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Galerie Zidoun-Bossuyt : la belle expo estivale est là !


L'exposition estivale de la galerie Zidoun-Bossuyt vaut le coup ! (Photo : DR).

Pour son exposition estivale, la galerie Zidoun-Bossuyt de Luxembourg présente deux artistes et un duo d’artistes qui interrogent la forme et la perception.
Une belle proposition, haute en couleur.

On avait été conquis par l’univers qu’ils avaient présenté au Casino… Le duo d’artistes luxembourgeois Martine Feipel et Jean Bechameil est de retour pour le «Summer Show» de la galerie Zidoun-Bossuyt avec de nouvelles pièces. On est alors accueilli avec leurs bas-reliefs reprenant les formes géométriques aux couleurs pastel qu’ils avaient développées dans un format gigantesque au musée contemporain, mais aussi avec une série plus ancienne, de textes découpés dans le papier.
«Ils avaient réalisé cette série de dessins pour le musée de la Cour d’Or à Metz avec la thématique du couple et de ses secrets», explique Anne-Solène Groppe, de la galerie. À l’instar de leur questionnement sur les idéaux et la réalité à travers le bâti, il est ici question de la confrontation et du secret bien gardé de ce qui trotte dans la tête des couples, de cette légère et quasi transparente différence entre l’image édulcorée de l’amour et sa parfois douloureuse ou violente réalité.
Pour cette exposition, on peut également découvrir deux nouveautés : la première est installée à l’extérieur de la galerie et prend la forme de ce qui semble être une branche moderniste. «C’est la première fois qu’ils se frottent à l’objet entre art et design, avec une utilité, ici, celle de s’asseoir», ajoute encore la responsable. Ce banc s’inscrit dans leur réflexion sur l’imaginaire et le réel, ainsi que dans l’expérimentation physique de la sculpture.

Des pots et Pollock
Plus étonnantes encore sont ces peintures reprenant les mêmes couleurs pastel, les mêmes figures géométriques, mais qui constituent une véritable première dans leur pratique. Aux côtés de cette installation multidimensionnelle du duo Feipel-Bechameil, la galerie présente pour la toute première fois les œuvres de l’Américain Brian Rochefort et du Français Louis Granet, tous deux dans une interrogation de la perception.
Sur une table se présente ce qui pourrait s’apparenter à des sculptures ou des vases, aux formes et aux couleurs intrigantes. «C’est en observant une photo de l’atelier de Jackson Pollock avec ses pots de peinture posés au sol que Brian Rochefort a eu l’idée de réaliser ces pots. Il les a vus non plus comme de simples pots de peinture, mais comme de véritables sculptures», raconte Anne-Solène Groppe.
De cette image et de ses nombreux voyages en Amérique du Sud, il a rapporté des couleurs et de la terre pour construire une capsule mémorielle et émotionnelle de son expérience à travers la céramique. Chaque pièce est unique, laissant les coulures de peinture faire le travail du hasard. Ses vases deviennent de véritables paysages volcaniques. De son côté, le Français Louis Granet s’intéresse à l’image et sa narration. Avec ses larges peintures colorées, on voit immédiatement son origine dans la BD, à travers les lignes, mais aussi les cases. Pourtant, ces cases nous perturbent, montrant qu’un fragment de l’image, associant deux images qui semblent n’avoir pas grand-chose à faire ensemble. En basculant de la BD à la création plastique, Louis Granet joue sur la perception du spectateur et nos prédispositions à lire les images et vouloir à tout prix donner un sens à ce que nous voyons.
En jouant avec les codes de la narration tout en s’émancipant de celle-ci, il interroge sur notre propre perception du quotidien et notre lecture de celui-ci. Il joue de superpositions, gros plans, associations de deux scènes différentes pour créer un chaos visuel dans lequel le sens n’a pas sa place. Avec ces trois propositions, la galerie Zidoun-Bossuyt propose une belle sélection d’artistes qui jouent avec le monde tel qu’il est et tel que nous le percevons.

Mylène Carrière

Galerie Zidoun – Luxembourg. Jusqu’au 28 juillet.