Le Premier ministre a pris position ce vendredi sur la mise en garde musclée de l’OGBL et LCGB, qui se disent prêts à décréter une grève générale. Luc Frieden affirme «ne pas se laisser impressionner» par le «discours cinglant» du camp syndical, et assure que leurs droits ne seront pas amputés.
Il ne serait pas «dans la nature» des Luxembourgeois de mettre en danger la paix sociale. «Nous misons surtout sur un dialogue respectueux. Je ne m’inquiète donc pas pour la paix sociale», souligne le Premier ministre.
Mardi, les syndicats OGBL et LCGB avaient pourtant lourdement attaqué le gouvernement de Luc Frieden. Ils dénoncent une «attaque inédite» menée par l’exécutif conservateurs-libéral contre les droits du camp syndical, en particulier dans le domaine de la négociation des conventions collectives.
«Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises : il n’est pas dans notre intention de les priver de leur droit exclusif de mener ces négociations», riposte le Premier ministre, interrogé, après la réunion du Conseil de gouvernement, sur le conflit social majeur qui s’annonce.
Une mise en garde
Pourtant, OGBL et LCGB ne veulent plus exclure de mettre le pays à l’arrêt. «Je ne vois absolument pas de raison pour une grève générale», souligne le chef du gouvernement, tout en formulant une mise en garde : «Si nous voulons que la situation sociale se tend comme en France, comportons-nous comme les Français».
La priorité du Premier ministre est de «continuer à s’engager pour la paix, le bien-être des gens et la modernisation du pays». Ce fil rouge serait d’autant plus important dans un contexte où les États-Unis de Donald Trump sont prêts à engager une guerre commerciale, sans oublier la Chine qui risque aussi de mettre à genoux la compétitivité de l’UE.
«Des pourparlers respectueux»
«Nous voulons un pays moderne, qui s’adapte aussi aux nouvelles réalités de la vie des gens. Le gouvernement compte le faire en consultant les syndicats», met en perspective Luc Frieden. Il ne s’est cependant pas exprimé sur les modernisations du droit de travail qui pourraient être directement négociées entre délégations du personnel et patrons, sans passer par une convention collective.
Le Premier ministre mise en tout cas sur le bon sens des responsables syndicaux. «Je ne me laisse pas impressionner par des discours plus cinglants. Mes entretiens réguliers avec les présidents de l’OGBL et du LCGB sont très respectueux», affirme-t-il, confirmant son propos initial : «Je ne vois pas de raison pour faire grève».