Devant leurs très bruyants supporters, les Écossais du Dundee United ont fait respecter une forme de logique. Strassen semblait outillé pour l’exploit sauf sur un point, celui du réalisme offensif. Deux fois 1-0, c’est encourageant, mais pas suffisant.

Tsunami orange sur Differdange : l’UNA va finalement disputer un deuxième match à l’extérieur. Mais, et c’est un avantage qui vaut largement le fait de ne pas jouer vraiment à la maison, son match retour, Strassen le jouera aussi avec… un Trapanovski claqué un peu avant la pause. Dundee sans son meilleur joueur? On prend. La perspective de jouer la qualification s’accommode bien de quelques dégâts collatéraux chez l’adversaire et celui-ci peut peser lourd.

Car en première période, les Écossais ont été extrêmement maladroits quand ils se sont approchés du but d’Özcan. Sur un mouvement superbe qui finit par l’isoler aux six mètres face au but, Sapsford, en déséquilibre, expédie sa demi-volée au-dessus (16e). Et sur sa deuxième opportunité, en bonne position, le buteur de l’aller (superbe, rappelons-le pour l’exempter d’un procès en maladresse) y met la puissance au lieu de la précision. Pour une parade spectaculaire mais pas trop compliquée pour le portier strassenois (36e).

Matheus, bon mais pas aussi précis qu’en DN, malheureusement

L’UNA pourrait en profiter. Ses actions sont un peu plus poussées qu’à Tannarice Park, même si derrière, Delgado fait preuve d’un peu de maladresse à la relance, et que Myre manque de précision technique dans son couloir gauche. Les deux mettent pas mal leur équipe en danger, offrant des reconversions offensives brûlantes à Dundee. Il n’empêche… Brandenburger, à angle fermé, va chauffer les gants de Kucherenko (9e). Puis Matheus va s’affaisser au premier poteau, sur un centre d’Hadji et expédier sa tête dans les nuages (32e). Le Brésilien, décidément pas aussi tueur que sur sa saison de DN 2024-2025, va encore rater un tir croisé en contre, à douze mètres du but, alors qu’il a le temps d’ajuster (42e). Et celle-là fait un peu de mal au moral.

Il faut attendre l’heure de jeu et l’arrivée d’une météo british pour que Bensi dégaine les garçons qu’on attendait débuter : Perez et Zenadji. Et ça ne servira à rien. Sur le coup-franc qui suit, Iovu est seul au deuxième poteau dans le dos de Hall pour piquer sa tête et ouvrir le score (0-1, 64e).

L’égalisation ne passe finalement pas si loin

Les gars de Bensi sont alors à deux buts d’une prolongation. Et immédiatement après, une tête déviée de Matheus passe juste au-dessus, avant qu’un missile dévié de Pimentel tutoie la barre (66e). Et un tir dévié de Perez, en bonne position à l’entrée de la surface, revient justement sur le portier, qui peut repousser (74e). Rien, décidément, ne tourne en faveur d’un exploit. Surtout avec aussi peu de tirs cadrés : 2 sur un total de 16. Le chiffre est hautement disqualifiant. Au sens propre comme au sens figuré.

En fin de partie, on a presque l’impression que Stefano Bensi joue autant la carte de la fraîcheur en faisant entrer Romeyns, Sacras et Gonçalves, que la nécessité de faire plaisir à un maximum de monde en vue de la reprise. Ainsi, au quart d’heure de jeu, le rideau semble déjà tiré. À l’aller, Dundee méritait de gagner son match. Il a pris ce qui lui revenait. Au retour, l’UNA méritait de ne pas le perdre. Il a oublié de se montrer plus autoritaire. Deuxième année européenne, deuxième année d’apprentissage. Douloureux et formateur.

Julien Mollereau