COUPE DE LUXEMBOURG Joël Rodrigues a survolé la demi-finale contre l’USM, mettant sérieusement à mal la solide défense mondorfoise. Le coup d’envoi d’une carrière.
Formé à Dudelange, arrivé à Pétange pour prendre son envol, l’attaquant semble vraiment enfin décoller à Mersch. Et l’USM l’a appris à ses dépens : auteur d’un but coup de fusil sur le 1-0, auteur de deux grands ponts, dont l’un permet d’arracher le penalty du 2-0, à l’origine de l’expulsion de Benhemine, il est le héros du match. Entretien.
À quoi a ressemblé votre jeudi d’après-exploit?
Joël Rodrigues : J’ai été à l’école et j’ai croisé beaucoup de gens tout autour du campus qui m’ont félicité et m’ont dit qu’ils ne pensaient pas que j’irais en finale de la Coupe avec cette équipe. Je ne sais pas si je dois le prendre bien ou pas. Alors moi, le merci que je leur adresse… eh bien, disons qu’il est bizarre.
Quand on voit le succès que vous avez avec les enfants du club, qui voulaient tous prendre un selfie avec vous au coup de sifflet final, il n’y a pas à aller chercher plus loin le héros de la rencontre, si?
Ouf… le héros, non! Bresch, Held, notre défense… il y a tellement de garçons qui ont fait un match exceptionnel contre Mondorf! Mais oui, je crois que les enfants m’aiment bien (il rit). Je suis un peu leur favori. En tout cas, c’est ce qu’ils me disent.
Votre président dit qu’ils demandent beaucoup à se faire floquer le nom de Benjamin Bresch dans le dos…
(Il rit) C’est vrai que je n’ai pas vu beaucoup de maillots « Rodrigues » au stade. Mais je dois en commander bientôt!
Vous êtes impliqué sur tous les moments décisifs du match. Lequel vous a le plus marqué?
Aucun. C’est le coup de sifflet final qui m’a marqué. C’est là où l’émotion a été extraordinaire. Ça m’a touché. Et je me suis retrouvé instantanément entouré par tous ces enfants (il rit).
Le téléphone sonne beaucoup en ce moment
L’un de vos grands potes, avec lequel vous avez joué en catégories jeunes à la FLF et qui a été votre grand pourvoyeur de ballons mercredi, Tun Held, disait que les jambes commencent à être lourdes. Les vôtres aussi?
Oui, moi aussi, je les ai senties. Elles étaient très, très lourdes. En deuxième mi-temps, je ne pouvais plus courir, mais j’ai serré les dents. Mais je ne crois pas qu’on sera cuits pour la finale. Il nous faut un point dimanche contre Steinsel et alors on pourra faire tourner lors de la dernière journée de championnat et faire souffler des joueurs. On arrivera prêts en finale. Et si ce n’est pas le cas, il nous restera le cœur. Mais c’est pour cela que Steinsel, c’est très important.
Comment est-ce qu’on récupère à Mersch?
Toutes les deux semaines, le mardi, on a une sortie en groupe qui remplace une séance, payée par le club. On va au spa. Il y a un sauna notamment.
On parle de la finale? Comment gérer le fait de passer d’un terrain avec main courante à une enceinte de 9 000 places?
Oh, je pense qu’au début, ça va nous impressionner. Mais il y a des gars intelligents dans ce groupe, ça ne devrait pas trop nous perturber non plus.
Et l’adversaire?
C’est une équipe très joueuse, Differdange. Ils seront les grands favoris et seront sûrement confiants, mais sans nous regarder de haut. Ce serait faire la même erreur que Wiltz ou Mondorf. Les premiers ne rentraient pas dans les duels, ils étaient trop sûrs d’eux. Les seconds… ils ont eu du mal à gérer le pressing qu’on leur a mis, parce que ça n’existe pas en DN, ça.
Au-delà de cette finale, quel est l’avenir d’un attaquant de 22 ans dont on voit enfin qu’il est pétri de qualités, ce qui a dû sauter aux yeux de beaucoup de clubs de l’élite?
Je pense que là, je réussis enfin parce que je suis dans un vestiaire soudé, et pas où il y a des clans et de la compétition, comme en BGL Ligue, et que j’ai le temps de jeu qu’il me faut. Mais mon prêt en provenance de Pétange se termine cet été et le téléphone sonne beaucoup en ce moment. Alors je ne sais pas où je serai en août.