Dans un contexte géopolitique tendu, le Premier ministre, Luc Frieden, a appelé, vendredi à la tribune des Nations unies, «tous les pays à honorer la promesse» de forger «un monde de paix, de justice et de liberté».
Pour son premier discours devant l’Assemblée générale des Nations unies, Luc Frieden a tenu un plaidoyer fort pour défendre les acquis et le rôle de l’institution réunissant 193 pays sous son toit. Le Premier ministre est venu souligner le mérite des fondateurs, «animés par le rêve d’un monde où le conflit serait remplacé par la coopération, l’oppression par la liberté et la misère par la prospérité».
Ce rêve est sur le point de virer au cauchemar, ce que n’oublie pas de souligner Luc Frieden : «Avec le recul, il est affligeant de constater que nous n’avons pas toujours réalisé ces idéaux. Ces dernières années ont été marquées par une érosion sans précédent des normes internationales et des violations du droit humanitaire. L’ordre international est au bord de la rupture.»
Le chef du gouvernement luxembourgeois ne perd toutefois pas espoir. «La création des Nations unies il y a 80 ans n’a pas marqué la fin du chemin vers la paix, mais bien le début. Ce chemin, nous devons le parcourir encore et encore, jour après jour. Le Luxembourg sera toujours prêt à poursuivre le dialogue et la coopération, aux côtés de tous ceux qui sont disposés à œuvrer pour la paix», assure-t-il devant l’Assemblée générale.
«L’histoire nous jugera à l’aune de nos actes»
Il reviendrait aux États membres de tenir la promesse sur laquelle a été bâtie l’ONU : créer «un monde de paix, de justice et de liberté». «Mais l’ONU ne peut pas faire de miracles. Son succès dépend de nous tous. Ses idéaux pourront être atteints si nous intégrons cet esprit dans toutes nos décisions», prévient le Premier ministre. «Faisons-le pour honorer les générations futures, qui ont tout à fait le droit de grandir dans un monde de paix, de liberté et de prospérité», ajoute-t-il.
C’est dans cet esprit que la communauté internationale devrait œuvrer pour «une paix globale, juste et durable» en Ukraine, pour un «cessez-le-feu immédiat» ainsi qu’un «accès humanitaire intégral à Gaza». Luc Frieden épingle aussi l’importance d’une solution à deux États, pouvant «vivre côte à côte en paix et en sécurité». «Pour préserver cet objectif, le Luxembourg a officiellement reconnu cette semaine l’État de Palestine», rappelle le Premier ministre, applaudi par une large majorité des délégations présentes dans la salle plénière.
«Pour le Luxembourg, l’ONU représente toujours la plus louable des ambitions de l’humanité. Nous serons un partenaire fiable dans le cadre de tous ces efforts, car nous connaissons la valeur d’un ordre mondial stable et multilatéral», met en perspective Luc Frieden, clôturant son discours par les mots suivants : «Chaque jour nous offre une occasion nouvelle de passer de la parole aux actes. Car, en fin de compte, l’histoire nous jugera à l’aune de nos actes.»
Le Grand-Duché débloque 54,1 millions d’euros
En marge de l’Assemblée générale des Nations unies, le ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel, a signé de nouveaux partenariats stratégiques (2025-2029) avec quatre agences onusiennes pour un montant total de 97,9 millions d’euros : 25,4 millions d’euros consacrés au travail de développement (PNUD), 27,9 millions d’euros pour promouvoir la santé sexuelle et reproductive (FNUAP), 28 millions d’euros pour améliorer et promouvoir la condition des enfants (Unicef) et 16,6 millions d’euros pour promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes).
L’Alliance du vaccin (Gavi) bénéficiera de 5 millions d’euros (2026-2030), le Fonds mondial pour la résilience (GCERF) sera soutenu à hauteur de 2 millions d’euros (2025-2026) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) se voit remettre 51,2 millions d’euros (2026-2029).
Le total des engagements pris cette semaine à New York se chiffre à 154,1 millions d’euros.