Rodange et Bettembourg, inquiets alors qu’ils jouent des matches vitaux pour leur avenir, ce week-end, se demandaient si Wiltz, premier non relégable, aurait un traitement de faveur, dimanche, contre un Swift éventuellement enrichi aux juniors. Non : une grève est annoncée pour… la semaine prochaine!
Il n’y a pas de blessé au Swift. Information en droite ligne du vestiaire d’Hakim Menaï, un coach positif parce qu’il n’a pas le choix de faire autrement mais qui avoue aussi ce que l’on sait déjà, qu’effectivement, tous les salaires n’ont pas été versés avant la fin mars.
La suite logique voudrait que cela ait des répercussions immédiates sur l’obtention de la licence, sur laquelle il faudra faire un trait autant que sur l’Europe. Mais Menaï s’en tient aux dernières communications de son comité, datées de début mars (c’est-à-dire un siècle à l’échelle d’Hesperange) : «On nous a dit que le dossier était en train d’être constitué. Et je sais que la saison passée, ils avaient demandé un délai supplémentaire». On sait comment cela s’était terminé puisque c’est l’UNA Strassen qui avait fini par jouer la Conference League.
Qu’il y ait des blessés ou pas, la fin de saison hesperangeoise ressemble donc à une vaste opération visant à maintenir des joueurs en forme physiquement et à les voir éviter de plonger moralement.
Et c’est ce second versant qui fait très peur à Rodange et Bettembourg. Les deux barragistes jouent des matches vitaux pour leur avenir mais ont la tête, un peu, au Holleschbierg parce qu’ils ont «entendu», ces derniers jours, qu’une grève menaçait de nouveau le Swift, plusieurs semaines après.
Ce ne serait pas juste
Les rumeurs au pays n’engagent que ceux qui y croient, mais puisque ce séisme est déjà survenu une fois cette saison, les deux clubs auraient tort de ne pas y prêter attention et de mettre la pression sur l’ogre en train de se casser la figure.
«J’espère qu’ils vont jouer le jeu, interpelle ainsi Olivier Baudry, le coach bettembourgeois. Parce que pour Wiltz, ce ne serait pas du tout le même match que celui qu’on a joué nous. Ce ne serait tout simplement pas juste et pas éthique pour le championnat.»
Le coach aura eu droit à sa réponse, vendredi : les joueurs hesperangeois auraient trouvé une forme d’unanimité de vestiaire pour démarcher leurs dirigeants en début de semaine. Ils leur laissent jusqu’à la semaine prochaine pour payer au moins un mois de salaire sur les trois qui font encore défaut.
Ils joueront donc contre Wiltz, mais exerceront un droit de retrait contre le RFCU s’ils n’obtiennent pas satisfaction. L’équipe de Kakoko se retrouverait alors à jouer les juniors et la rupture de compétitivité jouerait alors à plein en vue de… la course aux places européennes. C’est donc le Progrès, Strassen et le F91 qui râleront dans une semaine.
L’éthique respectée, pour la lutte pour le maintien, n’aura de sens que si les clubs concernés par la relégation font le boulot de leur côté. À Bettembourg, contre un Rosport spécialiste des matches nuls (cinq à la suite), on pourrait aussi se contenter d’un point «parce que tout est bon à prendre», lâche Baudry, conscient que cela pourrait suffire à sortir de la zone orange si Wiltz est battu par le 3e.
Mais à Mondercange, la rencontre entre le 15e et le 14e prend carrément des atours de finale. Le FCM et Marc Depienne l’abordent pour «rester scotché au cul de Rodange» en revenant potentiellement à deux petites longueurs.
Si les visiteurs s’imposent, au contraire, avec 8 pts d’avance, le barrage sera presque quasiment verrouillé et les deux derniers relégués. «On sait ce qu’on a à faire», conclut Depienne.