Les verts lancent leur campagne pour les élections communales et présentent pour la première fois un candidat-bourgmestre en la personne de François Benoy.
C’est la première fois que les verts présentent un candidat-bourgmestre et c’est François Benoy qui s’y colle. Le député et conseiller communal de la Ville de Luxembourg, âgé de 37 ans, a lancé officiellement la campagne pour les prochaines élections communales, un an avant l’échéance, aux côtés de Claudie Reyland, deuxième tête de liste.
«On aimerait discuter avec la population», explique François Benoy qui ne dissimule pas son enthousiasme face à ce challenge. En proposant «un vent nouveau pour notre ville» comme slogan de campagne, les verts veulent changer radicalement la façon de préparer la ville pour l’avenir. «La majorité actuelle n’est pas à la hauteur de nos ambitions», constate le candidat écolo qui estime que son parti aura le courage de les réaliser.
«Il faut que l’on soit à la tête de la Ville», déclare-t-il sans ambages avant de dérouler son programme déjà bien avancé. Parce que, selon lui, la politique actuelle ne va pas assez loin, il est temps de prendre le taureau par les cornes et de corriger ce qui doit l’être. En premier lieu, les verts veulent animer les quartiers et, surtout, les rendre plus conviviaux. «Il faut des espaces partagés, moins de transit de voitures dans les quartiers pour avoir de la place pour les cyclistes, mais aussi pour les piétons», explique François Benoy.
Pour renforcer les quartiers, chacun d’eux devra avoir un coordinateur de quartier, autrement dit un fonctionnaire qui aura la charge de récolter les doléances et les idées qui émanent des habitants. «Il faut que cette personne soit le visage du quartier», précise François Benoy.
Le «désastre de l’avenue Pasteur» au Limpertsberg dont le réaménagement enrage les verts, ne se répétera pas s’ils arrivent aux responsabilités. La qualité de vie guidera leurs actions et ils imaginent une maison de quartier destinée à offrir un lieu de convivialité et de rencontres. Les habitants pourraient y organiser des petits évènements.
Les verts voient encore beaucoup de potentiel pour la mobilité douce. Il faudra en parler avec les habitants de la capitale. La participation citoyenne leur tient à cœur.
«Comment se développeront nos quartiers? Quelle mobilité sera priorisée? Comment vivrons-nous ensemble? Au cours des prochains mois, nous voulons aborder ces questions avec vous», indique le flyer qui sera distribué toutes boîtes. Plus de place pour les piétons, pour les vélos, pour les terrasses et verdir la capitale, voilà à quoi aspirent les verts qui s’y prennent tôt pour faire participer les habitants.
«Si on fait des projets, il faut en parler avec les gens avant de leur présenter un projet tout fini qu’il faudra remodeler selon les doléances des gens concernés», déclare François Benoy. Il en sera ainsi pour rendre la Ville plus inclusive et plus verte.
Un autre constat qui chagrine le candidat : Il y a toujours moins d’enfants qui fréquentent l’école publique luxembourgeoise. «Il faut renforcer la qualité de nos écoles et foyers, le cadre législatif donne les moyens d’y parvenir», ajoute-t-il. Manque la volonté politique de le faire, sous-entend le candidat. «C’est précisément la capitale qui doit être le moteur pour plus de justice sociale», estime-t-il encore.
Rien n’est impossible
Les jeunes qui traînent dans les quartiers ont besoin de lieux de rencontres qui ne soient pas les aires de jeux des plus petits où ils convergent, à défaut d’autres emplacements. «Il n’est pas toujours facile de jouer dans les quartiers de la Ville», observe-t-il.
Au niveau du logement, les verts comptent sur les possibilités qu’offre le nouveau pacte 2.0. «Les communes ont la possibilité d’acquérir 20 % de logements des PAP au prix de la construction pour proposer des logements plus abordables, il faut en profiter», dit-il, alors que la majorité communale est plutôt tiède à cette idée, selon lui. «La majorité pense que c’est très compliqué parce que cela représente beaucoup d’entrées dans le parc immobilier et qu’il faut un service étoffé pour l’encadrer», complète-t-il. Toutes les nouvelles formes d’habitation seront développées : l’intergénérationnel, le collectif, les habitations participatives. «Ces cinq dernières années, rien ne s’est fait dans ce domaine!», regrette François Benoy.
Enfin, les verts veulent aussi que la capitale devienne climatiquement neutre d’ici à 15 ou 20 ans et pas attendre 2050. «La majorité dit que ce n’est pas faisable, nous voulons prouver que ça l’est», conclut-il.