Cinquante-sept enfants de Trémery, Flévy et Ay-sur-Moselle sont rentrés samedi soir après que leur car les conduisant vers les pistes a pris feu sur une aire d’autoroute de Savoie.
Ils étaient partis vendredi matin, à 5h, avec la ferme intention de dévaler les pentes alpines. Mais les 57 enfants de Trémery, Flévy et Ay-sur-Moselle, participant à un séjour au ski du Centre intercommunal d’action social (CIAS) de la Rive droite, sont passés en quelques minutes de l’idée souriante de leur séjour à Seytroux, dans le Chablais, aux images choc de leur bus en feu sur l’aire de Valleiry (Haute-Savoie), le long de l’A40.
Un pompier a tenté d’attaquer le feu avec un extincteur
Les jeunes voyageurs de 8 à 16 ans et leurs six accompagnateurs n’étaient plus dans le véhicule lorsque de la fumée a commencé à s’échapper de l’habitacle un peu avant 13 h. Ils déjeunaient comme plusieurs centaines de personnes sur cette aire de repos. Le chauffeur a essayé de comprendre l’origine de l’accident en s’approchant de son véhicule avant d’appeler les secours.
Un pompier volontaire originaire de l’Ain a tenté d’attaquer le feu avec un extincteur, mais il lui a fallu reculer et attendre que ses collègues arrivent de trois centres de secours différents, retardés par un trafic très chargé sur cet axe Mâcon-Chamonix, rapporte notre confrère Le Dauphiné Libéré. Bison Futé avait lui même coloré en noir cette journée de grands départs vers les pistes de ski.
21 pompiers sur place
L’action des 21 pompiers envoyés sur place n’a pas pu limiter l’embrasement total du bus sous les yeux des enfants qui ont perdu tous leurs effets personnels et le matériel de ski. Responsable du groupe, Claire Munier a averti le CIAS par un coup de fil. Ce dernier a déclenché une cellule de crise, indique Catherine Lapoirie, vice-présidente du CIAS et maire d’Ay-sur-Moselle. Liste des participants en main, « nous nous sommes partagés l’information des familles ».
« Allez, venez les Loulous, on va au chaud… »
Elles étaient là lorsque les enfants sont arrivés vers 23h15 sur le parking du CIAS. « Allez, venez les Loulous, on va au chaud », dit cette maman qui vient de récupérer deux skieurs déçus.
Gabriel, 12 ans, fait aussi partie de ceux-là. « On s’est tous mis en pleurs parce qu’on avait perdu les valises », raconte l’adolescent. « J’étais triste parce que j’avais tout perdu », y compris le plaisir de goûter à la neige pendant une semaine alors qu’avec ses camarades, il n’était qu’à environ 1 h 30 du but. Autour de lui, d’autres voyageurs tombent dans les bras de leurs parents.
«Mamie !»
« Mamie ! », crie cette gamine soulagée de retrouver un visage familier après autant de route. Romane, 8 ans, et Florence, 12 ans, sa sœur aînée, concèdent avoir eu peur. « Oh oui ! », certifie la plus petite. Mais « on ne sait pas vraiment pourquoi », tempère la grande déçue elle aussi triste de ne pas pouvoir skier, mais pas tant que cela finalement « parce qu’une dame nous a dit qu’il n’y avait plus de neige ». Soit.
Un chargeur de batterie ?
Thierry Schidler était aussi sur place. « C’est la moindre des choses », estime le patron de l’entreprise de transport. Il a trouvé de l’aide auprès d’un confrère d’Annemasse pour rapatrier les petits Mosellans et s’interroge lui aussi sur les causes de cet incendie qui a détruit un véhicule mis en service en avril 2014. Il exclut tout problème moteur. « C’est parti de l’habitacle, près dès toilettes », un des rares endroits à posséder une prise électrique. Quelqu’un y aurait laissé un chargeur de batterie de téléphone. Il sera difficile de le vérifier parce que du bus, il ne reste que sa carcasse.
Frédéric Clausse (Le Républicain Lorrain)