Accueil | A la Une | [Football] Son dernier mandat? «Ça pourrait, mais…»

[Football] Son dernier mandat? «Ça pourrait, mais…»


Félicité par Fabrizio Bei (de dos) et ses entraîneurs fédéraux Mario Mutsch et Luc Holtz, Paul Philipp savoure dans la modestie. (Photo : mélanie maps)

Paul Philipp entre dans la légende et préfère s’attaquer à son mandat qu’à l’éventualité d’une succession : insubmersible!

Il est reparti pour quatre ans de plus! Et, «à moins d’une chute dans les escaliers mais je touche du bois!», Paul Philipp va atteindre à la gloire nationale en passant, entre ses carrières de joueur international, sélectionneur et président, plus de 50 années au sein de la plus importante fédération du pays. La statue du commandeur a très légèrement vacillé, samedi matin à Strassen, mais pas assez pour ébranler le mythe en train de se construire sous les yeux des représentants d’une centaine de clubs : avec 433 voix pour, Philipp a été reconduit sans même avoir à transpirer, même si par le jeu démocratique assez spécial de la FLF, on peut en déduire qu’il n’aura manqué qu’entre cinq et dix clubs de DN et PH dans la manche de Claude Kremer pour créer la surprise. Ce qui est énorme et bien peu en même temps.

Mais ce n’est pas du soulagement que l’on a perçu dans la voix de Paul Philipp, après le verdict des urnes mais bien de la lassitude d’avoir été poussé à faire ce qu’il déteste le plus ces quatre dernières semaines : «de la politique». Même en football, même au Luxembourg, toute campagne charrie en effet son lot de désagréments, d’attaques gratuites (ou pas) et le président reconduit avait demandé durant tout ce temps à ses partisans de lui «épargner de dire ce qui s’écrivait, dans les médias ou sur les réseaux». Dans la hauteur, toujours.

Il faut bien entendu préparer l’avenir

Le football national a donc choisi la continuité et il n’a pas été déçu. Directement après, Paul Philipp a fait du Paul Philipp au micro et dans son service après-vente : «Voilà, c’est enfin fini. On va pouvoir reparler de football et uniquement de football.» Ce qu’il regrette le plus, dans cette parenthèse automnale, tient finalement au fait qu’il a eu l’impression de perdre du temps, non pas à justifier son travail mais à l’interrompre. On en vient, du coup, à se demander si l’expression quand même d’environ 40 % de désaccords venus des clubs a été entendue. Or on ne dirait pas : «Il n’y a pas de nouvelles idées ou solutions qui soient sorties de cette campagne, je dirais! Ou alors on en aurait entendu parler ces 18 dernières années (NDLR : le temps qu’a passé Claude Kremer, son concurrent, au CA de la FLF).» N’allant pas jusqu’à reprendre le mot de «trahison» lâché par Tun Di Bari à propos de Claude Kremer, Philipp a dit «comprendre» le sentiment qui a agité une partie de son conseil d’administration quand un des leurs est sorti du bois pour porter un projet différent tandis que lui et son équipe «se sont encore plus soudés dans cette période». Autant dire que la ligne est tracée et qu’il n’est pas forcément question d’en dévier. Alors que Claude Kremer estime de son côté que ses thèmes ont infusé dans les esprits et que la FLF ferait bien de s’en emparer, il semblerait au contraire qu’on fera, à Mondercange, comme si rien ne s’était passé et c’est sans doute de bonne guerre : le mandat confié de nouveau à Paul Philipp, toujours pas touché par l’usure du pouvoir, est clair et il veut simplement «remettre les affaires sur les rails».

Il est pourtant un thème qui a secoué cette élection et qui nécessite une réponse au moins dans l’immédiat, celui de son âge. D’aucuns le pressent de penser désormais à sa succession, lui qui aura cumulé 22 années de présence sur le siège de président, en 2026. Alors? Dernier mandat? «Ça pourrait, esquisse-t-il du bout des lèvres. Mais il n’y a pas besoin de le dire ou de le prétendre. Oui, ce pourrait être mon dernier mandat mais il n’a commencé que depuis un jour! Il faut bien entendu préparer l’avenir, mais le fait est que je n’y pense pas. Là, il y a surtout du travail et je veux m’y mettre.»