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[France] Florian Philippot annonce qu’il « quitte le Front national »


(Photo : AFP)

Florian Philippot, rétrogradé mercredi soir au rang de vice-président sans attribution du Front national pour avoir refusé de quitter la présidence de son association « Les Patriotes », a annoncé jeudi sur France 2 qu’il « quittait le FN ».

« On m’a dit que j’étais vice-président à rien… Ecoutez, je n’ai pas le goût du ridicule, je n’ai jamais eu le goût de rien faire, donc bien sûr je quitte le Front national », a annoncé celui qui a longtemps été considéré comme le bras droit de Marine Le Pen.
« J’ai vu des choses ces dernières semaines évoluer négativement, peut-être dans ce nouveau projet (ndlr: la +refondation+ souhaitée par Marine Le Pen) je n’avais pas ma place, alors il fallait trouver des prétextes », a-t-il dit en référence aux critiques formulées en interne contre la création de son association « Les Patriotes », lancée mi-mai.

Marine Le Pen lui a intimé ces dernières semaines, en privé puis en public, de quitter la tête de son association, évoquant un « conflit d’intérêt ».

« Dans ce processus de refondation, j’ai vu semaine après semaine que ça se passait mal, que cette refondation se passait mal – je n’ai pas voulu le voir de suite – et que cette refondation cachait un retour en arrière terrible, le FN rattrapé par ses vieux démons », a-t-il assuré, une critique formulée déjà la veille.
« Je voyais bien que le débat était devenu impossible. On me dit +Tu refuses les critiques+ mais ça fait des années que j’endure les critiques parfois très dures » au sein du FN, a argué celui qui était jusque-là aussi patron du groupe FN au conseil régional Grand Est.

« je me battrai »

La nouvelle orientation prise selon lui par le Front national va aboutir à un « rétrécissement » qui « inéluctablement va mener à une audience électorale beaucoup plus faible ».

Son « engagement politique reste intact, j’ai mes mandats, je continuerai à me battre », a-t-il par ailleurs annoncé. « Je suis gaulliste, je n’ai jamais renoncé à mes convictions, y compris en arrivant au FN, je me battrai donc. Sous quelle forme, on verra bien, ce n’est pas le le moment d’en parler », a-t-il insisté.

Sur Twitter, sa principale lieutenante, l’eurodéputée Sophie Montel, a aussi annoncé sa démission du Front national, comme son directeur de cabinet Joffrey Bollée, conseiller régional francilien, ou d’autres de leur proches ces derniers jours.

Ce haut fonctionnaire à l’Inspection générale de l’administration (IGA) de 35 ans a rencontré Marine Le Pen en 2009, en même temps que son frère Damien Philippot, et a commencé à travailler pour elle, d’abord sous pseudonyme.

Fin 2011, il a été propulsé directeur stratégique de la campagne présidentielle de Mme Le Pen, et était depuis la principale figure du FN à intervenir au quotidien dans les médias.

Il a notamment été l’un des artisans de la stratégie visant à « dédiaboliser » le FN, qui a obtenu des résultats électoraux croissants avant une présidentielle et des législatives 2017 pas à la hauteur de ses espérances.

Le Quotidien / AFP