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France : deux hommes soupçonnés de préparer un attentat « imminent » arrêtés


Les deux hommes sont "soupçonnés d'un passage à l'acte imminent", a précisé une source proche de l'enquête. (Illustration : AFP)

À cinq jours du premier tour de la présidentielle, deux jeunes hommes « radicalisés », soupçonnés de vouloir perpétrer un attentat « dans les tout prochains jours », ont été arrêtés mardi à Marseille, en possession d’armes à feu et d’explosifs.

« Les deux hommes radicalisés (…) de nationalité française, avaient l’intention de commettre à très court terme, c’est-à-dire dans les tout prochains jours, un attentat sur le sol français », a déclaré le ministre de l’Intérieur Matthias Fekl, lors d’un point de presse, sans plus de précision sur la ou les cibles des deux suspects.

Âgés de 23 et 29 ans, les deux suspects « cherchaient à impacter » la campagne, « c’est certain », même si aucun projet précis ciblant un candidat n’a été identifié à ce stade, a affirmé à l’AFP une source proche de l’enquête.

Le procureur de la République de Paris François Molins tiendra une conférence de presse à 19H30, a annoncé le parquet dans un communiqué.

Les photos des deux hommes avaient été distribuées dès jeudi aux services de sécurité des candidats à l’élection présidentielle, ont déclaré à l’AFP Marine Le Pen et l’entourage d’Emmanuel Macron.

Vendredi, les officiers de sécurité de François Fillon avaient été avertis de « risques avérés » sur le candidat de la droite à l’occasion de son meeting à Montpellier, ont indiqué des sources chez Les Républicains. La sécurité avait été renforcée, mais la menace sur cette réunion n’était pas fondée, a confié une source policière.

Une photo montrant l’un des deux hommes avec Le Monde du 16 mars, où figurait François Fillon à la une, ainsi qu’un pistolet-mitrailleur Uzi et une inscription en arabe signifiant « loi du talion » a été découverte par les enquêteurs, selon une source proche de l’enquête.

« La démocratie ne doit pas plier devant les menaces et les intimidations des terroristes. La campagne doit continuer jusqu’au bout », a réagi François Fillon dans un communiqué.

Jugé le plus menacé des 11 candidats depuis la fin de la semaine dernière, le candidat LR est protégé en permanence par six officiers de sécurité.

Perquisition à Marseille

Des armes à feu et du TATP, un explosif très instable, prisé des jihadistes, ont été trouvés lors d’une perquisition dans le IIIe arrondissement de Marseille, qui a nécessité le déploiement de démineurs, ont indiqué des sources proche de l’enquête.

Les deux hommes ont été arrêtés par la DGSI, assistée du Raid, dans le cadre d’une enquête en flagrance ouverte à Paris le 12 avril pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et infraction à la législation sur les armes en relation avec une entreprise terroriste.

Connus pour leur radicalisation, les deux suspects, Clément Baur, 23 ans, et Mahiedine Merabet, 29 ans, se sont connus à la maison d’arrêt de Sequedin (Nord), où ils étaient incarcérés pour des faits de droit commun, a indiqué une source proche du dossier.

Le président François Hollande a salué une « prise remarquable », après cette double interpellation.

Une première enquête préliminaire avait été ouverte le 5 avril contre Mahiedine Merabet, né en juillet 1987 à Croix (Nord), après la remontée d’indices attestant la préparation d’une action violente imminente, selon la source proche du dossier. Le 10 avril, une deuxième enquête similaire avait été ouverte contre Clément Baur, né en juillet 1993 à Ermont (Val-d’Oise). « Au fur et à mesure, il s’est avéré que les deux enquêtes se rapportaient au même projet », a indiqué cette source.

Ces interpellations interviennent à cinq jours du premier tour de l’élection présidentielle, sur fond de menace terroriste très élevée en France, frappée depuis 2015 par une série d’attentats jihadistes, parfois de masse, qui ont fait 238 morts.

Plus de 50.000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour assurer la sécurité de l’élection, notamment dans les 67.000 lieux de vote, a rappelé Matthias Fekl.

« 19 interpellations antiterroristes » ont eu lieu en mars en France, avait-il auparavant précisé dans une interview au Journal du Dimanche.

La France est particulièrement visée notamment car elle fait partie des pays intervenant en Syrie contre le groupe jihadiste État islamique.

Cinq projets d’attentats ont été déjoués depuis le début de l’année 2017, après 17 en 2016, avait affirmé le 21 mars le Premier ministre Bernard Cazeneuve.

Le Quotidien/AFP