, on dispose d’un bureau à Bettembourg, je vais y passer quelques jours», s’amuse Anthony qui, au final, devrait s’en sortir plutôt bien cet été. «Pour en discuter avec d’autres frontaliers, la situation inquiète vraiment beaucoup de monde»

Jamais à court d’une bonne idée, Anthony s’interroge : «Pourquoi donc, en cette période exceptionnelle, ne pas autoriser le recours à davantage de télétravail? Cela permettrait de désengorger le trafic…»

Améliorer l’offre pour les Français

L’objectif de ce second quai est de séparer physiquement la circulation des trains de la ligne Luxembourg – Bettembourg – Metz/Nancy et Luxembourg – Esch-sur-Alzette – Rodange entre les gares de Bettembourg et de Luxembourg. «Les travaux en question joueront donc un rôle important dans le cadre de la construction de la nouvelle ligne Luxembourg – Bettembourg qui permettra une augmentation du niveau de l’offre à partir de 2028.»

Cet énorme chantier de 300 millions d’euros doit permettre de disposer de 50 % de places assises en plus, de plus de trains et d’un réseau moins congestionné et donc plus ponctuel. Une véritable bouffée d’air pour les travailleurs français qui sont les principaux usagers de ces lignes très fréquentées. «Ces travaux permettront d’améliorer le niveau d’offre en provenance et à destination de l’Hexagone», annonce Tom Ewert.

Dans le but de connecter les nouvelles voies à la gare de Luxembourg, plus de 8 kilomètres de voies seront renouvelés entre Howald et la gare de Luxembourg. Au total, «10 kilomètres de nouvelles voies et 16 aiguillages» seront installés durant la première phase du chantier Howald et «deux fois 42 modules de quais préfabriqués pour un quai de 307 m de longueur» dans le cadre de la construction du second quai, conclut-il.

Fréquentation : cap sur les 30 millions

En 2023, les trains luxembourgeois ont connu une affluence record de 28,7 millions de passagers, dont le Sillon lorrain représente à lui seul un cinquième de la fréquentation avec 5,6 millions de clients sur la ligne Luxembourg – Bettembourg – Metz/Nancy. Compte tenu des travaux annoncés par les CFL, ces chiffres sont encore voués à augmenter.

D’ici 2028, les nouvelles voies, les quais plus longs et les 34 nouvelles automotrices Coradia feront croître la qualité du réseau en termes de nombre de trajets, de ponctualité et de places, ce qui devrait permettre d’atteindre en 2035 les 30 millions de voyageurs visés par les CFL.

Un commentaire

  1. Patrick Hurst

    …et qu’en est-il des TGVs vers Paris ou Strasbourg / Lyon / Montpelier / Marseille?