Donald Trump et ses alliés français et britannique ont vanté samedi le succès des bombardements contre le régime de Damas, une opération ponctuelle destinée à punir Bachar al-Assad pour son usage allégué d’armes chimiques.
Les États-Unis ont par ailleurs estimé que le programme chimique syrien « mettra des années à s’en remettre ». L’opération était ponctuelle mais des menaces de nouvelles frappes ont été brandies en cas de nouvelle utilisation d’armes chimiques.
La Russie, soutien politique et militaire du pouvoir syrien, a répliqué sur le terrain diplomatique. Aux Nations unies, elle a demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité mais échoué à faire voter sa résolution condamnant « l’agression » armée contre Damas, son représentant Vassily Nebenzia fustigeant « le néo-colonialisme » américain.
« Au Conseil de sécurité de reprendre l’initiative »
C’est dans cette enceinte de l’ONU que l’ambassadrice américaine Nikki Haley est montée au créneau pour maintenir la pression sur Bachar Al-Assad mais aussi sur ses alliés russes et iraniens.
« J’ai parlé au président (Trump) ce matin, il a dit que si le régime syrien continue d’utiliser ce gaz toxique, les Etats-Unis sont prêts à dégainer de nouveau », a-t-elle affirmé dans une nouvelle joute entre Washington et Moscou qui symbolise l’extrême tension entre les deux anciens ennemis de la Guerre froide.
Emmanuel Macron a pour sa part estimé qu’après les frappes, c’était maintenant au Conseil de sécurité de « reprendre, dans l’unité, l’initiative sur les plans politique, chimique et humanitaire ».
Le président français s’est une nouvelle fois entretenu samedi après les frappes avec son homologue américain et la Première ministre britannique Theresa May.
Pas de victime, frappes précises
Les frappes ont visé trois sites liés au programme d’armement chimique syrien près de la capitale et dans le centre du pays.
Cette opération semble avoir été ciblée pour éviter une escalade de la guerre en Syrie, plus complexe que jamais après sept années de conflit et la présence sur le terrain de plusieurs forces étrangères, dont les armées américaine, russe et iranienne.
Trop peu trop tard, pour les évacués de Douma, rencontrés par l’AFP à 400 kilomètres de chez eux, dans un camp de déplacés.
« Nous sommes contents de voir que quelqu’un a enfin senti qu’on existait », a déclaré Nadia Sidaoui. Mais, ajoute-t-elle, « les frappes menées n’ont pas eu vraiment d’impact » sur Bachar al-Assad.
De fait, il s’est agi d’une opération très limitée dans le temps et par son ampleur. Elle est terminée, a confirmé samedi le Pentagone.
Quel impact sur le régime d’Assad?
Les experts estiment que ces frappes n’auront pas d’impact sur le conflit syrien, dont le président Assad semble en passe de sortir victorieux. Son armée a annoncé samedi la reprise intégrale de l’enclave rebelle dans la Ghouta orientale, la région proche de Damas dans laquelle se trouve la ville de Douma.
Les raids occidentaux n’ont fait « aucune victime au sein de la population civile ou de l’armée syrienne », d’après l’armée russe, dont les installations sur place ont été soigneusement évitées.
AFP.