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[Football] Manu Cabral : à Mersch, «on doit jouer comme des chiens enragés»


Gardien du temple, mais aussi d’une certaine idée du combat.

BGL LIGUE (18e JOURNÉE, MATCH EN RETARD) Le gardien du Fola s’apprête à vivre, à Mersch, un nouveau tournant majeur de la deuxième partie de saison de la lanterne rouge.

Le combo Mersch/Schifflange, deux adversaires encore à portée de tir et qui semblent constituer des dernières chances, dans votre esprit, c’était un six sur six obligatoire ?

Manu Cabral : Ambitieux comme je suis, mais là, je parle pour moi, oui, ce devait être un six sur six. C’est vital.

Donc ce match de Mersch reporté la semaine passée et qui revient ce mercredi, c’est victoire et rien d’autre ?

Ah ben moi, je n’y vais pas pour un point, c’est certain. Mais là encore, je parle pour moi. J’y vais pour gagner, mais surtout pour ne pas perdre. J’avais trouvé ça très frustrant, la semaine dernière, cette annulation du match de Mersch parce que dans ma carrière, j’ai déjà joué dans des conditions bien pires. Cela nous fait une semaine anglaise, ce qui a des effets sur notre récupération.

Bah, quand on gagne un match à la 94e minute (NDLR : 2-1 contre Schifflange), on ne sent plus la fatigue, si ?

Disons que les buts décisifs à la dernière seconde, c’est particulièrement bon, comme en barrages (NDLR : contre Canach la saison passée) quand c’est décisif. Il y a eu une époque où cela pouvait nous arriver, mais où les matches étaient déjà pliés bien en avance. Là, cela fait surtout du bien parce qu’on le méritait. On a livré un match d’hommes contre Schifflange. Ce n’était peut-être pas très beau à voir, avec beaucoup de longs ballons, mais il y avait de l’intensité dans les duels et, enfin, on en a gagné. Ça et des deuxièmes ballons. Stefano (Bensi) veut qu’on joue au foot, qu’on cherche à bien ressortir, mais il veut aussi qu’on mette le pied. Vu notre classement, il est évident qu’on ne peut pas se permettre de ne jouer que sur nos qualités. Il faut aussi qu’on accepte qu’on ne peut pas jouer comme une des équipes du top 5 et d’éviter d’aller dans certains duels. Non, on doit jouer comme des chiens enragés.

Si tu gagnes à Mersch, tout est jouable

Vous imaginez le Fola passer de nouveau une grande partie de la saison en tant que relégable et se sauver miraculeusement en mai, comme en 2023 ?

Ça pourrait se reproduire encore, oui. Mais cela pourrait aussi se passer encore mieux. Il suffit de regarder le classement : si tu gagnes à Mersch demain (NDLR : ce soir), tu es finalement à trois points d’une place de non-barragiste. Tout est jouable. Personne n’est vraiment loin. Il peut encore y avoir un gros suspense sur la fin de saison.

Comment le Fola fait-il pour ne pas lâcher ?

Je mentirais si je vous disais qu’on peut mener le genre d’expérience qu’on est en train de mener au Fola, avec tous ces jeunes, sans en baver. On est clairement en péril. Est-ce que la qualité qu’on a dans le groupe est suffisante pour ne pas descendre? Cela, on le saura en mai. Mais pour répondre à la question : ceux qui ne vivent que de ça ne lâchent pas parce que c’est leur gagne-pain, les autres par orgueil. Moi, c’est ça : je suis un enfant du club et je serai là jusqu’au bout !

Stefano Bensi disait en fin d’année dernière que pour lui, il était exclu de penser qu’il serait plus simple de descendre pour reconstruire à l’étage du dessous. Votre coach assure que ce groupe a le niveau DN.

Quand on en est à imaginer être relégué, le scénario idéal, c’est de remonter immédiatement. Mais on sait tous à quel point c’est difficile comme championnat, la PH, et à quel point il n’y a pas de garanties. Là, à l’heure actuelle, on a un déficit de qualité. Peut-on le travailler en étant en DN? On va vite le savoir.

Comment va-t-il votre entraîneur, justement ?

Il est jeune, mais il gère bien. Mais c’est difficile de garder tout le monde concentré comme il faut parce que ce groupe est jeune et donc fougueux. La concentration, c’est primordial dans notre situation, alors que la plupart des joueurs sont encore en formation. Généralement, sur un terrain, on a sept gars expérimentés et deux ou trois jeunes. Nous, on a le ratio inverse. C’est un projet assez fou quand on y pense.

Au moins pouvez-vous de nouveau compter sur un Julien Klein non pas sur le terrain, mais au moins de retour dans le vestiaire après avoir vaincu son cancer.

Même si je porte le brassard, c’est lui le capitaine de cette équipe et je suis le premier à le dire. Il a fait face à de vrais problèmes, lui. Ceux au club qui se disent qu’on vit quelque chose de compliqué peuvent relativiser : lui, il est revenu de bien pire et avec le sourire en plus!