Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
COUPE DE LUXEMBOURG (DEMI-FINALES) Corseté par son absence de premières licences, Jeff Saibene galère, dit-il, à composer son groupe pour le match le plus important de l’année.
Dans la conquête du seul titre seniors hommes de son histoire, le RFCU était déjà passé par Pétange. De ce match de quarts de finale d’avril 2018, de ce succès 1-2, il ne reste plus grand monde côté Racing. Romain Ruffier et Kevin Nakache seront encore là, quatre ans plus tard, pour brandir le flambeau de la reconquête, surtout que cette fois encore, la Coupe est le seul moyen de sauver une saison morose. En 2018, le Racing avait échoué à une modeste septième place en DN mais arraché la Coupe en finissant exsangue, à neuf contre onze, devant Hostert (0-0 ap, 3-4 tab). Inutile de dire, donc, que ce passage par le stade municipal, par un chaud mercredi soir, ravive quelques souvenirs qui n’appartiennent plus qu’aux dirigeants du club de la capitale. Leurs joueurs vont devoir écrire les leurs, ce soir.
Avec quelle équipe? Ça, c’est la question que se pose le coach du Titus, Yannick Kakoko puisque Jeff Saibene a énormément fait tourner le week-end dernier en championnat, contre le Fola. Voir Jérôme Simon, Yann Mabella et Kevin Nakache entrer en jeu plutôt que de démarrer titulaires, a forcément un peu perturbé le technicien pétangeois même si, beau joueur, Jeff Saibene a bien entendu avoué que c’était pour «faire reposer des garçons qui en avaient besoin». Mais il y a une question plus importante à résoudre et celle-là, c’est Saibene qui se la pose : avec quel banc? Lui qui n’avait déjà pas un matelas de sécurité bien épais côté premières licences, a consenti aux départs de Bouché en été et d’Ikene en hiver. Mersch ne parvient décidément pas à sortir de l’infirmerie en cette deuxième partie de saison et, en plus, Amiri a pris un rouge au Galgenberg, il y a quatre jours. Chez les routiniers, restent donc Holter, Skenderovic, P. Simon et Tinelli. «À cause de cette règle de cons (sic), je n’ai plus assez de premières licences. J’ai été obligé d’appelé un U23 et un U19 qui ne se sont jamais entraînés avec nous! Et par contre, je pourrais avoir des garçons comme Pokar, Nakache, Simon, Mabella… en tribunes.»
Ah la complémentarité Françoise-Rossi…
Cette énumération a au moins un mérite : on y reparle déjà de Mabella. Le Artur Abreu de la capitale pour ainsi dire. Pourquoi citer dans les recalés potentiels l’homme qui a fait le plus de différences individuelles? Le Racing peut-il se passer de ses 15 buts et 6 passes cette saison? «C’est surtout que la complémentarité entre Françoise et Rossi est très bonne», argumente Saibene, qui sait parfaitement que son équipe joue sa saison sur cette rencontre. Elle est pour l’heure très médiocre. Elle peut devenir fantastique si elle se transforme en conquête d’un trophée doublé d’une qualification au 2e tour de la Conference League. On a donc le droit de reposer la question : sans Mabella, vraiment? Et d’écouter la réponse de Yannick Kakoko, qui a passé plusieurs semaines à regarder jouer le RFCU puisque le club de la capitale est systématiquement opposé au futur adversaire de son Titus, la semaine précédente : «Je ne sais pas trop à quoi m’attendre. C’est quand même un titulaire en puissance et leur but est quand même clair désormais : gagner la Coupe! Or lui… c’est le plus dangereux de leurs joueurs! En tout cas, pour moi, ils sont clairement favoris contre nous. Ils ont beaucoup plus d’expérience.» C’est exactement ce qu’avait dit Sébastien Allieri, coach des juniors du RFCU avant d’affronter Pétange en finale de la Coupe du Prince. Et devinez quoi : il avait raison.
