Un homme a été visé par une dizaine de tirs vendredi matin, près d’une école du centre-ville messin. Le règlement de comptes dans le milieu de la drogue est évoqué.
Jeudi soir, dans le quartier de Metz-Borny. Hier matin, dans le centre historique de la cité. Le marché de la drogue messin connaît un regain de tension et déverse sa violence dans la rue. Ces deux fusillades, à quelques heures d’intervalle, ont «un lien», promettent certains. Le parquet de Metz ne s’avance pas autant. «C’est trop tôt pour le dire», répond l’autorité judiciaire. Les enquêteurs de la police judiciaire de Metz, saisis des deux faits, et la justice tentent d’y voir plus clair et d’éviter l’escalade.
À Borny, deux frères ont été blessés aux membres inférieurs par des ogives tirées depuis une voiture. Cet événement a vraisemblablement provoqué la mise au vert de plusieurs individus se sentant en danger dans le quartier. Parmi eux, un homme de 30 ans au passé judiciaire marqué par les affaires de stups. Il aurait passé la nuit de jeudi à vendredi dans le quartier de la colline Sainte-Croix.
C’est là, rue de l’Abbé-Risse, que deux hommes l’attendent hier matin. Les premiers coups de feu claquent vers 9 h. Quelques minutes avant, un groupe d’enfants passait à proximité pour se rendre au gymnase… Par sécurité, les élèves du groupe scolaire de la Miséricorde, situé à deux pas de là, seront confinés dans leur classe. Cela durera une trentaine de minutes.
À l’extérieur, la cible vient de regagner sa Twingo stationnée dans la rue quand il est surpris par ses agresseurs. L’homme parvient à se réfugier derrière la voiture. Cela ne freine pas la détermination des tireurs qui passe par-dessus. Les coups de feu se multiplient. «Ça a ricoché de partout», confie une source. Le toit panoramique d’une autre voiture éclate. Mais la cible n’est pas atteinte.
Un lien avec Pagny-lès-Goin?
Les deux agresseurs ont fui les lieux à pied. Ils ont dévalé le parc des Tanneurs. Une voiture était probablement stationnée un peu plus loin.
Le déluge de feu aurait fait une victime collatérale : un chien. Mais ses jours ne sont pas en danger… Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place par les spécialistes de l’identité judiciaire. Ils ont passé des heures à photographier les lieux. Un travail minutieux pour figer la scène de ce qui ressemble à une tentative d’exécution.
À quelques kilomètres de là, les hommes du groupe criminel de la PJ étaient déjà en train d’interroger la victime, curieusement pressée de quitter les lieux de la fusillade et rattrapée par une équipe de la brigade anticriminalité. L’homme a sans doute des choses à dire. Mais a-t-il envie de confier les raisons des tensions observées? Le parquet de Metz préfère ne rien dévoiler sur ce sujet.
«Deux trafiquants ne s’aiment pas. Et depuis longtemps», évoque un proche du milieu, pas surpris par cette violence soudaine. D’autres font encore le lien avec les faits du 1er février, quand un quadragénaire avait été pris pour cible par deux hommes, à la sortie de son domicile de Pagny-lès-Goin. L’homme a été grièvement touché aux jambes par du calibre 9 mm, lui aussi. «On vient peut-être d’assister au match retour», souffle un observateur.
Kevin Grethen (Le Républicain Lorrain)