BGL LIGUE (20e JOURNÉE) Stefano Bensi et le Fola, après deux victoires de rang, redécouvrent l’ambition du maintien.
En l’emportant dans les arrêts de jeu pour la deuxième fois en trois jours et pour la deuxième fois contre un concurrent direct au maintien, son Fola a rebattu les cartes. Stefano Bensi en est conscient et il navigue aujourd’hui entre deux nécessités très différentes : maintenir l’euphorie et/ou calmer tout le monde pour garder le club concentré sur l’objectif du maintien.
À la 93e minute de Mersch – Fola, mercredi soir, alors que vous évoluiez depuis trente minutes en infériorité numérique, vous auriez été content avec un point, non ?
Stefano Bensi : Comme je l’ai dit à la pause à mes joueurs : si on reste costauds défensivement et qu’on continue de se ménager quelques situations de contres, je suis persuadé qu’on va gagner. D’autant que je m’étais arrangé pour avoir sur le banc des profils de vitesse qui s’y prêtaient, même s’il s’agissait de jeunes joueurs. Je les savais capables d’apporter la touche finale. Mais regardons l’action du but de Flick : c’est un U17 qui récupère le ballon, un U19 qui arme la première frappe et un U19 qui marque. C’est notre jeunesse qui gratte les trois points.
Ces jeunes ont d’autant plus de caractère qu’ils sont même allés chambrer les fans merschois sur le but, mais aussi en fin de match.
(Il sourit) Oh, j’imagine que les Merschois auraient fait la même chose s’ils s’étaient retrouvés dans notre situation. C’est comme ça le foot. Tant que ça reste dans les limites… Mais pour vous dire à quel point c’était important pour nous, je n’ai jamais ressenti une telle joie dans un cri de guerre à la fin d’un match depuis notre victoire en match de barrage contre Canach, la saison passée. J’ai senti dans le vestiaire que ça venait de loin! On avait à cœur de prendre les six points, on l’a fait. Mais il n’y a pourtant rien de fait. La prochaine étape, c’est de quitter la dernière place.
Je ne suis pas un rêveur (…) Le Swift a une valeur marchande de 4 millions d’euros
La victoire à Mersch change-t-elle tout ?
Ça change surtout parce qu’on était sûrs que si on avait perdu un des deux matches (NDLR : contre Schifflange puis Mersch), cela aurait été assez compliqué d’avoir encore de l’espoir. Là, on a rejoint les deux tiers des équipes du classement. Il y a beaucoup d’équipes qui ont pris un petit coup de pression. Mais je reste concentré sur tout ce qu’il nous reste à faire pour nous sauver.
C’est un groupe extrêmement jeune que vous dirigez. Faut-il maintenir une forme d’euphorie parce que c’est de leur âge et que c’est l’insouciance qui les fait exister à ce niveau? Ou tenter de calmer tout le monde pour leur inculquer les bienfaits de la concentration sur un objectif ?
Il faut trouver le juste équilibre. Maintenir l’euphorie ET les calmer. Mais c’est facile ça : on a beau avoir gagné deux matches, on reste derniers. Et on est en plein dans une semaine anglaise qui va nous conduire sur la pelouse du Swift.
Dur d’avoir à jouer directement le champion en titre, avec peu de perspectives de pouvoir poursuivre la série ?
J’ai envie de vous répondre par une question : qui aura le plus la pression, dimanche? J’ai un plan dans la tête et si on peut prendre quelque chose, on ne se gênera pas. Mais je ne suis pas un rêveur. Cela va être très compliqué. Pour nous, c’est comme un match de Coupe d’Europe. Lors de notre dernier match continental, contre les Saint-Marinais (NDLR : Tre Fiori, en juillet 2022), on avait affronté une équipe qui avait une valeur marchande d’1 million d’euros. Le Swift actuel, c’est 4 millions…