[Football] Maintenant, ce sont les Lionnes qui grondent !

Un courrier adressé par les joueuses de la sélection nationale indique clairement qu’elles souffrent d’un manque de reconnaissance.

Le communiqué de la fédération et les excuses qui y étaient incluses, mardi, ont désamorcé un conseil d’administration de la FLF qui s’annonçait tendu et qui n’a pas pu l’être, mercredi. Pourtant, la plupart des membres ont bien dû se résoudre à ce qu’encore une fois, on leur indique que ce courrier allait être adressé à tout le pays sans qu’on ne leur en fasse parvenir le contenu.

Cela veut-il dire que la situation va, enfin, se tasser? Dans une réunion sans grand intérêt où l’on s’est quand même félicité de l’absence d’incident majeur à l’occasion du match contre l’Irlande, la veille, les membres du CA n’ont pas rué dans les brancards ni demandé trop de comptes à leur président, Paul Philipp.

Ce dernier va donc devoir se débattre, a priori, seulement avec les reliquats de cette éprouvante semaine, notamment des accusations de diffamation et la promesse formulée noire sur blanc de bâtir un comité chargé de l’éthique à la fédération. Aucune information n’a été dévoilée aux membres sur ce projet attendu par tout le pays à la suite des nombreux dérapages qui ont porté un coup sérieux à la crédibilité de la gouvernance fédérale. Qui? Quand? Comment? Le CA s’est juste entendu dire que la structure devrait être en état de fonctionner avant début septembre et le début de la campagne des éliminatoires du Mondial.

Il n’empêche, pour la fédération, les embrouilles volent en escadrille et sitôt refermés le chapitre Rout Léiwen et la semaine internationale la plus gênante de l’histoire du pays, ce sont… les Lionnes qui vont s’inviter au menu des prochaines discussions. Laura Miller et ses coéquipières se sont en effet fendues d’une lettre pour dire toute leur déception quant à la façon dont elles ont été traitées après leur montée en Ligue B en Nations League. Recevoir un hommage micro lors du match des hommes n’a pas apaisé leur colère.

Cela aurait pu être un moment de fierté, mais on se sent oubliées

«Nous sommes extrêmement tristes, déçues et, en partie, en colère», ont écrit les filles de Dan Santos après leur retour du Kazakhstan, où elles ont validé leur montée en Ligue B de la Nations League le 3 juin. Après avoir officiellement réclamé une double prime pour les deux derniers résultats à Carine Nardecchia, présidente de la commission des dames, les dames ont lâché les chevaux. Pas de mise en avant de leur performance, pas de membre de la fédération pour les accueillir à l’aéroport, pas de publicité sur les réseaux ou le site.

«Cela démontre clairement comment notre équipe est appréciée, on n’a pas cru en nous, poursuivent-elles. On parle toujours d’un manque de visibilité – aussi dans la presse, oui –, mais il existe aussi un manque de visibilité au sein de la fédération. Il s’agit d’un moment historique. Et il a été tout simplement ignoré. Tout cela témoigne d’un manque de reconnaissance, d’un manque de respect envers les joueuses, le staff et toutes les personnes qui s’engagent tous les jours et croient en cette équipe. Nous écrivons ce message non pas pour être applaudies, mais pour faire part de ce qui pèse sur notre cœur. Pour dire que cette froideur nous touche, que notre joie, celle qui accompagne ce succès, nous a quasiment été enlevée. Cela aurait pu être un moment de fierté. Mais nous avons été délaissées, on se sent oubliées.»