Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Au sortir d’une saison très aboutie au Fola, le meneur de jeu s’est engagé avec le FK Sarajevo, l’un des cadors de Bosnie. De quoi attirer l’attention de Luc Holtz ?
C’était, dès le début de l’été, acté pour le Fola, aux moyens financiers revus très à la baisse : «impossible», de l’aveu même du directeur sportif Pascal Welter, de conserver Mirza Mustafic une saison de plus. D’autant que le meneur de jeu, venu pour faire oublier Dejvid Sinani et se relancer vers le monde pro, a largement rempli son premier objectif, pourtant ambitieux.
Si Sébastien Grandjean estimait mi-mai dans nos colonnes que son équipe aurait conservé son titre de champion si Sinani était resté, il est bien difficile d’imputer la perte de celui-ci à Mustafic, tant ce dernier a brillé cette saison. Un poil moins tueur en BGL Ligue que son prédécesseur, qui avait également délivré 12 passes décisives mais marqué 5 buts de plus (15 contre 10) en 2020/2021, le Luxembourgo-Bosnien a au total fait un peu mieux toutes compétitions confondues.
Mieux que Sinani… ou au moins aussi bien
Là où Sinani n’avait sévi qu’en championnat, Mustafic a lui profité de la Coupe d’Europe et de la Coupe de Luxembourg pour enjoliver sa feuille de stats, et achever la saison avec 16 pions et 15 «assists», en beaucoup plus de matches que Sinani, certes (37 contre 23). Le second objectif devait néanmoins se remplir naturellement, et même si le dénouement est intervenu assez tardivement, voilà Mustafic exaucé, un contrat professionnel en poche.
Le milieu de 24 ans (il les a fêtés en juin), présent dans l’équipe type de la saison de notre journal, s’est engagé vendredi avec le FK Sarajevo, pour ce qui constituera sa troisième expérience à l’étranger après ses passages par les équipes de jeunes du FC Metz (2008-2013) et ses huit ans en Allemagne, entre sa formation au Borussia Mönchengladbach (2013-2019) et ses deux saisons en Regionalliga (D4) avec le SV Elversberg.
Troisième écurie la plus titrée du pays (5 titres de champion) derrière le Zrinjski Mostar (7) et Zeljeznicar (6), le FK Sarajevo sort d’un exercice un peu décevant, conclu à la 4e place de Premijer Liga et par une défaite en finale de Coupe, dont il est pourtant le recordman de victoires (6), ce qui l’a privé d’Europe cet été pour la première fois depuis 2010.
Avec les Lions ou les Dragons?
Mais le club de la capitale bosnienne a plutôt bien démarré sa saison : avant la 8e journée, disputée hier soir et qui pouvait marquer les débuts de Mustafic, les «Bordo-bijeli» (les Bordeaux et Blanc) pointaient à une unité du leader, Brijeg, en attendant que Mostar dispute ses… 5 matches de retard.
Reste à savoir si cette «expatriation», souvent propice à une convocation, peut permettre au joueur d’ascendance bosnienne de se rapprocher des Roud Léiwen, lui qui n’a porté le maillot du Luxembourg qu’une fois, en septembre 2014, en U17… avant, le mois suivant, d’enfiler celui de la Bosnie, qui l’a convoqué jusqu’en U19 (14 sélections avec les équipes de jeunes, 2 buts).
Ainsi, cette signature en Premijer Liga peut aussi constituer un moyen de draguer Ivaylo Petev, le sélectionneur bulgare des «Zmajevi» (les Dragons). Et de mettre un petit coup de pression à Luc Holtz? Il faudra tout de même, avant cela, s’imposer à Sarajevo, et faire de sa belle parenthèse eschoise un tremplin, et non un mirage.
