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Game On aux Rotondes : les jeux à l’honneur tout ce week-end


Les jeux les plus simples sont parfois les plus entraînants.

Remplir les Rotondes pendant deux jours est un jeu d’enfant pour Game On, l’évènement qui met en avant toutes les formes de jeux, des jeux de société aux jeux vidéo et leurs applications.

Puzzles, cartes, pions, manettes… Le jeu sous toutes ses formes était à l’honneur aux Rotondes, à Luxembourg, ce week-end, dans le cadre de la troisième édition de Game On. Ce festival du jeu de société découle de Playgirls and Gameboys organisé aux Rotondes depuis 2011 en partenariat avec le Capel et la Spillfabrik, entre autres. Plus complet et familial que sa version initiale, il intègre notamment les jeux vidéo. Les deux premières éditions ont été organisées à la Schungfabrik, à Tétange.

«Game On rassemble toutes les formes de jeux et tous les passionnés de jeux au niveau professionnel ou amateur», explique Jean-Claude Pellin, le vice-président de la Spillfabrik. «Il y a une semaine se tenait l’Educator’s Day qui nous permet d’atteindre le personnel enseignant et de lui donner des outils qui lui permettent d’intégrer le jeu aux cours ou aux activités proposés aux jeunes.»

Le jeu peut notamment aider à régler des conflits et apprend les notions de perte et de victoire. «Tout le monde n’aime pas gagner et être au centre de l’attention. Tout comme certains n’aiment pas perdre. Le jeu leur apprend à l’accepter», poursuit Jean-Claude Pellin.

Mais le jeu, c’est avant tout prendre du bon temps. «J’ai joué à des jeux de société avec mes enfants et maintenant, je joue avec mes petits-enfants. Ils adorent ça et nous aussi», note Jean-Paul, à la recherche de nouveaux jeux à découvrir en famille.

«Nous passons des après-midis entiers à jouer et à nous amuser. Ce sont des moments précieux. Actuellement, j’apprends à l’aîné à jouer aux échecs. C’est compliqué, mais il progresse bien.»

«Je joue souvent en réseau avec mes amis à des jeux vidéo ou nous nous retrouvons chez l’un ou l’autre pour jouer à la console», explique quant à lui Milan, 13 ans. «J’aime bien gagner, mais j’aime aussi être en lien avec mes amis grâce aux jeux vidéo. Tout le monde y joue. J’ai l’impression de rater quelque chose quand je ne peux pas y jouer.»

Pendant deux jours, les Rotondes ont été transformées en salle de jeu géante.

Le jeu en héritage

Les jeux de plateaux traditionnels ne se sont pas fait éclipser par les jeux vidéo. Il suffit de faire le tour de la Rotonde et d’observer les enfants assis aux tables de jeux pour s’en convaincre. «Les enfants jouent souvent aux jeux qui leur ont été proposés par leurs parents, même si les jeux vidéo restent omniprésents. Lors des éditions précédentes, un club présentait différents jeux.

Cette fois, le Luxembourg Centre for Contemporary and Digital History de l’université de Luxembourg, dans le cadre de son forum Z, montre les différentes applications des jeux vidéo. Comment apprendre l’histoire par exemple. Des studios luxembourgeois dévoilent comment les jeux sont conçus. Nous comparons également les jeux existant sous forme de jeux vidéo et de jeux de plateau», indique jean-Claude Pellin.

Le jeu est un excellent divertissement et il n’y a pas d’âge pour aimer jouer. «Les visiteurs doivent réaliser qu’ils peuvent jouer à tout moment et n’importe où», note Jean-Claude Pellin. «Les gens qui disent qu’ils n’ont pas envie de jouer n’ont peut-être pas trouvé le jeu qui leur correspond ou ils ont fait une mauvaise expérience. Le goût du jeu est, comme beaucoup d’habitudes, pris dans l’enfance. On abandonne ces habitudes à un certain moment pour les reprendre ensuite parce qu’on se souvient qu’elles étaient agréables. Si le jeu est ancré en nous, on y revient rapidement.»

C’est même un jeu d’enfant. «Je redécouvre les jeux depuis que j’ai eu mes enfants», confirme Tessy. «C’est excitant et certains sont parfois plus complexes qu’il n’y paraît. Je voudrais pouvoir jouer plus souvent. Nous essayons de dégager du temps le dimanche après-midi pour proposer une séance aux enfants. Ils grandissent, donc les jeux deviennent de plus en plus intéressants.»

La complexité du jeu ne fait pas toujours son succès, à en juger par l’attroupement de papas devant l’écran projetant un jeu vidéo qui consiste à découper avec un sabre virtuel des fruits lancés en direction du joueur. Les enfants jouent et les papas n’osent pas essayer.

Du côté des jouets en bois, toutefois, certains mettent la main à la pâte pour la construction de tours ou de maisons en redressant une brique par-ci par-là. Les mamans aiguillent la réalisation de puzzles.

La Rotonde grouillait d’activités aussi variées que rechercher des jeux neufs ou d’occasion, coder ou décoder, jouer avec des formes géométriques ou tout simplement relier les joueurs entre eux. Ce qui in fine est le but du jeu.

Une des dernières illustrations de Jeanne Landart. Illustration : facebook jeanne landart

Trois questions à Jeanne Landart, illustratrice de jeux de société

Comment avez-vous découvert l’illustration de jeux de société?

Au départ de mes études d’art, je ne comptais pas me spécialiser vers ce type d’illustrations. Mon diplôme en poche, j’ai démarché des maisons d’édition de jeux vidéo et de jeux de société. Blam m’a engagée sur plusieurs projets, comme Montmartre ou les cartes Aventura. J’étais lancée. Je ne savais pas qu’il y avait une telle variété en matière de jeux de société avant d’y travailler. Je suis illustratrice freelance, donc je fais également des décors de théâtre ou des illustrations pour d’autres projets.

Comment travaillez-vous au développement des jeux?

Des auteurs soumettent leurs idées de jeux à des éditeurs pour les produire. L’éditeur choisit un illustrateur pour habiller le jeu et lui soumet un cahier des charges précis avec une ligne directrice. Ils vont me dire qu’ils ont besoin d’un cochon, d’un mouton ou d’un cheval à l’aspect humain, par exemple. Pour le design global du jeu, je m’inspire de l’histoire ou de l’ambiance du jeu et j’essaye de trouver un style qui corresponde à la tranche d’âge des joueurs à laquelle le jeu s’adresse. Je suis très polyvalente et j’aime changer de style de dessin.

Le design est-il aussi important que le jeu en lui-même?

Oui. Beaucoup de gens croisés lors de séances de dédicaces me confient avoir acheté le jeu pour les illustrations et ont aimé le jeu en y jouant. L’inverse est plus rare. L’illustration attire avant la mécanique.