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France : un enseignant poignardé à mort dans un lycée d’Arras


(Illustration Le Républicain Lorrain)

Un homme d’une vingtaine d’années, fiché pour radicalisation et armé de couteaux, a tué un enseignant et blessé grièvement deux personnes vendredi matin dans un lycée à Arras, dans le nord de la France.

Voici ce que l’on sait de cette attaque pour laquelle le parquet national antiterroriste français a ouvert une enquête.

L’attaque

Les faits se sont déroulés devant et dans l’enceinte de la cité scolaire Gambetta-Carnot, un établissement public du centre-ville qui compte environ 2.000 élèves.

En fin de matinée, l’assaillant arrive à pied, agresse un professeur qui décèdera devant l’école. Un second enseignant intervient pour le défendre, il sera blessé, selon une source policière. Une alerte intrusion retentit ensuite dans l’imposant bâtiment, dont une seule des trois portes d’entrée est généralement ouverte pour filtrer le flux d’élèves: le jeune homme est entré dans l’établissement.

Une nouvelle attaque a eu lieu dans la cour, décrit Martin Dousseau, un enseignant de philosophie qui a assisté à la scène. Il raconte un mouvement de panique au moment de l’intercours de 11h, quand les élèves du collège se sont retrouvés face à un homme armé. Selon cet enseignant, l’agresseur s’en est pris avec ses « deux couteaux » à un agent technique qui « saignait », avant de le poursuivre en lui demandant s’il était professeur d’histoire. Cet enseignant dit avoir pu se barricader derrière une porte vitrée, empêchant l’assaillant de fondre sur lui.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent un jeune homme, pantalon noir, veste grise et capuche noire, se battre avec plusieurs adultes dans la cour de l’établissement. Il s’en prend à l’un d’eux muni d’une chaise pour tenter de le repousser, avant de lui donner des coups de pied et de le frapper, visiblement arme à la main. Puis les images le montrent en train de se diriger vers la porte de l’établissement où élèves et personnel ont été confinés.

Les victimes

Un enseignant a été tué. Il s’agit d’un enseignant de français, selon une source proche.

Parmi les deux blessés figurent un agent du lycée en urgence absolue, après avoir été atteint de plusieurs coups de couteau, et un enseignant en urgence relative, a précisé une source policière.

Selon une source proche du dossier, l’agent est « très gravement blessé, entre la vie et la mort ».

L’assaillant

L’auteur de l’attaque est un jeune homme d’une vingtaine d’années, d’origine tchétchène, fiché pour radicalisation (fiché S), a indiqué à l’AFP une source policière. La préfecture a annoncé son interpellation par la police.

Le jeune homme serait né en Russie, selon une source policière. Arrivé en France en 2008, il avait entrepris au printemps 2021 que soit réexaminée sa demande d’asile, selon cette même source. Sa requête ayant été jugée irrecevable par les autorités compétentes en mars 2021, un recours avait été présenté devant la Cour nationale du droit d’asile le mois suivant, puis rejeté en août de la même année.

Depuis cet été, il était par ailleurs suivi par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), via des écoutes et des mesures de surveillance physique, selon une source au renseignement. Il avait notamment été contrôlé jeudi sans qu’aucune infraction ne puisse lui être reprochée. Son profil « s’apparente donc à un individu radicalisé dont le potentiel est connu mais qui décide subitement de passer à l’acte, rendant difficile sa neutralisation », a encore dit cette source.

D’après les premiers éléments, l’auteur de l’attaque a crié « Allah Akbar », selon une source policière. Son frère a également été interpellé à proximité d’un autre établissement scolaire, sans être en possession d’une arme, selon les premières informations, a ajouté une autre source policière.

L’enquête

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste.

Les investigations ont été confiées à la sous-direction antiterroriste de la direction nationale de la police judiciaire (Sdat), service coordonnateur, à la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) et à la DGSI.

Selon une source policière, « plusieurs membres de la famille ont été interpellés pour les besoins de l’enquête ».