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Fréquentation, hébergement, attractions : l’état des lieux du tourisme au Luxembourg en 2022


(photo archives Editpress)

Si les Luxembourgeois préfèrent voyager à l’étranger pour y passer leurs vacances, notre pays a accueilli un peu plus d’un million de touristes en 2022. Une situation que l’institut de statistiques a analysée et détaillée dans un rapport publié jeudi matin.

Après avoir décortiqué les vacances des Luxembourgeois, le Statec s’est penché sur le tourisme dans le pays, secteur de l’économie bien malmené pendant la crise du Covid-19. Première constatation : les touristes de 2022 peuvent trouver, à peu de choses près, le même nombre d’établissements où passer la nuit qu’en 2019. Il y a bien « quelques campings » dans le Mullerthal qui ont cessé leur activité à la suite des inondations de ces dernières années et 11 % de cafés en moins qu’en 2017, mais le covid ne semble pas avoir laissé de traces. Le Statec indique même que le nombre de restaurants a augmenté de 7 % en passant de 1 350 à 1 451 depuis 2017.

Avec 216 hôtels, auberges et pensions, 70 terrains de camping, 9 auberges de jeunesse et 43 gites d’étapes, l’offre d’hébergement au Luxembourg est variée. Le centre du pays se taille la part belle avec 93 établissements implantés, soit 43 % de l’ensemble du Grand-Duché, suivi de la région Ardennes (soit 22 %).

Combien de touristes ont profité de ces hébergements ?

Le même nombre qu’avant la pandémie, écrit le Statec : près de 1,16 million de touristes, principalement européens sont arrivés pour visiter le pays en 2022. Le nombre de nuits qu’ils ont passé sur le sol luxembourgeois (quelque 2 millions) a presque retrouvé son niveau d’avant-covid (-2 % par rapport à 2019). À noter enfin qu’en 2022, le tourisme des résidents représentait plus de 390 000 nuitées, en progression de 13 % par rapport à 2019.

En termes de capacités, c’est-à-dire le nombre de chambres, là aussi la région Centre domine, représentant plus de 6 chambres disponibles sur 10. Cependant, précise le Statec, il ne faut pas négliger l’importance des 70 campings répartis sur le territoire – 39 campings en Ardennes, 21 dans le Mullerthal – qui offrent la possibilité à plus de 38 000 personnes de séjourner au Luxembourg.

Record de fréquentation du Mullerthal Trail

La culture et le patrimoine attirent les touristes nationaux et étrangers. En 2021, il était possible de visiter 49 musées et 15 châteaux ainsi que d’assister à une représentation donnée sur l’une des 27 scènes de spectacle du pays.

Le Luxembourg compte également cinq sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco : l’exposition photographique à Clervaux de «Family of Man», les fortifications et les vieux quartiers de la capitale, la Minett, la procession dansante d’Echternach et le Mullerthal. L’année 2022 est d’ailleurs une nouvelle année record de fréquentation du Mullerthal Trail. Au total, 205 744 randonneurs ont été enregistrés, soit une augmentation de 26 % par rapport à l’année 2021. Des conditions météorologiques favorables et une augmentation des nuitées dans la région du Mullerthal ont contribué à cette hausse.

 

Moitié moins de touristes asiatiques

Lors du petit-déjeuner de l’hôtel ou dans une allée du camping, il y a de grandes chances que vous croisiez des personnes originaires des Pays-Bas. Elles totalisent à elles seules presque 800 000 nuitées (+50 000 par rapport à 2019). Suivent les Allemands, qui ont consommé 380 000 nuitées en 2022 contre 310 000 nuitées en 2019 (+23 %). A contrario, bien que sur la troisième place du podium, les Belges ont diminué leur fréquentation de 25 % passant de 490 000 nuitées en 2019 à 370 000 en 2022.

Quant aux touristes venus d’Asie, le nombre de leurs nuitées baisse spectaculairement. Ils représentaient plus de 110 000 nuitées en 2019 et seulement 53 000 en 2022, soit une baisse de 52 %.

Combien de nuitées ?

Le nombre de nuitées effectuées au Luxembourg en 2022 est similaire à celui de 2019. Plus de 4 nuitées sur 10 ont été effectuées dans le centre du pays. Les Ardennes ont enregistré 180 000 nuitées en moins et la Moselle 51 000 en moins, tandis que les régions du Mullerthal et Sud ont enregistré une hausse équivalente (+ 123 000 nuitées pour la première, +81 000 nuitées pour la seconde).

La plus forte progression est enregistrée dans le Sud avec une hausse de 39 %, un chiffre en lien vraisemblablement avec le fait qu’Esch-surAlzette ait été capitale de la culture en 2022.

Hôtel ou camping ? La Moselle en déclin

Les campings du Mullerthal ont connu une hausse de fréquentation atteignant presque 500 000 nuitées ( soit + 52 % par rapport à 2019) ce qui correspond à 17 % de l’ensemble des nuitées enregistrées en 2022 sur l’ensemble du territoire, quel que soit le mode d’hébergement. Dans le sud, les touristes privilégient toujours les hôtels dans lesquels environ 230 000 nuitées ont été effectuées, dans cette région qui a totalisé environ 290 000 nuitées en 2022.

La Moselle qui observe un déclin de son tourisme, quel que soit le mode d’hébergement, a perdu 30 % de ses nuitées par rapport à 2019, avec une perte quasi identique pour les hôtels (-25 000 nuitées) que les campings (-22 000 nuitées).

Des touristes dépensiers ?

Les dépenses totales des touristes résidents et non-résidents s’élevaient à 3 706 millions d’euros en 2021 : 3 263 millions d’euros ont été dépensés par les non-résidents et 444 millions d’euros par les résidents. Les dépenses des résidents en 2021 sont plus élevées qu’en 2020 mais sans atteindre le niveau de 2019, précise encore le Statec.

En 2021, les visiteurs non-résidents ont quant à eux augmenté leurs dépenses de 655 millions d’euros par rapport à 2020 (première année de la crise sanitaire). Les dépenses totales des visiteurs résidents et non-résidents s’élevaient à 3 706 millions d’euros en 2021.

La restauration représente la première dépense des visiteurs résidents au Luxembourg, tandis que logiquement les non-résidents affectent une large partie de leurs dépenses totales pour les transports en avion. La part des dépenses pour les services culturels, sportifs et de loisir des visiteurs résidents est presque égale à celle des visiteurs non-résidents avec respectivement 13 % et 12 %.

Les effets du covid sur le secteur

Au Luxembourg, historiquement, la part du PIB attribuable directement au tourisme évoluait autour de 1,2 %. Mais la crise sanitaire a fait baisser cette part en dessous de 1 % en 2020 et 2021. Deux effets antagonistes expliquent cette évolution, détaille le Statec : l’augmentation du PIB national entre 2019 et 2021, ainsi que la diminution des revenus des secteurs directement en contact avec les visiteurs, comme le secteur de l’hébergement.

 

L’emploi dans le secteur du tourisme a légèrement baissé de 193 personnes entre 2020 et 2021, ce qui est équivalent à une baisse de moins de 1 %. Les mesures gouvernementales appliquées pendant
la pandémie de Covid-19 ont contribué au maintien de l’emploi.

En 2021, le secteur de la restauration employait près de la moitié des personnes actives dans le tourisme (46 %). Les services de transport par route passent en deuxième place (12 %), ex æquo avec les services culturels, sportifs et de loisir. Ensuite viennent les services d’hébergement (9%) et les services de transports aériens (8 %).

 

Étude à lire ici