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Foyer Don Bosco : avis de fermeture


Le foyer Don Bosco a vu le jour en 1992 et aujourd'hui «les conditions de vie n'y sont pas idéales». (photo: le Quotidien)

Après plus de 30 ans d’existence, le foyer d’accueil pour réfugiés situé au Limpertsberg devrait fermer ses portes dans le courant de l’année. Visite guidée.

Les douches dans un conteneur à l’extérieur, un 3e et un 4e étage condamnés pour cause d’insalubrité et des canalisations défaillantes, des soucis électriques parfois, des infiltrations de temps en temps…

Bienvenue au foyer Don Bosco. Construit en 1992 et situé non loin du campus du Limpertsberg de l’Uni, il a aujourd’hui une capacité d’accueil maximale de 150 réfugiés (au rez-de-chaussée, au 1er et 2e étages) et héberge actuellement 95 personnes. Mais selon Corinne Cahen, le foyer Bosco «n’est plus digne» d’accueillir des gens.

«J’y vais souvent, raconte la ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région. Une fois, il y avait des bénévoles qui refaisaient la peinture, une autre fois, une bénévole enlevait de la moisissure avec une brosse à dents… Cela ne peut plus continuer comme ça. D’ici la fin de l’année, nous devrions le fermer. On va sûrement raser le bâtiment…»

Une fermeture déjà prévue il y a quatre ans lorsque le foyer Lily-Unden (120 places) avait ouvert ses portes, juste à côté du foyer Don Bosco, à la mi-2015. Mais la crise des migrants, qui a commencé cette année-là, en a décidé autrement. Avec l’afflux en Europe de réfugiés en provenance de Syrie et d’Irak notamment, «c’était une nécessité de garder le foyer Don Bosco ouvert, avance Christof Müller, responsable du service Migrants et Réfugiés de la Croix-Rouge luxembourgeoise, qui gère le foyer Don Bosco et le foyer Lily-Unden voisin. Oui, nous allons sûrement devoir fermer le foyer Don Bosco d’ici la fin de l’année, mais nous n’allons pas le faire brusquement, mais en ayant l’objectif de donner plus d’autonomie aux réfugiés.»

«Une bonne atmosphère»

«Les conditions de vie au Don Bosco ne sont pas idéales, mais il n’y a pas de danger pour les personnes et il n’y a pas d’urgence à quitter les lieux, reconnaît Stefana Molnar, responsable de foyer Don Bosco et du foyer Lily-Unden. Comme nous gérons les deux structures voisines, nous évitons de placer des personnes vulnérables au Don Bosco plutôt qu’au Lily-Unden.»

Elle poursuit en soulignant qu’au «foyer Don Bosco, il y a une ambiance agréable. Il y a de grandes salles pour accueillir les associations et les bénévoles pour faire des activités avec les réfugiés».
Abou Allaa et Al Samurai connaissent les deux structures d’accueil et d’autres du pays.

Le premier, un Syrien de 41 ans, arrivé au Luxembourg en septembre 2015, vit actuellement au Lily-Unden avec sa femme et ses enfants. «On se sent bien au Lily-Unden comme c’était le cas au foyer Don Bosco, avance-t-il. Il y a une bonne atmosphère. C’est calme.»

Un sentiment partagé par Al Samurai, un Irakien de 43 ans, arrivé au Grand-Duché le 1er janvier 2016 : «Je suis passé par plusieurs foyers d’accueil luxembourgeois et c’est ici que je me sens le mieux. Aujourd’hui, même si on me proposait d’aller vivre dans un foyer avec des douches personnelles, une cuisine… Je n’irais pas parce que j’ai établi une bonne relation de confiance avec le personnel de la Croix-Rouge luxembourgeoise. Cette relation est plus importante que le confort.»

Guillaume Chassaing