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France : le frère de Mohamed Merah condamné à 20 ans de réclusion


L'accusé a en revanche été acquitté de l'accusation de complicité pour laquelle il encourrait la réclusion criminelle à perpétuité. (photo AFP)

La justice française a condamné jeudi à vingt ans de réclusion criminelle Abdelkader Merah, le frère de Mohamed Merah, jihadiste qui avait tué en mars 2012 sept personnes, dont trois enfants juifs, dans le sud-ouest de la France.

Les cinq magistrats de la cour ont condamné l’accusé pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Ils l’ont en revanche acquitté de l’accusation de complicité pour laquelle il encourrait la réclusion criminelle à perpétuité.

Les juges ont condamné l’autre accusé, Fettah Malki, à 14 ans de réclusion criminelle.

« Justice a été rendue », a réagi un avocat de victimes à l’annonce du verdict.

Après s’être retirés pour délibérer peu avant 10h jeudi, les juges sont revenus en début de soirée pour rendre leur verdict. Leur décision, au terme de cinq semaines de procès sous haute tension marquées par les témoignages poignants de proches de victimes de Mohamed Merah, était très attendue dans un contexte de menace terroriste persistante depuis la vague d’attentats sans précédent ayant frappé la France.

Jeudi matin, la parole avait été donnée une dernière fois à Abdelkader Merah et son co-accusé, Fettah Malki, avant que la cour ne se retire pour délibérer et répondre aux 82 questions posées. « Je dis et je redis que je n’ai rien à voir avec les assassinats commis par mon frère », a déclaré Abdelkader Merah. « Et, c’est tout ce que vous avez à dire ? », lui a demandé le président Franck Zientara. « C’est tout ce que j’ai à dire M. le président », a-t-il sobrement confirmé avant de se rasseoir.

Le co-accusé demande pardon aux familles

L’avocate générale, Naïma Rudloff, avait réclamé les peines maximales encourues en appelant la cour à donner « une leçon de démocratie » en démasquant le « nouveau visage » du terrorisme. Contre Abdelkader Merah, elle a requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans et contre Fettah Malki, 20 ans de réclusion criminelle assortie d’une peine de sûreté des deux-tiers.

Plus disert que son co-accusé, Fettah Malki, un délinquant ami de Mohamed Merah, a, lui, demandé pardon jeudi aux familles de victimes en assurant qu’il ignorait les projets du tueur au scooter. « Je voulais dire aux familles que j’ai entendu leur désolation. Je leur dis que je communie et compatis avec leur douleur », a dit d’une voix nouée par l’émotion cet homme, 35 ans. « A aucun moment je n’ai voulu participer à un tel acte (…) j’ai été traité comme un terroriste, un tueur d’enfants. Ça, je ne peux l’accepter », a-t-il ajouté avant de s’adresser aux familles de victimes : « Je leur demande pardon et ce pardon est sincère. J’espère qu’on me pardonnera ».

La défense d’Abdelkader Merah avait plaidé l’acquittement, demandant à la cour de juger « dans le respect du droit » et en constatant « l’absence de preuves » des assertions de l’accusation. Les avocats de Fettah Malki ont également demandé à ce que leur client soit jugé pour ce qu’il est et ce qu’il a fait et pas pour « une potentialité terroriste » avancée sans preuve par l’avocate générale.

Abdelkader Merah, 35 ans, était accusé d’avoir « sciemment » facilité « la préparation » des crimes de son frère en l’aidant à dérober un scooter et à acheter un blouson utilisés lors des tueries. Il était également accusé d’avoir participé « à un groupement criminel affilié à Al-Qaïda ». La justice reprochait à Fettah Malki d’avoir fourni à Mohamed Merah un gilet pare-balles et un pistolet-mitrailleur. Entre le 11 et le 19 mars 2012, Mohamed Merah a assassiné sept personnes à Toulouse et Montauban, avant d’être abattu le 22 mars par les forces d’élite de la police.

Le Quotidien/AFP