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Fred Keup (ADR) : «Il faut réduire l’explosion démographique» 


Fred Keup craint que la croissance démographique n’égratigne l’identité nationale. 

Pour la rentrée parlementaire, l’ADR a exposé ce jeudi sa vision et ses combats sur les politiques à mener au Luxembourg.

En début de semaine, les résultats du Politmonitor, sondage réalisé deux fois par an par nos confrères de RTL et du Wort, mettaient en lumière la spectaculaire perte de popularité du CSV, parti qui sortait premier des urnes lors des élections législatives de 2023. Si des élections avaient lieu aujourd’hui, le parti du Premier ministre, Luc Frieden, tomberait de 21 à 17 sièges. Une chute qui profiterait à d’autres partis, dont l’ADR qui grappille encore et toujours un peu plus de popularité et qui passerait virtuellement de 5 à 7 sièges, grâce à un saut à 11,6 % des suffrages (+2,1 points).

Les autres partis se divisent et nous en profitons

«C’est ce que nous sentons chez les gens. Ils sont contents avec la politique que nous proposons. Nous sommes un parti qui a un fil rouge et qui a des valeurs. C’est de plus en plus important dans une société où l’on voit des partis comme le CSV qui a tendance à oublier ses propres valeurs. Les autres partis de l’opposition divisent et nous en profitons», estime Fred Keup qui tenait, ce jeudi matin, une conférence de presse à l’occasion de la rentrée parlementaire.

La croissance démographique, mère de tous les maux

À travers ce discours, le président de la fraction ADR à la Chambre des députés a pu soutenir la volonté de rupture de son parti avec les dynamiques qui animent actuellement le Luxembourg. «La croissance démographique incontrôlée» est la première cible de Fred Keup qui place cette thématique comme la cause de nombreux maux subis par le pays.

«C’est la question la plus importante pour notre pays. Si nous continuons ainsi, une simple projection montre que nous passerions de 660 000 habitants aujourd’hui à plus d’un million en 2050. Il faut repenser le modèle et réduire l’explosion démographique», lance-t-il.

Pour lui et son parti, cette croissance incontrôlée alimentée par l’immigration et soutenue par les politiques nourrit plusieurs problématiques. Le logement, tout d’abord. Si les Luxembourgeois sont contraints de quitter leur terre natale pour s’installer dans les pays voisins, que les prix continuent à exploser et que le Grand-Duché manque d’habitations, la faute revient à cette croissance démographique dont l’État a perdu le contrôle, expose-t-il dans sa prise de parole.

Là où les chiffres de l’Observatoire de l’Habitat pointaient le fait qu’en 2022, 0,5 % de la population détenait 50 % des terrains constructibles et que le problème venait certainement du fait qu’un petit nombre d’acteurs détient une grande partie des réserves foncières, l’ADR incrimine l’immigration massive et l’explosion du nombre d’habitants.

Il manque de tout au Luxembourg

Freud Keup poursuit en expliquant que cette dynamique est également responsable des embouteillages et du fait que les transports publics et les infrastructures routières soient plus que saturés. Il ne s’arrête pas là en notant que l’environnement, avec la bétonisation de la nature, et  l’agriculture font aussi partie des victimes.

Fred Keup martèle «qu’il manque de tout au Luxembourg : écoles, hôpitaux, infrastructures, personnel infirmier, enseignants, policiers, stations d’épuration, stades, routes, etc. Et maintenant, ils proposent une idée folle : croître encore plus pour résoudre les problèmes causés par la croissance ! C’est de la folie pure».

Protéger l’identité

Enfin, alors que le multiculturalisme du pays était brandi comme une richesse nationale dans la majorité des discours tenus par les personnalités politiques lors de l’avènement au trône du Grand-Duc Guillaume, la semaine passée, Fred Keup mettait en garde ce jeudi contre l’effondrement de l’identité nationale et des traditions, et regrettait «qu’aujourd’hui même pour les posts publics, on abaisse les critères linguistiques».

Sur le thème des politiques linguistiques et notamment la «francophonisation» de l’éducation, Fred Keup vise tout particulièrement le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, qu’il accuse de francophoniser le Luxembourg après l’annonce de la généralisation de l’alphabétisation du français cycle 1.2 en parallèle de la traditionnelle alphabétisation en allemand. «Quand le luxembourgeois est marginalisé, ils parlent de « plus de multilinguisme ». Et si quelqu’un critique cela, on l’accuse d’être contre le multilinguisme», s’attriste-t-il.

Suivant les grands thèmes portés par les partis conservateurs dans le monde, ADR mise sur une politique du repli sur soi, un discours empreint de peur de l’avenir, à contre-courant de ce qui est soutenu aujourd’hui au Luxembourg. Pour contrer les choix du gouvernement qui, d’après le parti, menacent la qualité de vie des Luxembourgeois, qui malmènent l’identité nationale et plus largement l’équilibre social, Fred Keup et les siens portent en étendard un soutien accru aux familles luxembourgeoises et à la protection de la langue via un rétropédalage sur la majorité des décisions des derniers gouvernements.