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France : enquête préliminaire ouverte sur un collaborateur violent de Macron


Alexandre Benalla (au premier plan), ici avec Emmanuel Macron au dernier salon de l'agriculture en mars dernier. (photo archives AFP)

Le parquet de Paris a annoncé jeudi l’ouverture d’une enquête préliminaire, notamment pour « violences par personne chargée d’une mission de service public » et « usurpation de fonctions », après la diffusion d’images d’un collaborateur du président Emmanuel Macron frappant un manifestant le 1er-Mai.

Cette enquête, confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne, vise également l’ « usurpation de signes réservés à l’autorité publique », a précisé le parquet. Ce collaborateur, Alexandre Benalla, avait été suspendu deux semaines, du 4 au 19 mai, puis muté à des fonctions administratives à l’Élysée.

La ministre de la Justice Nicole Belloubet a évoqué jeudi à l’Assemblée nationale des « gestes absolument inadaptés », ajoutant que « si cela paraît nécessaire », le procureur prendra « les décisions qui s’imposent ».

Filmé en train de frapper un manifestant lors du 1er-Mai, il a reçu « la sanction la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission travaillant à l’Élysée », a confirmé jeudi Bruno Roger-Petit, le porte-parole de l’Élysée. Alexandre Benalla a été « mis à pied pendant quinze jours avec suspension de salaire. Il a été démis de ses fonctions en matière d’organisation de la sécurité des déplacements du président. Cette sanction vient punir un comportement inacceptable et lui a été notifiée comme un dernier avertissement avant licenciement », a insisté Bruno Roger-Petit.

Un gendarme également sanctionné

Le porte-parole de l’Élysée est revenu sur les raisons pour lesquelles Alexandre Benalla, chargé de mission auprès du chef de cabinet de la présidence de la République, se trouvait place de la Contrescarpe à Paris. Il avait « demandé l’autorisation d’observer les opérations de maintien de l’ordre pour le 1er Mai », autorisation qui lui avait été donnée car « il agissait dans le cadre d’un jour de congé et ne devait avoir qu’un rôle d’observateur ». « Il a largement outrepassé cette autorisation », a souligné Bruno Roger-Petit, alors que les images le montrent « intervenir physiquement pour participer aux opérations de maintien de l’ordre ».

« Sa hiérarchie n’a eu connaissance des faits qu’a posteriori. Il a été immédiatement convoqué par le directeur de cabinet du président qui lui a notifié une sanction disciplinaire ». Bruno Roger-Petit a précisé qu’Alexandre Benalla était « accompagné ce jour-là et dans les mêmes conditions de M. Vincent Crase », « gendarme réserviste par ailleurs employé de La République en marche ». Vincent Crase « était très ponctuellement mobilisé, comme d’autres réservistes, par le commandement militaire de la présidence de la République », a-t-il ajouté. « Ayant outrepassé son autorisation, de la même manière qu’Alexandre Benalla, il a été sanctionné, comme lui, par une mise à pied de quinze jours avec suspension de salaire. Il a été mis également fin à toute collaboration entre lui et la présidence de la République », a conclu le porte-parole de l’Élysée.

Le Quotidien/AFP